Hier, je vous parlais des pommiers et des escabeaux qui allaient être interdits aux moins de 18 ans dans nos exploitations agricoles vraisemblablement pour favoriser la vente de nacelles élévatrices. Je raillais d'ailleurs plus ou moins méchamment la bêtise crasse de nos dirigeants.
Je vais donc continuer aujourd'hui puisque nous avons l'embarras du choix en terme de sujet avec les « retournements économiques » vus par notre Président, et les députés à qui l'on va proposer d'aller faire un stage en entreprise, ce qui semble indispensable puisque seuls 10 % de ceux qui votent les lois savent ce que c'est qu'une entreprise.
Croissance : Hollande croit au « retournement économique »
Normalement, vous n'avez pas raté que ce week-end, François Hollande qui l'ouvrait dans le JDD nous a doctement expliqué « qu'il voit arriver le retournement économique qui devrait se traduire, promet-il, par une baisse des impôts »... Une baisse des zimpôts, c'est ce que l'on dit lorsque justement ils augmentent et très fortement. En réalité, tout cela, encore une fois, n'est que de la communication. Il s'agit de faire croire à chaque Français que ce qu'il vit est une problématique individuelle et pas collective. Si vous êtes au chômage, c'est un problème mais regardez tous ceux qui travaillent... c'est donc un problème avant tout individuel.
Si vous payez plus d'impôts alors que pour les plus modestes ils baissent et que le Président annonce qu'ils vont baisser après nous avoir dit que c'était la pause fiscale sans oublier les promesses où les zimpôts n'augmenteraient pas, c'est que vous êtes un riche nanti. C'est donc là encore une problématique individuelle et pas collective.
En ce sens, ce type de propos relève de manipulations et de propagande officielles n'ayant rien à envier aux heures les plus sombres de... l'Union soviétique.
Mais soyons sérieux 2 minutes. Avec bientôt 100% de dette/PIB, comment voulez-vous que les impôts puissent baisser ? Les impôts augmentent dans notre pays avec une régularité de métronome depuis maintenant 40 ans exactement au même rythme que l'augmentation de notre dette, cette dernière générant ce que l'on appelle le « service de la dette », c'est-à-dire les intérêts à verser aux créanciers de l'État français. Plus la dette est importante, plus les intérêts à payer sont généralement importants, et plus il faut lever d'impôts pour y faire face.
C'est une mécanique très simple à comprendre.
Mais il n'y a personne pour lui hurler dans les oreilles qu'il ne PEUT pas y avoir de croissance !!
Pour notre président, qui est le Bisounours en chef, le « retour de la croissance en 2014 devrait néanmoins se traduire par une croissance plus forte, une compétitivité plus importante, une redistribution du pouvoir d'achat par une baisse des impôts » !!
Mais mon cher François, il y a quelques jours (tu le saurais si tu étais abonné au Contrarien Matin) j'écrivais un édito concernant la fin de cycle de « reprise » aux États-Unis... et cet âne se met juste à ce moment-là à voir le retournement ! Mais là je n'ai même plus envie de hurler, j'en reste coi.
Il ne peut pas y avoir de croissance alors que les pays européens sont lancés dans des dévaluations compétitives internes en jouant uniquement sur les salaires des gens et évidemment à la baisse. Il ne peut pas y avoir de reprise lorsque l'on veut ici en France baisser le SMIC, il ne peut pas y avoir de retournement lorsque les banques ne financent plus les PME et les PMI, il ne peut pas y avoir de croissance avec les taux de chômage actuels partout en Europe et dans le monde. Il ne peut pas y avoir de croissance car tous ces éléments sont particulièrement déflationnistes.
Déflationniste encore la démographie mondiale ! Mais ce n'est pas tout. Des signes inquiétants de ralentissements économiques assez prononcés commencent à se percevoir du côté américain. Le Japon ne va pas mieux, l'Europe s'enfonce, et enfin les dettes publiques, partout dans le monde, sont un boulet désormais trop lourd à porter.
La Chine ne semble pas non plus à l'abri, loin de là. La situation en Ukraine n'est pas joyeuse, et dans ce contexte économique mondialement atone... les prix de l'énergie restent particulièrement élevés, ce qui signifie qu'à la moindre reprise économique un peu robuste ils s'envoleront et viendront littéralement fracasser ce « retournement » !
Non Monsieur le Président, je vous assure, ce que vous voyez est un mirage économique.
Soyez optimistes !!
« Le président table donc sur cette conjoncture plus favorable, selon lui, pour avancer dans son programme axé sur la baisse du chômage et sur la jeunesse. Optimiste de nature, il semble convaincu que les trois prochaines années de son quinquennat seront celles de la «reprise, de la croissance, de la transition énergétique, des réformes sociales (aide à l'autonomie des personnes âgées, etc.) et structurelles (réduction du nombre de régions, etc.)». Il aimerait par dessus tout que les Français, d'un naturel pessimistes, reprennent confiance en eux. »
Reprenez confiance en vous, soyez optimistes... mais qu'il est con. Mais qu'il est con. À ce point-là, cela commencer à relever de la médecine (et pas que douce).
Allez François, je t'explique un truc, de toi à moi... En gros, il faut juste que tu comprennes un truc. Nous, en bas, les Français, en fait on est des gens assez simples. Si mon salaire augmente, je suis optimiste, c'est-à-dire content. Quand il baisse, je fais la gueule. Si j'ai du boulot, je suis content. Si je suis au chômage, je fais la gueule. Si mes gosses s'en sortent, alors je suis content et si ce n'est pas le cas je me fais du soucis... Tu vois, en fait, c'est très simple le « moral des ménages ».
Alors François, si tu veux que l'on retrouve confiance en nous et que nous soyons optimistes, il faut juste baisser les impôts, donner du boulot (en fait, ce n'est pas travailler que l'on veut, c'est des sous), et faire en sorte que nos gamins puissent aller plus loin que nous... Voilà c'est très, très simple.
Le problème c'est que pour réussir ces choses simples, encore faudrait-il juste comprendre ce qui est en train de se passer et ne pas hésiter, par exemple, à parler de l'euro ou de certaines normes européennes.
Il n'y aura donc aucun retournement mais il était évident qu'il allait nous inventer un nouveau truc, une « nouvelle séquence » de communication pour nous occuper.
Nous sommes sans doute dirigés par le président le plus nul de l'histoire de France.
Préparez-vous, l'hiver vient et restez à l'écoute.
À demain... si vous le voulez bien !!