Il y a quelques jours, je raillais ostensiblement tous les bien-pensants à la tête vide qui « se plaignent des conséquences des événements dont ils chérissent les causes ».
C’est évidemment le cas de l’Europe et je parlais d’ailleurs très exactement du problème des travailleurs détachés au nombre de 500 000 en France – ce qui n’aide pas, bien sûr, à la baisse du chômage pesant sur l’ensemble de la collectivité, de nos comptes publics et, au bout du compte, sur vos impôts.
Lorsque j’ai évoqué ce sujet-là il y a quelques jours, j’ai reçu une volée de bois vert où on me disait que c’était bien, qu’il ne fallait pas critiquer l’Europe, que la libre circulation c’était un avantage, blablablabla… Tout cela n’est qu’argutie, propagande et manipulation. La réalité c’est que le plombier polonais travaille bien chez nous, supprime beaucoup de boulot sauf qu’il est plus roumain que polonais d’une part et que d’autre part, il travaille peu chez madame Michu mais remporte de gros appels d’offres.
La réalité c’est que les grandes sociétés de BTP ont recours massivement aux travailleurs détachés. Encore une fois, ce n’est pas madame Rose, 77 ans, qui va chercher un artisan en Pologne pour une simple fuite d’eau et un remplacement de joints.
La directive sur les travailleurs détachés a été conçue par l’Europe, par la Commission, par Bruxelles, contre les peuples afin de mettre en place légalement les conditions d’un dumping social effarant afin de peser sur les salaires à la baisse et de servir les intérêts ainsi que les profits des grandes multinationales et autres grands groupes.
C’est une évidence même. Défendre cette Europe-là, c’est au mieux de la bêtise crasse et de l’idéologie de caniveau, au pire de la trahison.
L’Europe du chômage !
La directive sur les travailleurs détachés a évidemment un impact important sur les taux de chômage. Dans nos pays à forte protection sociale et au coût de main-d’œuvre élevé, c’est désastreux, tandis que dans les pays les plus « pauvres » d’Europe, cela n’entraîne pas d’augmentation des salaires mais cela donne du boulot.
Dans cette logique économique d’europathes, on déshabille Paul pour à peine couvrir Jacques de quelques lambeaux. La différence va évidemment dans la poche des actionnaires, dont vous ne faites partie que très marginalement et qui sont en réalité les grands fonds financiers internationaux.
Toute lutte sérieuse contre le chômage passe évidemment par la mise au pas des institutions européennes, par la mise au pas des mondialistes, par la mise au pas des accords de libre-échange qui n’ont de liberté que le nom puisque le commerce libre et non-faussé se doit d’être à périmètre fiscal et social comparable sinon bien sûr les distorsions de concurrence sont ingérables, et vous êtes condamnés à voir disparaître vos industries ainsi que vos emplois sans pouvoir rien faire, uniquement en contemplant la catastrophe – ce que nous faisons depuis 30 ans.
Et cela ne vous suffit pas ? Vous voulez encore plus d’Europe ? Encore plus de mondialisation qui ne marche pas ? Encore plus de travailleurs détachés ? Je refuse naturellement le procès en fascisme et en « phobie » quelle qu’elle soit en énonçant cette évidence que des esprits étriqués ou idéologues s’évertuent tout de même à rejeter encore et encore. Les mêmes causes, je vous l’assure, produiront les mêmes effets !
Travailleurs détachés : Manuel Valls fustige la directive européenne et menace de ne plus l’appliquer
Tenez, justement ! Encore un « fasciste de gauche » en la personne de notre Premier ministre Valls – que l’on peut par ailleurs apprécier ou pas, tel n’est pas le sujet – qui, invité de TF1 dimanche, a clairement indiqué que si « la France n’obtient pas gain de cause à Bruxelles sur sa demande d’un alignement « par le haut » des cotisations sociales versées, concernant le statut des travailleurs détachés, elle pourrait ne plus appliquer la directive européenne »…
Et oui Monsieur Valls…
Et oui Monsieur Hollande…
Et oui à tous les euro-béats, idiots utiles du mondialisme bercés dans l’illusion des petites phrases du type « l’Europe c’est la paix », « l’Europe c’est la prospérité » et qui y croient dur comme fer, alors que la réalité leur renvoie un tableau bien sombre.
L’Europe c’est le moins-disant fiscal et la légalisation du dumping fiscal dont Jean-Claude Juncker a poussé le raffinement jusqu’à l’extrême.
L’Europe c’est le moins-disant social avec la légalisation du dumping social via des directives comme celles des travailleurs détachés. Évidemment qu’un Tchèque vienne travailler chez nous n’est pas un problème, il faut juste que les mêmes règles s’appliquent à tous. C’est le bon sens même.
L’Europe c’est donc… l’Europe du chômage, tout simplement.
Alors sous la pression des vilains partis eurosceptiques, sous la montée des « populismes », des agacements évidents, et aussi grâce à nos merveilleux amis britanniques, on est obligé de se rendre à l’évidence : plus d’Europe comme elle est actuellement est vouée à l’échec.
Ce qui est cocasse d’ailleurs, c’est que de partout, cette Europe commence à craquer.
Écoutez donc les craquements funestes – et vous avez dans cette édition un certain nombre d’articles qui vont vous piquer un peu les neurones, vu les conséquences potentielles sur l’Europe.
Vous devez désormais vous préparer très sérieusement au processus engagé de désintégration européenne et puis celui à venir, et nettement plus violent, de dislocation.
C’est une excellente chose mais ce sera très douloureux. Si l’effondrement de l’ex-URSS ne fut pas la fin du monde, cela a été douloureux pour les Russes et de nombreuses républiques redevenues indépendantes.
Il en sera de même pour l’effondrement brutal de la future ex-EUrss. Vous n’avez pas idée à quel point ce qui s’est passé dans les années 90 à l’Est peut vous renseigner sur votre futur proche.
Il est déjà trop tard. Préparez-vous !
Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae