Pas contents.Les élus locaux sont en colère et leurs représentants entendent bien le faire savoir au premier ministre lors de leur rendez-vous à Matignon aujourd'hui, dans le cadre de la réforme fiscale promise par le gouvernement. « Il faut tout remettre à plat » en la matière, a prévenu Jean-Marc Ayrault. Chiche, répondent les élus locaux !
Les territoires n'ont plus de sous
Au menu des discussions : la refonte de la fiscalité locale. Parce que les collectivités n'ont plus un sous, et que l'Etat, grand pourvoyeur de moyens dans les années fastes, se montre de plus en plus radin !
Autrefois, les départements vivaient grand train : et pour cause, ils percevaient les fruits de la taxe d'habitation, de la taxe professionnelle, des droits de mutation et du foncier bâti. Or aujourd'hui, il ne leur reste que les deux dernières taxes pour vivre ! Résultat, seuls 17 % du budget des départements provient de la fiscalité locale.
Par conséquent, pour renflouer leurs caisses, les élus départementaux et régionaux aimeraient pouvoir notamment augmenter les impôts locaux, pour compenser la baisse des dotations de l'Etat. En somme, aller piocher dans la poche de leurs administrés les euros que l'Etat ne leur donne plus...
Comment financer plus avec moins ?
Ils aimeraient aussi percevoir une partie des recettes de la CSG, qu'ils destineraient au financement des dépenses sociales locales (RSA, APA, aide sociale à l'enfance). Au sommet, l'Etat collecterait l'impôt, et redistribuerait ensuite les sommes engrangées à parts égales entre les territoires.
Si les régions se plaignent, c'est parce que l'Etat leur demande d'assurer toujours plus de missions (contribution au développement économique et industriel local), avec toujours moins de moyens (près de 400 millions d'euros de moins l'an prochain).
Bref, les discussions à Matignon aujourd'hui devraient être animées !