Invités ce matin à la Communauté Urbaine de Lyon, cinq spécialistes de l’énergie ont débattu de l'évolution des tarifs de l’électricité. Evolution forcément à la hausse...
« C'est désormais évident. Les prix vont augmenter ». D’entrée de jeu, Stéphane Robin, chercheur au CNRS, donne le ton. « Les hausses ont déjà été votées, 5% cette année, 5% l’année suivante », détaille-t-il, relevant que, d’après le baromètre annuel Energie-Info publié le matin même par le Médiateur national de l'énergie et la Commission de régulation de l'énergie, « 42 % des Français verraient leurs dépenses énergétiques à la baisse afin de réduire leurs factures ». 96 % d'entre eux estiment que les prix de l'électricité vont partir à la hausse dans les mois à venir. A raison.
Autour de la table, tous les intervenants acquiescent. Ils ont beau venir d’horizons différents – universitaires, EDF, commission de régulation des marchés, Grand Lyon -, ils s’accordent tous sur un point : l’augmentation des prix de l’électricité est inéluctable afin d'assurer la transition énergétique et le passage aux énergies renouvelables. A commencer par la CSPE (Contribution au service public de l'électricité), la taxe permettant de financer la péréquation tarifaire (le fait que tous les Français, peu importe leur localisation, paient le même prix pour un kilowatt / h), ainsi que le développement des énergies renouvelables. « La CSPE représente aujourd’hui 13 euros par mégawatt / h. On devrait arriver au fur et à mesure à 25 ou 26 euros. Cela semble beaucoup, mais c’est toujours moins que l’Allemagne, qui en est déjà à 50 euros le mégawatt / h ! », souligne Raymond Leban, directeur économie, prix et tarif pour l’entreprise EDF.
Une nouvelle structure de prix
De nombreux changements se profilent dans les années à venir concernant l’énergie. De la disparition des tarifs « professionnels » fin 2015 à la création d’une nouvelle structure des prix, les factures d’électricité risquent de se transformer d’ici peu.
Cela passe notamment par l'incitation des consommateurs à étaler davantage leur utilisation d’énergie dans la journée, explique Raymond Leban : « Sur des plages horaires comme celle de 18h ou 19h, un grand nombre de personnes utilisent de l’électricité. Il est impossible de forcer les gens de changer leurs habitudes, certains ont envie, d’autres non, mais on peut leur faire payer le coût réel de cette consommation. » Les cinq invités semblent unanimes. Les factures d’énergie des Français n’ont pas fini de grimper. Dans le difficile contexte social actuel, reste à convaincre ces derniers du bien-fondé de l'opération...