Consanguinité, voilà l’idée qui me vient à l’esprit lorsque j’apprends par cet article du Monde que François Villeroy de Galhau se voit proposer le poste de gouverneur de la Banque de France.
Monsieur Villeroy de Galhau n’est autre que l’ancien directeur général délégué de BNP Paribas dont il a été plus ou moins obligé de partir le 30 avril dernier suite à un accord plus ou moins secret avec la justice américaine au sujet de fraudes plus ou moins avérées commises par la BNP ce qui lui a valu une amende record de plus ou moins 8 milliards de dollars.
Les plus ou moins servent à éviter plus ou moins un procès…
Pour ceux que ça intéressent j’évoquais, lors de l’émission d’Ecorama où j’étais l’invité, cette espèce d’oligarchie française politico-économico-financiaro-industrialo ce que vous voulez et qui ne pense plus qu’à une chose… s’enrichir.
Or ce que prouve cette nomination c’est qu’entre les autorités dites de tutelles et les banques c’est bonnet blanc et blanc bonnet !
Cela démontre une fois de plus que rien n’a changé depuis la crise de 2007.
Cela démontre que les banques dirigent le monde et chez nous la République.
Cela démontre qu’un homme, patron d’une des plus grandes banques françaises pour ne pas dire la plus grande, écope pour le compte de son entreprise d’une pénalité de 8 milliards (tout de même) et se retrouve promu à la tête de la Banque de France « plaçou » doré s’il en est… J’en connais plein d’autres dans la France d’en bas qui se font virer pour moins que ça, mais comme dit la chanson, « chez ces gens-là… » les choses ne se passent pas réellement de la même façon que pour nous la piétaille.
Cela démontre qu’il est peu probable que la Banque de France tire le signal d’alarme si quelque chose venait à « clocher » dans la plus grosse banque de l’hexagone à moins qu’il soit nommé justement parce que des choses clocheraient… mais une telle affirmation serait franchir un pas que je ne franchirai pas…
Cela démontre donc qu’il n’y a rien à attendre ou pas grand-chose des normes, des contrôles, des vérifications, ou des stress-tests menés au niveau français ou européen, car dans tous les cas ce sont les banquiers qui se contrôlent eux-mêmes, remplissent les tableurs, et donnent les montants.
Vous devez juste intégrer cette réalité, certes, malsaine, dans votre gestion patrimoniale. Un jour où l’autre l’addition est présentée et les mensonges par se fracasser sur le mur de la réalité, c’est même arrivé à l’ex-URSS disposant pourtant du KGB et des goulags… cela arrivera à notre système actuel. La seule question est désormais de savoir quand.
Alors, en attendant, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Article initialement publié sur Insolentiae, le blog de Charles Sannat