On pourrait tout à fait résumer la situation du pacte de responsabilité de cette manière… Les différentes organisations patronales ont accouché mardi d'une position commune dans la douleur, une position que refusent en bloc les syndicats…
Si l'exécutif accepte le texte commun du patronant, bouclé avec moult difficulté mardi, il risque de trouver le contenu un peu maigre. Pas si incohérent que cela, en ce mercredi de début de Carême !
Emploi : le patronat ne veut pas entrendre parler d'objectifs chiffrés sans baisse des charges effective
Le texte sur lequel les organisations patronales ont enfin réussi à se mettre d'accord ne comporte en effet, que peu, voire pas du tout de contreparties liées à l'emploi, en échange de la fameuse baisse de charges promise par François Hollande dans son pacte de responsabilité. Dans un tel contexte, difficile de rendre crédible auprès de la majorité une telle baisse des charges, surtout en période de disette budgétaire.
Il faut dire que l'argumentaire du texte accouché hier par le patronat est plutôt restreint, et n'ayons pas peur des mots, sec. "Ces objectifs ne pourront être précisés, par exemple, par des ambitions quantifiables, que lorsque la baisse des prélèvements sociaux et fiscaux et ses modalités de mise en oeuvre seront précisément définies". En clair, le patronat ne bougera pas le petit doigt avant que le gouvernement n'agisse.
Acte deux : les discussions des organisations professionnelles
Mais rien n'est perdu pour le gouvernement, car cette pièce se joue en plusieurs actes. L'acte deux, sans doute le plus important pour le chef de l'Etat actuellement, mettra sur le devant de la scène les branches professionnelles auxquelles les organisations patronales que sont le Medef, la CGPME et l'UPA ont laissé le soin d'ouvrir une série de discussions dans les semaines à venir sur les objectifs et les possibilités en terme de création d'emploi.
Les syndicats remontés contre le texte commun des organisations patronales
Se pose enfin la question des syndicats. Hier soir, ces derniers se sont montrés très critiques, parlant de "cata", "d'un compromis entre Medef et CGPME" au lieu d'un accord patronat-syndicats voire d'un "texte de provocation". Les syndicats sont rivés à la bouche des partenaires sociaux, et attendent, eux aussi, des objectifs chiffrés quant aux créations d'emplois. C'est là tout le problème, sans doute d'un calendrier mal ficelé. Le gouvernement veut des éléments quantifiables en matière d'emploi, avant même d'avoir tranché l'allègement des charges...