Livre blanc : la défense perdra 34 000 postes d’ici 2019

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Modifié le 29 avril 2013 à 10h04

Le livre blanc de la Défense, qui sera présenté au président de la République ce lundi, à 11h30, ne prévoit aucune baisse de budget des forces armées. En revanche, des suppressions de postes sont à prévoir, on s'y attendait.

La "grande muette" va devoir se serrer la ceinture, une fois encore. Selon des sources proches du ministère de la Défense, le livre blanc, dévoilé ce lundi, ferait état d'une suppression de 34 000 postes entre 2015 et 2019. Le rognage des forces armées continue, dans un mouvement initié par Nicolas Sarkozy en 2008. Dans le précédent livre blanc, l'ancien président de la République avait validé la suppression de 54 000 postes entre 2008 et 2015. Pour une fois qu'un dossier bénéficie d'une continuité entre les législatures diront les cyniques…

En revanche, on ne touche pas au budget. Celui-ci restera maintenu à 31,4 milliards d'euros pour 2014. Et ce sont 179,2 milliards d'euros qui seront consacrés à la Défense entre 2014 et 2019. A l'époque où le contenu du livre blanc laissait place aux spéculations les plus folles, certains esprits avaient accusé Bercy de vouloir rogner le budget des armées au nom de la désormais sacro-sainte réduction des dépenses publiques. François Hollande avait vivement exclu cette option.

Dans le détail, c'est l'armée de Terre qui devrait compter le plus de pertes. Elle devrait perdre une de ses huit brigades de combat. Ce qui correspond environ à 7000 hommes, une cinquantaine de chars et environ soixante hélicoptères.

L'armée de l'air devrait être, elle aussi, bien touchée. Elle devra faire son deuil de la perte de deux escadrons, soit une cinquantaine d'avions. Ce qui représente tout de même, en proportion, un cinquième de son ordre de bataille.

Enfin, et cela n'a rien de très étonnant. La Marine est devenue la priorité absolue. Alors que les autres armes se dirigent en ordre de bataille vers des coupes dans les effectifs, la "Royale", en tant que vecteur principal de la dissuasion nucléaire, est préservée. C'était d'ailleurs ce qu'avait annoncé François Hollande. Si on taille dans les effectifs, on ne peut se permettre de toucher à la force nucléaire. Tout comme les forces spéciales et le renseignement qui ont fait leurs preuves en Opex [opérations extérieures NDLR].

La question qui se pose désormais est la suivante. Alors que nos forces sont toujours engagées sur des terrains d'opérations extérieures, va-t-on pouvoir maintenir un contingent opérationnel raisonnable pour se permettre d'intervenir dans le monde ? Il semblerait que non.

En 2008, notre projection internationale était passée de 50 000 à 30 000 hommes. Les spécialistes actuels estiment que ce chiffre pourrait être divisé par deux aujourd'hui…

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Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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