Depuis mercredi, aucun bateau de la compagnie ne relie le continent à la Corse (via Marseille). Les marins sont en effet en grève.
L'argent ne calme pas la colère des marins
Pourtant, l'Etat a annoncé qu'il allait débloquer une enveloppe spéciale de 30 millions d'euros pour renflouer la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), la compagnie de transport maritime... Alors ?
Le problème, c'est que, tout comme l'annonce d'un plan d'avenir de 2 milliards d'euros en Bretagne n'a pas calmé les bonnets rouges début décembre, l'annonce de l'arrivée prochaine de ces fonds ne suffit pas à calmer les inquiétudes des marins. Ils y voient une manœuvre politique visant à acheter leur vote, à trois mois des élections municipales prévues en mars, et après des mois de silence gouvernemental.
Une descente aux enfers depuis dix ans
La SNCM, entreprise publique privatisée en 2006, est aujourd'hui détenue à 66% par Veolia Transdev, à 25% par l'État et à 9% par ses salariés.
Elle connait une descente aux enfers, victime notamment, selon elle, de son concurrent Corsica Ferries : entre 2000 et 2012, elle a vu ses parts de marché (sur le trafic entre les ports français continentaux et la Corse) fondre comme neige au Cap Corse, de 82% à 34%. Parallèlement, la Commission Européenne l'a condamnée en mai 2013 à rembourser la modique somme de 220 millions d'euros, correspondant à des aides indûment perçues entre 2007 et 2012.
La société est engagée dans un plan de redressement, qui prévoit notamment la suppression de 500 postes, destinée à économiser 70 millions d'euros par an. Objectif : redevenir rentable à partir de 2016. C'est tout le mal qu'on leur souhaite.