Pourquoi la croissance française ne pourra pas repartir

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Pierre Chappaz Modifié le 17 avril 2013 à 9h01

La France est dans le rouge depuis plus d'une génération.

De 1974 (élection de Valéry Giscard d'Estaing) à aujourd'hui, la dette de l'Etat français est passée de 21,2 % du PIB (Produit Intérieur Brut) à 89,3 % du PIB. De droite comme de gauche, les politiques ont emprunté sans répit, et distribué des avantages aux électeurs en espérant se faire réélire. Toute cette dette accumulée pèse maintenant sur la croissance, à cause du paiement des intérêts.

Malgré les taux historiquement bas, en 2012 le paiement des intérêts de la dette a absorbé 2,6 % de la richesse nationale (PIB). Le stock de dette continue à augmenter très rapidement: +4,5 % en 2012, sans doute +3,7 % cette année et 3 % encore l'an prochain. Le seuil des 100 % de PIB est proche, et comme les taux vont remonter, le paiement des intérêts dépassera bientôt 3 % du PIB.

Sachant que 66 % de la dette a été achetée par des non-résidents, cela se traduira par une saignée annuelle de l'ordre de 2 % de la balance des paiements (0,66x3 %). Soit 2 % de croissance en moins chaque année. A moins d'une révolution libérale qui réduirait radicalement les dépenses de l'Etat et libérerait l'économie, la croissance ne repartira donc ni l'an prochain, ni les années suivantes.

Mais l'opinion française continue de croire que la crise est causée par la mondialisation, et de voter pour des partis tous plus étatistes les uns que les autres. Le pire, c'est que quand le PS aura échoué, on peut prévoir une montée du Front National, dont le programme est littéralement national-socialiste.

Les années à venir s'annoncent difficiles pour la France, faudra-t-il que le pays aille vraiment dans le mur pour que les yeux s'ouvrent ?

Laissez un commentaire
Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Pierre Chappaz est un net entrepreneur français, fondateur de Kelkoo et de Ebuzzing. Il a également été président de Yahoo Europe. Il réside aujourd'hui en Suisse.

Aucun commentaire à «Pourquoi la croissance française ne pourra pas repartir»

Laisser un commentaire

* Champs requis