Il y a ceux qui ont acheté une maison ou un appartement pour s'y loger dans les années 90 ou au début des années 2000... et les autres. Les Français sont aujourd'hui partagés en deux mondes irréconciliables : les propriétaires de leur habitation principale, qui ont remboursé leur emprunt ou n'ont plus que quelques années de mensualités, et les locataires, qui ne pourront jamais acquérir le bien dans lequel ils logent. Au milieu, dans une zone grise indéfinissable, les propriétaires récents, à la fois ravis de ne pas verser des loyers à perte, et inquiets d'avoir peut-être acheté trop cher. Et si demain, les prix de l'immobilier s'effondraient ?
Bien sûr, c'est une histoire de citadins. Enfin, pas seulement : même dans les petites villes de province, les prix de l'immobilier ont explosé au cours de ces quinze dernières années, sans atteindre toutefois la folie des prix franciliens, mais aussi dans et autour des grandes métropoles régionales. Tant et si bien que le poids des dépenses liées au logement est passé de 15 % du budget total des ménages au début des années 80 à près de 20 % aujourd'hui.Or, comme toute moyenne, ce chiffre cache mal la triste réalité : chez les locataires, et accessoirement chez certains propriétaires, le logement pèse jusqu'à la moitié des dépenses du foyer. Au dessus, la situation est tellement intenable qu'elle ne dure pas. Le locataire quitte son logement, le propriétaire renégocie son crédit, ou vend.
Mais revenons à notre sujet. En vingt ans, les prix de l'immobilier ont doublé un peu partout en France - zones rurales exceptées - triplé à Paris. Et parfois quintuplé dans certaines zones touristiques très prisées, mais il s'agit là du marché atypique - et bloqué - des résidences secondaires. Or, dans le même temps, les salaires n'ont ni doublé ni triplé, loin s'en faut. C'est un fait avéré, à Paris comme dans bien des grandes villes de province, les familles avec enfants ont du s'éloigner du centre pour se loger à moindre coût. Quitter la capitale pour la banlieue. Pour ceux qui pouvaient, ou acceptaient la contrainte de passer leur vie dans le TGV, quitté la banlieue pour la province. Vendôme est devenu en quelques années une annexe de Rambouillet.
C'est évidemment une situation subie, à laquelle les français se sont adaptés comme ils le pouvaient au cours de ces quinze dernières années. Ceux qui pouvaient encore acheter ont pris le risque de s'endetter au maximum du plafond autorisé, voire plus. Les autres ont subit l'érosion de leur budget, grignoté chaque année un peu plus par la hausse des loyers, bien supérieure à la hausse des salaires. Une génération de Tanguys s'incruste chez ses parents faute de pouvoir se loger, et la colocation devient un mode de logement durable à part entière à défaut d'être souhaité. Même les divorcés restent parfois sous le même toit, avec tout ce que cela implique, faute d'autre solution.
Et pendant ce temps là, la construction s'effondre. De 410 000 en 2011, il est tombé sous la barre des 300 000 logements de juillet 2013 à juillet 2014 : l'année pleine 2014 pourrait être la première depuis trente ans à enregistrer un si faible nombre de constructions... Un chiffre biaisé : il y avait 55 millions d'habitants en France en 1981, nous sommes aujourd'hui près de 66 millions d'habitants ! (65,8 or Mayotte, devenu département français entre temps).
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