Décidément, on dirait que le gouvernement a une dent contre le plan d'épargne logement, ce produit d'épargne qui permet à chacun de mettre de l'argent de côté et de bénéficier ensuite d'un taux d'emprunt immobilier privilégié !
Une prime trop coûteuse
Aux dernières nouvelles, le gouvernement voulait taxer le PEL, un projet finalement abandonné devant la bronca suscitée. Maintenant, il veut le réformer, et notamment supprimer la prime que l'on perçoit le jour où l'on débloque la somme épargnée pour acheter sa résidence principale. C'est le Journal du Dimanche qui le révèle.
Actuellement, l'Etat verse une prime correspondant à 1% des fonds déposés, dans la limite de 1 000 ou 1 525 euros selon les cas, au titulaire du PEL en cas d'achat immobilier, comme pour l'encourager dans ce projet. Mais il songe à supprimer ce coup de pouce.
Car la bagatelle lui coute tout de même une centaine de millions d'euros par an ! Or d'une part, on peut imaginer que ce n'est pas cette somme, intéressante mais modique au vu des frais engagés lors d'un projet d'achat immobilier, qui incite l'acquéreur potentiel à franchir le pas...
Un taux de prêt bonifié abaissé à 3,5%
D'autre part, de nombreux Français abusent de cette facilité : ils ne déposent que de faibles sommes sur leur PEL et le débloquent, simplement pour toucher ladite prime.
Pour mieux faire avaler la pilule, le taux d'emprunt privilégié auquel le titulaire d'un PEL a droit serait abaissé, de 4,2% aujourd'hui à 3,5%. Et le plafond du PEL, aujourd'hui de 61 200 euros, pourrait être augmenté. Tout cela est du moins en discussion dans les arcanes de Bercy.
Au total, 12 millions de Français possèdent un PEL, où sont déposés plus de 190 milliards d'euros. Autant d'argent que le gouvernement préfèrerait voir injecté dans l'économie.
Actuellement, placer ses économies sur un PEL -à raison de minimum 540 euros obligatoires par an- est plus intéressant que de le déposer sur un livret A : tous les PEL ouverts depuis le 1er août 2003 rapportent 2,50 % brut, soit 2,11 % après prélèvements sociaux, contre 1,25 % pour le Livret A.