La longue bataille qui oppose actuellement Rallye, la maison-mère de Casino, et ses créanciers, se dessine peu à peu. En procédure de sauvegarde pour une durée de 18 mois, la société du dirigeant Jean-Charles Naouri souhaite renégocier la durée d’étalement de ses dettes, afin d’éviter toute perte de contrôle. Les banques sont quant à elles décidées à accélérer le processus de remboursement.
Garder le contrôle de Rallye
Jean-Charles Naouri, PDG de Rallye et de l’enseigne Casino, ne souhaite pas céder le contrôle de sa société. Du côté de la maison-mère, il est d’ailleurs régulièrement rappelé que « la sauvegarde est de six mois renouvelables deux fois », signe que les négociations ont encore de beaux jours devant eux. Sur cette période de 18 mois, le dirigeant souhaiterait manifestement, d’après les informations des Échos du 1er juillet 2019, amener les banques à « rééchelonner la dette sur les dix prochaines années ».
Une longue période de remboursement, qui ne ferait certainement pas l’affaire des créanciers. Un proche du dirigeant a néanmoins expliqué que « ce n'est pas une négociation, c'est une concertation. C'est à la société de présenter un plan au juge. S'il est crédible, il l'approuve et l'impose aux banques ». D’après cette source, les discussions porteraient uniquement sur le calcul et la vitesse de remboursement de la dette sur la période de dix ans.
Vers une potentielle cession d’actifs
Certaines banques pourraient être cependant favorisées dans le processus de remboursement selon des sources proches de Rallye : « Dix ans est une durée d'étalement maximum. Tous les créanciers n'ont pas les mêmes garanties. Les plus sécurisés seront remboursés plus rapidement », expliquent-elles. Ces traitements de faveur seraient réservés principalement aux banques commerciales de la société comme BNP Paribas ou le Crédit Agricole.
Casino pourrait éventuellement céder des actifs non stratégiques pour rembourser partiellement ses dettes. L’enseigne a notamment annoncé l’accroissement de son programme de cession d’actifs, qui pourrait potentiellement prendre la forme d’une cession de ses activités latino-américaines au travers du groupe GPA, détenu à 41,4 % par le distributeur. Rien de certain toutefois, sachant que les holdings du montage financier de Jean-Charles Naouri détiennent d’autres actifs, notamment dans l’immobilier, qui peuvent se retrouver eux aussi sur la table des négociations.