Le mois d'octobre était très attendu par les investisseurs qui restaient focalisés sur la date fatidique où démocrates et républicains devaient se mettre d'accord sur le relèvement du plafond de la dette aux Etats-Unis. Si les marchés financiers sont restés hésitants dans l'attente de ce dénouement, ils ont salué par la suite la décision in extremis du congrès.
Les indices clôturaient ainsi un mois d'octobre, qui nous a offert dans l'histoire quelques plongeons dramatiques, sur une nouvelle hausse les envoyant sur un point haut annuel.
Comme un air de déjà vu, le Président des Etats-Unis a donc signé la loi votée in extremis par le Congrès américain ce qui a écarté tout défaut de paiement de l'Etat fédéral. Les représentants se sont mis d'accord pour repousser le plafond de la dette jusqu'au 7 février prochain et financer le budget de l'Etat jusqu'à mi-janvier. Si les Etats-Unis ont évité le pire grâce à ce compromis, la solution n'est que temporaire car elle ne règle pas les problèmes et l'on devrait retrouver un pic de stress analogue dès le début de l'année prochaine. Dans l'intervalle, cette décision a certainement cristallisé les réflexions de la Réserve Fédérale qui ne pourra pas agir sur sa politique monétaire tant que le cadre fiscal manquera de visibilité.
La quasi-certitude de voir la Fed confrontée à l'attentisme, cumulée à des statistiques économiques domestiques décevantes ont envoyé le dollar au tapis contre l'euro. Le retour sur un niveau de parité plus vu depuis novembre 2011 pourrait bien provoquer quelques désagréments dans les comptes des sociétés européennes. D'ailleurs, la saison de publications pour le compte du troisième trimestre a révélé beaucoup de déceptions en zone euro causées principalement par ces fortes variations de change. La baisse du dollar par rapport à l'euro n'est pas la seule responsable, car mis en cause dans 60% des cas les effets de changes négatifs dans les pays émergents ont également pénalisé les groupes européens qui ont fortement accru ces dernières années leur exposition aux marchés émergents pour doper leur activité.
Ces petites déceptions comptables n'ont toutefois pas empêché les indices de la zone euro de surperformer pour le troisième mois d'affilée les actions américaines, portés par le gros rebond des indices des pays de l'Europe du sud : Italie +11% et Espagne +7,90%. A quelques encablures de la fin d'année, les marchés financiers sont sur le point d'enregistrer une seconde année de hausse confortable. Alors que les indices boursiers américains sont au plus haut historique, il reste encore du potentiel d'appréciation en Europe qui efface petit à petit les séquelles de la crise. A ce titre, et sans imaginer un retour sur son record, l'indice CAC 40 fait partie de ceux qui dispose encore d'un potentiel non négligeable de progression.