Le moins qu'on puisse dire est que le rapport Fragonard n'est vraiment pas en cohérence avec les actions du gouvernement en faveur de l'égalité professionnelle et de l'entrepreneuriat féminin !
On découvre qu'un couple qui gagne environ 5 000 € par mois avec deux enfants fait quasiment partie des hauts revenus mais le plus choquant est qu'on n'évalue pas les conséquences d'une telle mesure sur les principales intéressées !
De nombreuses femmes abandonnaient déjà leur carrière pour s'occuper de leurs enfants, après avoir pris en compte des coûts de garde trop élevés. Si en plus on réduit les allocations familiales, les aides à la garde, le quotient familial, que va-t-il se passer ? De plus en plus de femmes, dont les études ont coûté cher à l'Etat, mettront leur carrière entre parenthèses pour garder leurs enfants, se rendront complètement dépendantes financièrement de leur conjoint et auront à terme beaucoup de mal à se réinsérer dans le monde professionnel.
Non seulement on se privera de leurs compétences, de la richesse économique qu'elles sont capables de produire et ce gâchis, pour quel résultat sur le budget de la France ? Avec un salaire en moins, le foyer touchera à nouveau les allocations plein pot et probablement des indemnités chômage !
Quant à celles qui continueraient leur activité, est-il acceptable que le foyer soit ponctionné à taux plein des cotisations à la Caisse d'allocations pour obtenir des allocations symboliques ? Déjà qu'il est tellement difficile de trouver crèches, nounous, a-t-on besoin d'en rajouter une couche avec des mesures aussi discriminatoires d'autant qu'il ne s'agit pas de redistribuer aux plus démunis, puisque les éventuelles économies serviront à payer les majorations de retraite de certains ?
La forte natalité est un atout majeur pour la France. Pourquoi toucher pour des raisons démagogiques et avec une vision à court terme à une politique qui a fait ses preuves et au principe d'universalité des allocations familiales plutôt que d'avoir le courage de les fiscaliser s'il n'y a pas d'autre choix, ce qui reste à prouver.
La faible mobilisation des associations de défense des droits des femmes est surprenante, car il ne s'agit pas de défendre les acquis des foyers aisés –ce qui paraitrait politiquement incorrect- mais bien de se mobiliser contre des mesures qui laminent les maigres avantages des mères de famille !