Laurent Fabius voulait « un concours plus solide, plus fort [des Européens] y compris sur le terrain », il l'a eu ! Hier à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères réunis lors du Conseil des Affaires étrangères ont pris une décision : ils vont examiner les mécanismes de financement possibles pour les opérations d'urgence.
L'Union débloque plusieurs enveloppes
En somme, ils vont se pencher sur la question d'une participation financière en Centrafrique, où la France est déjà engagée financièrement et militairement.
Le ministre des Affaires étrangères français a évoqué un soutien « unanime » des Etats membres de l'Union pour l'opération menée en Centrafrique.
Concrètement, l'Europe va tripler l'aide humanitaire, aujourd'hui de 20 millions d'euros. Elle va débloquer une somme de 50 millions d'euros pour aider au financement des forces internationales africaines. Plus une enveloppe de 23 millions d'euros qui servira, une fois le conflit terminé, à aider le pays à repartir sur des bases saines, par exemple en préparant des élections et en rouvrant des administrations.
Par ailleurs, certains pays de l'Union pourraient apporter un soutien militaire à la France. Ainsi la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Belgique et l'Espagne vont participer au transport de troupes et de matériels vers Bangui.
Pas d'armée européenne à l'heure actuelle
Actuellement, l'Union européenne n'ayant pas d'armée, elle n'a pas non plus de budget militaire. Il existe en revanche un mécanisme de financement des opérations militaires appelé Athéna, qui peut financer les éventuels coûts d'opérations militaires, à condition qu'elles aient été décidées par les 28 pays membres...
L'opération française pourrait couter 150 millions d'euros selon certaines sources. A titre de comparaison, la campagne malienne a coûté 647 millions d'euros selon la Cour des comptes. Et la France a dépensé 368,5 millions pour l'opération de sept mois en Libye et 493 millions pour l'intervention en Afghanistan.