Leurs traders n'avaient qu'à pas jouer de concert avec les taux. Coupables d'avoir manipulé pendant plusieurs années les taux interbancaires de l'Euribor et du Libor Yen, six banques européennes, dont la Société Générale, vont devoir régler une amende record d'un montant total de 1,7 milliard d'euros. Pas vraiment une bagatelle !
Bruxelles veut démanteler les "cartels" de la finance en Europe
Les six fraudeurs en question sont, outre la banque française déjà mentionnée, Deutsche Bank, RBS, JP Morgan, Citigroup et le courtier RP Martin.
En fait, leurs traders se consultaient régulièrement pour fausser la hausse ou la baisse de certains taux, dans le seul but de maximiser leurs profits.
Bruxelles a vu rouge. Et la Commission européenne a bien l'intention de voir sa sanction, la plus importante jamais prononcée et la première dans le monde de la finance et des marchés, exécutée. Son objectif est clair : démanteler ce que Joaquin Almunia, le commissaire à la Concurrence, qualifie carrément de « cartels ».
Après en avoir profité, Barclays et UBS dénoncent le système
Cette entente entre les banques européennes n'a pu être mise à jour que grâce à la dénonciation de ces pratiques par des concurrents, en l'occurrence le britannique Barclays et le suisse UBS, qui sont allés alerter la Commission. Là où le bât blesse, c'est qu'eux aussi ont profité un temps de la manipulation des taux, avant de décider de la dévoiler aux autorités. Et en tant que « repentis », ils échappent aux poursuites ! On croit rêver...
L'enquête sur l'Euribor ne s'arrête pas là. D'autres banques, notamment le Crédit Agricole, pourraient à leur tour se retrouver dans la tourmente.
En décembre dernier, la Commission Européenne infligeait une amende de 1,47 milliard d'euros à sept entreprises de high-tech coupables d'une entente sur les prix de tubes cathodiques. Record battu !