La Réserve Fédérale américaine fait réagir les marchés boursiers. Après le courant correctif subi depuis près d’un mois, les investisseurs se sont enthousiasmés des Minutes de la Fed. Un paradoxe, puisque les perspectives de la Fed sur le front de l’économie américaine, ont été révisées à la baisse : une croissance comprise entre 2,3% et 2,8% cette année est désormais attendue, contre une fourchette 2,3% à 3% lors des dernières prévisions du mois de décembre.
Pour l’année 2014, la croissance devrait s’accélérer pour s’établir entre 2,9% et 3,4% selon la Fed (contre 3% à 3,5% pour la fourchette précédente). Cet ajustement baissier s’explique notamment par les mesures de rigueur (hausse des impôts et baisse croissante des dépenses publiques) à l'œuvre depuis le début de l'année, de nature à « comprimer la demande globale ».
Sur le plan du chômage, l’estimation de la Fed est restée quasi inchangée par rapport aux prévisions antérieures. L’amélioration sera plus sensible l’année prochaine avec un taux entre 6,7% et 7% (contre 6,8% à 7,3% anticipé précédemment). Et comme la politique monétaire de la Fed est fidèlement corrélée à l’orientation de l’emploi, cette éclaircie va conduire l’institution à freiner le rythme « du Quantitative Easing » qu’elle opérait jusqu’alors. C’est en tout cas ce que laisse entendre la majorité des dirigeants de la banque centrale, favorable a un ralentissement progressif des rachats d’obligations américaines, à partir de l’été prochain. Actuellement, ces opérations visant à dégonfler mécaniquement les taux longs U.S., portent sur 85 milliards de dollars par mois.
Mais d’où provient la ferveur des marchés, si la Fed rengaine son arme monétaire ? Tout simplement du timing de désengagement de la Reserve Fédérale. Désormais, un calendrier est plus ou moins fixé, assurant un peu plus de visibilité aux marchés. Surtout, les investisseurs ont la certitude que les mesures ultra-accommodantes perdureront tout au long du deuxième trimestre, ce qui constitue un soutien, artificiel certes, mais appréciable pour les actions. L’afflux de liquidité (USA, Japon, Royaume-Uni) continuera de stabiliser les marchés tant que les premiers signes de ralentissement de ces politiques ne seront pas matérialisés.