Un léger bug dans les comptes. Alors que le pays pensait accuser un trou dans le budget de 74,9 milliards d'euros en 2013 –pas vraiment une pacotille-, la réalité est pire encore.
Un déficit supérieur de 3,6% aux prévisions
En fait, c'est un déficit budgétaire (à distinguer du déficit public, qui inclut ce déficit budgétaire mais aussi les comptes de la sécurité sociale et des collectivités territoriales) de 77,6 milliards que la France accuse, selon les chiffres publiés par le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, et son bras droit, Bernard Cazeneuve, ministre du Budget.
Soit un emballement de l'ordre de 3,6% tout de même !
Comment cela se fait-il, les meilleurs analystes financiers étant censés se trouver à la tête de l'Etat ?
Parce que la croissance a été inférieure à celle prévue (comme c'est toujours le cas) : +0,2% versus 0,8% budgeté.
Et donc les recettes récoltées par l'Etat ont été inférieures à celles espérées, puisque « seulement » 284 milliards sont rentrés dans les caisses (au lieu de 287,5 prévus). Les recettes fiscales, et notamment celles tirées de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur les sociétés, ont été décevantes, en raison d'une conjoncture économique morose.
En revanche, l'Etat a dépensé moins que prévu !
Côté dépenses, l'Etat a dépensé 368,1 milliards d'euros en 2013. C'est beaucoup bien sûr, mais moins que prévu cette fois (600 millions de moins) ! Et ça, c'est une bonne nouvelle. Car la maîtrise des dépenses est un des exercices les plus difficiles. En outre, l'Etat a dépensé moins qu'en 2012 (environ -1,5%).
Autre bonne nouvelle, même si le déficit budgétaire est supérieur à ce qui était prévu, il reste moindre qu'en 2012 : 12 milliards d'euros de moins. Attendons maintenant fin mars pour savoir si le déficit public au global est lui aussi supérieur aux prévisions, ou non, et inférieur à celui de l'année précédente, ou non...