On l'a dit hier : à deux mois des élections municipales, le gouvernement promet soudainement de baisser bientôt les impôts ! Bernard Cazeneuve, ministre du Budget, a évoqué 2016 (au lieu de 2017, comme prévu). Erreur : les impôts, taxes et autres charges qui pèsent sur les entreprises et les ménages pourraient bien diminuer dès 2015, d'après des propos de l'entourage du chef de l'Etat rapportés par Les Echos. Demain, en somme !
Moins de charges sur les entreprises, mais plus d'économies
En contrepartie, les économies que l'Etat devra réaliser pour rester dans les clous, et notamment tenir l'objectif de déficit inférieur à 3% du PIB fixé par Bruxelles, devront être supérieures à ce qui était prévu jusque-là, à savoir 50 milliards d'euros supplémentaires dans les trois ans à venir. Vaste programme !
Concrètement, fort de son virage social-démocrate, sans surprise décrié à gauche mais loué à droite, François Hollande souhaiterait baisser les prélèvements sur les entreprises dès 2015, et non 2016 ou 2017 comme envisagé.
Le Président de la république a déjà annoncé la fin des cotisations familiales pensant sur les entreprises, soit une baisse des charges pour elles de 30 milliards d'ici 2017.
Mais lui et son gouvernement veulent aller plus vite, et obtenir pour les sociétés tricolores une baisse des prélèvements obligatoires, même modeste, dès l'an prochain.
Ainsi l'impôt sur les sociétés pourrait évoluer. Son sort sera débattu lors des Assises de la fiscalité qui commencent fin janvier. Son taux est l'un des plus élevés d'Europe. Pourtant, pas plus tard qu'en octobre, le gouvernement voulait le passer, certes provisoirement (pendant deux ans), à 37 % (contre 33, 33% aujourd'hui, sauf exceptions). Dans le même temps, le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, assurait qu'il espérait à terme faire baisser le taux de l'IS à 30%, soit dans les eaux de la moyenne européenne... Allez comprendre !
Les ménages aussi pourraient voir leurs impôts baisser
L'exécutif fait désormais savoir que les ménages aussi pourraient profiter de la baisse d'impôts espérée dès l'an prochain. Histoire sans doute de montrer, à une certaine gauche rendue perplexe par les annonces récentes, que les entreprises ne seront pas les seules à profiter du changement de cap du gouvernement.
Reste que ces belles perspectives seront conditionnées en réalité au retour de la croissance. Le gouvernement table sur une croissance de 1,7 % en 2015, et de 2 % par an à partir de 2016. Mais on le sait, chaque année, les experts de Bercy surestiment les performances de l'économie française. La méthode Coué, ou prophétie auto-réalisatrice, ne fonctionne pas toujours, même aux plus hauts sommets de l'Etat !