Depuis son ouverture en décembre 2004, le complexe industriel intercoréen de Kaesong en Corée du Nord n'a fermé qu'une seule journée – en 2009. Mais, lundi 8 avril, Pyongyang a annoncé qu'elle allait retirer les 53000 employés nord-coréens qui y travaillent. L'escalade se poursuit...
« Nous allons retirer tous nos employés de la zone », a déclaré Kim Yang-gon, un haut responsable du parti. La Corée du Nord va « suspendre temporairement les opérations dans la zone et voir si celle-ci peut continuer à exister ou si elle doit fermer », a-t-il ajouté.
La faute aux « va-t-en-guerre » sud-coréens
Kim Yang-gon a pointé du doigt les autorités sud-coréennes qui chercheraient à faire de Kaesong un sujet de confrontation. L'évolution dans les prochains jours dépendrait entièrement de celles-ci.
Depuis mercredi 3 avril, le Nord interdit l'accès au personnel sud-coréen. Plus de 300 cadres sud-coréens ont quitté le complexe depuis lors, mais environ 500 ont décidé de rester pour veiller au bon fonctionnement des installations. 13 des 123 entreprises sud-coréennes installées sur le site ont dû interrompre leurs activités de production, faute de matières premières.
Une précieuse source de devises
La succession des crises sur la péninsule n'a, jusque-là, pas remis en cause l'existence de ce complexe industriel. Précieuse source de devises, il génère 400 millions de dollars par an.
Le gouvernement de Kim Jong-un a trop besoin de cette manne et souffrirait d'une interruption prolongée de son activité.
Lundi 8 avril, Séoul a déclaré que, contrairement à ce qui avait été annoncé, les autorités sud-coréennes ne disposaient pas de preuves laissant penser qu'un quatrième essai nucléaire nord-coréen serait imminent.