Je trouve que ces derniers temps l'ambiance dans notre pays devient un peu étouffante.
Je parle pas seulement des nuages de gaz lacrymogène lâchés par des forces de l'ordre totalement dépassées par des hordes de gentils garçons venant des quartiers chics de la Capitale et dévalisant les miséreux de banlieues, pillant les citées et saccageant ces quartiers de nécessiteux.
Je ne parle pas non plus de ce nouveau pouvoir qui, au bout d'un an seulement, semble aussi usé qu'à la fin d'un deuxième mandat.
Je ne parle pas non plus des amabilités échangées entre ministres sur fond de remaniements ministériels. Ainsi, Laurent Fabius, dont le fils semble gagner des millions d'euros aux jeux – ce qui lui permet d'être bien plus riche que son père avec un appartement estimé à 7 millions d'euros –, explique que Bercy a besoin d'un chef ! Voilà qui doit faire grand plaisir à notre Moscovici national.
Il faut dire que nommer au ministère de l'Économie le type le plus pauvre du gouvernement, ce n'est pas une preuve de saine gestion, ce qui n'a pas échappé à Fabius ni à sa « Seigneurie » du Poitou, notre gazelle Ségolène.
Bon, en plus, pour peu que l'on soit jeune et on vous rabâche les oreilles avec le chômage des jeunes ce qui vous occupe pendant que vous ne trouvez pas de boulot. Heureusement, il y a un parc d'attraction au Trocadéro qui vient d'ouvrir et permet aux jeunes de se divertir au grand air sous l'amicale bienveillance de notre garde des sottes.
Pour peu que vous soyez vieux et de toute façon vous n'avez que 20 % de chance de rester en position de travailler... ce qui est pire que pour les jeunes.
Si vous êtes entre deux, ni jeune, ni vieux, en âge de travailler et occupant un poste... vous êtes condamné à payer pour toute la misère de France, ce qui ampute grandement votre pouvoir d'achat.
Si vous êtes à la retraite, il va falloir faire votre deuil de l'indexation des revalorisations et des exemptions... Bref, vous allez gagner moins.
Si vous êtes prof... Vous contemplez des gamins de plus en plus nombreux en échec scolaire et 20 % d'entre eux quittent l'école primaire sans savoir ni lire, ni écrire, ni compter.
Si vous êtes chauffeur de bus, restez gentiment enfermé derrière votre vitre et attendez que les agressions se passent.
Si vous êtes CRS, tapez sur les ballerinettes des opposants au mariage pour tous mais laissez le Trocadéro aux casseurs et surtout, pas de bavure...
Pourquoi vous dire tout cela ?
Bref, ces quelques exemples pour attirer votre attention, sans jugement de ma part sur quelques catégories que ce soit (sauf celle des casseurs), sur la vitesse de décomposition d'une société, la nôtre en l'occurrence, dès que l'argent ne coule plus à flots.
Oui, l'argent se raréfie, oui l'État dépense un peu moins, oui les impôts ont un peu augmenté mais bon sang ! Cela reste très, très, très modéré par rapport à ce qu'il se passe en Grèce, en Espagne ou au Portugal. Je n'ose vraiment pas imaginer l'état de déliquescence de notre pays s'il faut économiser 1 % de PIB. Cela semble au-delà de nos forces collectives et au-delà du courage de nos « zhommes » politiques.
Grèce : Fitch relève les notes de la dette
Alors que j'évoquais dans l'édition d'hier la création d'une agence de notation américano-sino-russe et qu'en réalité les 3 grandes agences de notations sont à la botte des États, quelles que soient les déclarations des mamamouchis qui ne font que de la communication, l'agence de notation financière Fitch a annoncé mardi avoir relevé les notes de la dette à long terme de la Grèce à « B- » contre « CCC » auparavant, estimant que l'économie du pays est en train de se rééquilibrer !
Quelle bonne nouvelle. La Grèce voit le bout du tunnel. J'en rigole encore alors que presque tout le monde est au chômage, que les gens n'arrivent plus à se nourrir et que les enfants fouillent les poubelles pour manger.
Non, la Grèce va mieux. D'ailleurs ses comptes sont désormais calculés hors arriérés de paiement (comme en Italie), puisque pas payé pas compté. Résultat ? Facile de camoufler ce déficit virtuel en faisant reposer sur les fournisseurs des États le manque de trésorerie de ce même État...
Mais tout va bien.
La Bourse de Lisbonne dégringole de 3,01 % à la clôture
Normalement, les Bourses ne peuvent que monter puisque les banques centrales abreuvent tous les marchés de liquidités illimitées. Eh bien même comme ça, la situation est tellement bonne au Portugal que le PSI-20, indice phare de la Bourse de Lisbonne, a terminé sur une chute de 3,01 %, à 6 032,07 points, plombé par le géant portugais de la distribution Jeronimo Martins et les valeurs bancaires.
Il semblerait que le Portugais moyen consomme nettement moins. Lisbonne est devenue comme Athènes une ville remplie de boutiques fantômes, vides, et aux rideaux de fer tiré.
Spectaculaire remontée du taux d'emprunt à 10 ans japonais !
Normalement, avec tout cet afflux d'argent gratuit et de liquidités illimitées injectées par les banques centrales, les taux d'emprunt des pays devraient continuer à baisser, baisser, et baisser encore.
Sauf qu'au Japon, là où la planche à billets tourne le plus vite, les taux d'emprunt à 10 ans du Japon sont repartis à la hausse, et pas qu'un peu... Ils ont même doublé en 1 mois...
Ce qui est très, très inquiétant car il ne faut pas oublier que Tokyo est endetté à plus de 250 % du PIB, ce qui est bien pire que la Grèce ou l'Italie. Des taux à 1 %, cela signifie que les intérêts de la dette, juste les intérêts, vont coûter aux Japonais 2,5 % de leur PIB. Des taux à 2 %, c'est 5 % du PIB juste pour les intérêts. A 3 %, c'est 7,5 % du PIB juste pour payer les intérêts.
Avec des taux compris entre 1,5 et 2 %, c'est-à-dire les taux auxquels emprunte un pays comme la France, le Japon est en faillite. Aujourd'hui, le 10 ans japonais a atteint les 0,85 %...
On s'approche de la zone rouge. Au même moment, toujours au Japon, les premiers signes d'inflation non maîtrisée semblent apparaître.
Alors ce soir, ce qui me vient à l'esprit, c'est que quelle que soit la direction dans laquelle on regarde, quel que soit le sujet, l'ambiance est devenue délétère, ici comme ailleurs.