Alstom : Mitsubishi Siemens déposent leur offre, General Electric prêt a contre attaquer

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 29 novembre 2022 à 10h10

Enfin les choses bougent dans le dossier Alstom : l'allemand Siemens, en lice pour reprendre le fleuron de l'industrie lourde française, devrait déposer son offre ce lundi 16 juin 2014, une offre qu'il a créée avec l'aide du gouvernement (duquel il a les faveurs) et le japonais Mitsubishi. Finalisée le dimanche 15 juin 2014 par les concernés, l'offre devrait être de nature totalement différente à celle de General Electric. Mais l'américain n'a pas dit son dernier mot.

Alstom deviendrait « partenaire » et ne serait pas rachetée

De l'offre Siemens-Mitsubishi on ne sait encore que très peu mais, selon des sources proches au groupe japonais, il ne s'agirait pas de racheter Alstom, comme c'est le cas pour General Electric. L'offre serait plutôt un partenariat avec une entrée au capital d'Alstom.

Ainsi faisant, le groupe resterait entier et français. Mieux : selon Arnaud Montebourg, ministre de l'Economie, qui a travaillé avec Siemens et Mitsubishi dans la création de cette offre de reprise, l'Etat pourrait même jouer sa part et entrer au capital d'Alstom à hauteur de 10%.

Une semaine pour décider entre Siemens, Mitsubishi et General Electric

Avec la formalisation de l'offre ce 16 juin 2014, Alstom n'a plus qu'une semaine pour décider quoi faire, l'offre de General Electric n'étant valable que jusqu'au 23 juin. Or, le choix paraît ardu, surtout que les avis de Patrick Kron, PDG d'Alstom, et du gouvernement ne sont pas les mêmes.

Patrick Kron a toujours affiché sa préférence pour l'offre simple de General Electric : 12,35 milliards d'euros pour le rachat des activités énergie. Mieux encore, General Electric a promis la création de 1 000 emplois en France, est déjà présente sur le territoire (comme nous le rappellent les spots publicitaires qui passent depuis plusieurs jours à la télévision) et pourrait même céder sa division « signalisation ferroviaire » à Alstom pour renforcer le français qui garde le contrôle de sa division transports.

L'offre de Siemens – Mitsubishi, au contraire, est complexe. Non seulement elle fait entrer en jeu plusieurs acteurs (Siemens, Mitsubishi Heavy Industries (MHI), l'Etat mais également d'autres entreprises japonaises), mais en plus elle apporte moins de cash : 9 milliards d'euros selon les dernières informations de Reuters.

D'autres problèmes également viennent mettre les bâtons entre les roues de l'offre Siemens-Mitsubishi parmi lesquels une concurrence directe existante entre Mitsubishi et Alstom dans certains secteurs (ce qui en ferait de très mauvais amis) ainsi que des poursuites contre Alstom aux Etats-Unis où le français est accusé de corruption. L'amende des autorités américaines serait sans doute moins élevée si le groupe français passait sous pavillon « Stars and Stripes ».

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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