France. L’inquiétante violence d’Etat

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Par Charles Sannat Modifié le 2 juillet 2019 à 9h37
Violence Etat
@shutter - © Economie Matin

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

On dit souvent d’un chien qui a mordu et connu le goût du sang, qu’il sera toujours dangereux pour son entourage. Je ne sais pas si c’est totalement vrai pour les chiens, mais c’est hélas historiquement vrai pour les gouvernements.

On a tapé, éborgné et mutilé des Gilets Jaunes. Il s’est évidemment trouvé de « bonnes âmes » pour expliquer qu’il fallait même que les Gilets Jaunes ça cesse, « et qu’il y avait qu’à tirer une bonne fois »… Simple. Certains ont cherché toutes les justifications nécessaires à ces violences d’Etat qui ne devaient pas en être.

On a aligné les gamins de Trappe ou de Mantes  ?" dans un ensemble d’images assez terrifiantes d’arrestations de masse. Là aussi il y avait toutes les bonnes raisons (et les mauvaises) pour justifier ces violences d’Etat qui émaillèrent l’ensemble du mouvement lycéen.

Puis, on a tapé sur les fêtards de la fête de la musique, « on » en a fait tombé une quinzaine dans la Loire, on en a blessé beaucoup et perdu 1 dont plus personne n’a de nouvelle… Heureusement la canicule est là pour faire diversion.

Puis on lacrymogène les manifestants qui bloquent un pont pour protester contre je ne sais trop quel danger immédiat écologique et le bon mamamouchi en charge de la dite écologie explique qu’ils sont des « radicaux » et des « extrémistes » et que par ces temps de canicule, il n’est pas utile de créer des embouteillages en plus… lacrymogènez-moi tout ça et que l’on en finisse…

Une dérive clairement violente qui touchera tous les « contres »

Ce que vous voyez c’est la dérive très rapide d’un gouvernement et d’une classe politique qui décident d’utiliser la violence d’Etat contre son propre peuple.

Ecoutez les discours dès que vous êtes en opposition sur une thématique, cela vous est ni plus ni moins « interdit ». Interdit d’être contre la PMA, interdit d’être contre la GPA, d’être opposé à une certaine Europe, interdit de refuser les privatisations avec le ministère de l’intérieur qui « assume » de rendre impossible l’enregistrement de votre avis sur le site de pétition en ligne.

Interdiction, violences, et… menaces permanentes deviennent les outils d’une classe politique contre son propre peuple.

La violence d’Etat est banalisée, justifiée, scénarisée, diminuée, quand elle n’est pas passée sous silence par des médias serviles et complices.

François de Rugy était l'invité de BFM dimanche 30 juin : il a réagi expliquant que "le but était que les gens s'en aillent".

Ne pas être d’accord devient difficile.

Quand ils sont venus chercher… Par le Pasteur Martin Niemöller

C’est donc encore une fois le moment de relire les pensées poétiques du Pasteur allemand Niemöller sur la lâcheté des intellectuels allemands au moment de l’accession des nazis au pouvoir et des purges qui ont alors visé leurs ennemis, un groupe après l’autre.

Ils sont d’abord venus chercher les socialistes, et je n’ai rien dit.
Parce que je n’étais pas socialiste.
Puis ils sont venus chercher les syndicalistes, et je n’ai rien dit.
Parce que je n’étais pas syndicaliste.
Puis ils sont venus chercher les Juifs, et je n’ai rien dit.
Parce que je n’étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher, et il ne restait plus personne pour me défendre.

Aujourd’hui nous pourrions dire à la place du Pasteur…

Il ont d’abord réprimé et éborgné les Gilets jaunes et je n’ai rien dit parce que je n’étais pas Gilet Jaune.

Puis, il sont venus chercher les lycéens, et je n’ai rien dit parce que je n’étais pas lycéen et que je n’étais pas de Trappe issu de la « diversité ».

Puis ils sont venus jeter à l’eau les fêtards de la fête de la musique, mais je n’ai rien dit, car je n’aime pas faire la fête de la musique.

Puis, ils ont « gazé » à la lacrymo les manifestants contre l’écologie. Je n’ai rien dit, car l’écologie actuelle me gonfle…

Puis ils sont venus me chercher parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec ce que j’écrivais sur eux… et il ne restait plus personne pour me défendre.

La liberté ne se discute jamais.

La liberté ne se négocie jamais

On n’est pas un « peu » libre, comme on n’est pas plus un « peu » enceinte.

On est libre ou on ne l’est pas.

Aucune violence n’est légitime de la part d’un Etat et de dirigeants. Il n’y a que des violences indispensables, mais certainement pas légitimes.

Vous remarquerez aussi l’énorme différence de comportement entre la police et la gendarmerie.

Les uns confondent maintien de l’ordre avec maintien au pouvoir, les seconds, maintiennent l’ordre, rien de plus et rien de moins.

Un jour vous aussi vous serez opposé à une mesure de ce gouvernement ou des suivants.

La violence finit toujours par concerner tout le monde, et tout le monde en termine victime.

La liberté ne se négocie jamais.

Jamais.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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