Si hier nos zamis germains étaient « francophobes », aujourd'hui ils sont « grécophobes ». Il faut dire qu'ils ont leurs raisons. Comme tout le monde le sait, puisque c'est ce que vous explique la police de la pensée, les Grecs après tout l'ont bien cherché puisqu'ils ne paient pas leurs impôts.
Comme vous le savez aussi, pour les Espagnols, c'est un peu pareil. Ils l'ont bien cherché aussi, puisqu'ils ont construit tout et n'importe quoi... Bien fait pour eux.
Les Portugais n'en parlons pas ; là on ne sait pas trop bien mais ils l'ont vraisemblablement également cherché.
Pour les Chypriotes, leur cas a été vite réglé puisqu'ils étaient une lessiveuse d'argent sale venant de Russie. Beurk, immondes chypriotes enfin ruinés sur l'Autel de la Morale Fiscale Internationale.
Les « Zallemands », qui sont les grands zamis de toute l'Europe « unie dans la diversité », tirent donc à boulets rouges sur les Grecs qui sont considérés comme plus riches qu'eux...
Les Grecs plus riches que les Allemands : la nouvelle polémique qui agite l'Allemagne
C'est le magazine allemand Der Spiegel qui titre sur les résultats controversés d'une récente étude de la Banque centrale européenne qui n'en fini pas de défrayer la chronique outre-Rhin puisque chaque semaine les Allemands peuvent s'offusquer en cœur de la richesse patrimoniale de leurs voisins européens et se lamenter sur leur propre pauvreté.
Je remarque d'ailleurs que nos zamis allemands sont pauvres comme un ministre du gouverne-ment français, ce qui aurait dû nous mettre, nous autres Français à l'abri de la vindicte populaire germanique (mais il n'en est rien, car nous aussi nous sommes riches, beaucoup trop riches, enfin, sauf nos ministres bien sûr).
L'étude de la Banque centrale européenne est issue de données « compilées » entre 2009 et 2011 et démontre que le patrimoine allemand médian (51 400 euros) est le plus faible d'Europe mais aussi, ce qui est beaucoup plus grave plus de deux fois inférieur à celui des Grecs (101 900 euros).
Alors autant le dire, ce genre de chiffres en Allemagne fait grincer des dents puisque ce pays est le premier contributeur aux divers plans de sauvetages accordés depuis 2010 au pays pour un montant total 380 milliards d'euros.
Alors le Spiegel a titré « le mensonge de la pauvreté » et résumé son article avec un bien senti « ceux qui demandent de l'argent sont plus riches que ceux qui le donnent ».
Lorsque vous sentez un peu l'état de l'opinion en Allemagne, ceux qui parlent du grand « sot » fédéral et d'une Europe encore plus intégrée avec budget commun, me laissent pour le moins sceptique.
Une avancée majeure et fédérale ne peut en aucun cas se faire contre les peuples ou ce serait un déni démocratique qui signerait la fin d'une Europe synonyme de paix et de liberté.
Force est de constater que le peuple de la première puissance économique du vieux continent ne semble pas prêt à aller plus loin et à accepter l'idée « d'Union de transfert ».
Pour poursuivre sur l'état dramatique de notre Europe, beaucoup plus au sud, le Portugal (mais ils l'ont sans doute bien cherché) s'enfonce dramatiquement dans la crise. C'est l'Expansion qui nous livre un excellent article sur la grande braderie portugaise actuellement en cours.
Le Portugal passe sous pavillon étranger
En manque d'argent frais, l'État portugais vend ses bijoux de famille à des entreprises étrangères sous les applaudissement de la Troika (qui a versé un prêt de 78 milliards d'euros tout de même) et une révolte de plus en plus grande de la population, ce qui ne change rien aux choix effectués par les gouvernements européens.
Privatisation des chantiers navals fermés depuis presque deux ans, ou encore rachat de 21 % d'EDP (Energias de Portugal) en décembre 2011 pour 2,7 milliards d'euros par le groupe chinois Three Gorges, l'entreprise (chinoise également) State Grid et l'Oman Oil Company qui a racheté 40 % du capital de REN (les réseaux électriques nationaux ) sans oublier le groupe français Vinci qui a repris ANA (gestion d'une dizaine d'aéroports) pour 3 milliards d'euros.
On apprend également dans cet article, et hélas cela ne surprendra presque personne, que selon Antonio Borges, le très écouté conseiller du Premier ministre, « ces privatisations, nous n'avons pas le choix, il faut les faire », et de poursuivre en indiquant que « le Portugal a fait pendant des années l'inverse de ce qu'il devait faire. Il a profité des crédits européens pour financer sa demande interne et faire de belles autoroutes sur lesquelles personne ne passe, sans se préoccuper de la productivité ou des exportations ».
Il faut dire que c'est un ancien de Goldman Sachs... lui aussi oserais-je dire !
Mon passage préféré étant lorsque l'ex Goldman Sachs « s'étonne même de voir des personnes s'opposer à cette politique »... Sans commentaire. C'est vrai que sur la planète des banquiers, il est toujours honteux de voir des peuples contrarier leurs plans d'enrichissement !
Alors pour le conseiller spécial (et très écouté, ce qui signifie que c'est lui qui tire les ficelles), il faut passer à la vitesse supérieure, privatiser encore plus comme par exemple la TAP (qui est l'Air France local).
Pourtant, lorsque l'on gratte un peu pour voir la réalité des privatisations, cela donne sous la plume d'un dangereux « gôchiste » de l'Expansion :
« Depuis 1989, 240 opérations de privatisation ont déjà été menées dans le pays ! Un chiffre énorme. Et les entreprises privatisées appartenant au PSI 20 – l'équivalent du CAC 40 – ont réalisé, seulement entre 2004 et 2010, 39 milliards d'euros de profits, bien plus que ce qu'a rapporté à l'État leur privatisation. L'ancien ministre des Finances de centre droit, Bagão Félix, s'inquiète lui aussi : « Le Portugal risque de se retrouver stratégiquement désarmé. Sans parler des problèmes diplomatiques liés à l'arrivée des capitaux chinois. »
Vous avez exactement la même logique à l'œuvre dans tous les pays qui procèdent à des privatisations, y compris en France. Pensez à l'exemple des autoroutes vendues une misère alors qu'elles ont été financées en totalité par le contribuable et qu'aujourd'hui les bénéfices servent à engraisser des sociétés privées et la nouvelle race de « saigneurs » appelée « actionnaires », qui peuvent réimposer droit de passage privé, gabelle, dîme, octroi sont de retour sans que cela choque nos éminences !
Notre pétrolier national Total fut privatisé pour un montant inférieur aux bénéfices annuels réalisés cette année.
Cela peut parfaitement être assimilé à de la haute trahison tellement les intérêts des peuples sont bradés par des hommes politiques au mieux totalement incompétents.
En guise de conclusion, laissons donc Antonio Borges, notre ancien de Goldman Sachs, égrener le calendrier des futures privatisations : « D'ici à la fin de 2014, nous aurons privatisé la poste et la gestion des déchets. Suivront les eaux, le transport ferroviaire de marchandises et la partie assurances de Caixa. »
On peut donc dire que d'ici fin 2014, de gros groupes privés et étrangers auront mis la main sur des « rentes » au Portugal, que les consommateurs devront payer de plus en plus cher pour des services de moins en moins performants (pensez au rail britannique privatisé qui déraillait tellement à la fin que Tony Blair fut obligé de renationaliser), que le pays n'aura pas de croissance et toujours plus de chômeurs, au bout du compte le Portugal comme les autres fera faillite mais n'aura plus aucun actif.
Cette politique menée et demandée par la Troika dans les pays du Sud de l'Europe fut la même en Amérique du Sud exigée par le FMI en échange de financement avec le résultat que l'on sait... la saignée par des consortium privés et majoritairement américains du tissu économique de ces pays.
Heureusement, la « Gôche » française est là... sauf que le Parti socialiste, le doigt sur la couture, vendra tout ce qu'il faudra, et c'est même Arnaud Montebourg, notre ministre du Redressement productif, qui est chargé de la grande braderie.