Il y a des dents qui vont grincer. Car si tout le monde s'accorde pour dire qu'il faut faire des économies –pour réduire le déficit, donc la dette et in fine retrouver des marges de manœuvre financières-, dès que l'on touche aux aides aux entreprises, aux allocations familiales, aux exemptions fiscales, alors rien ne va plus. « Dans chaque niche, il y a un chien qui mord » a coutume de dire Gilles Carrez, ex-rapporteur général du Budget de l'Assemblée Nationale, au sujet des niches fiscales.
E-co-no-mi-ser, encore et toujours !
C'est dans un contexte tendu, marqué par un certain ras-le-bol fiscal lié aux hausses d'impôts conséquentes subies par les entreprises et les ménages, que le chef de l'Etat va réunir aujourd'hui à l'Elysée pour la première fois le Conseil stratégique de la dépense publique. Objectif : rogner dans les comptes publics « au moins » 50 milliards d'euros entre 2015 et 2017, soit près de 17 milliards par an. Cela va saigner, car il faut maintenant attaquer l'os, faute de gras restant.
Cette année, 15 milliards d'euros d'économies ont été budgétées. Reste à savoir si elles seront effectivement réalisées d'ici la fin de l'année.
L'an dernier, mission plus qu'accomplie
Il est permis d'y croire : l'an dernier, l'Etat a dépensé 3,4 milliards de moins que prévu par rapport à l'objectif voté en loi de Finances initiale, et 600 millions de moins que prévu à l'automne lors du collectif budgétaire ! En outre, l'Etat a dépensé en 2013 moins que l'année précédente (environ -1,5%).
L'Etat devant « montrer l'exemple », dixit le Président de la République, chaque ministre doit identifier des économies possibles dans son budget, et les communiquer au Premier ministre au mois d'avril. L'élagage étant devenu impossible, il va falloir procéder à des réformes structurelles.