Dans les réformes indispensables actuelles, les élus et leurs proches sont plus préoccupés de leurs parachutes que de leurs concitoyens. Parmi les derniers projets en date, figure celui d'une Région Centre Limousin Auvergne. Est-il intelligent de se ruer sur des propositions de « fusions acquisitions » des régions ? Cette première démarche montre leur anxiété, et surtout leur amateurisme. Tout d'abord, dans la vie publique comme dans celle des entreprises, l'expérience et les statistiques des vingt dernières années montrent que seulement 25% des fusions sont une réussite.
Prenons les trois absurdités de ce dernier exemple :
L'Auvergne est une région de dimension modeste, seulement 2 % du pays et un PIB à 1.8%. De plus, les quatre départements qui la composent sont très différents entre eux. L'Allier est une mini région historique correspondant au vieux Bourbonnais des rois de France et regarde surtout vers le Centre. Le Puy de Dôme constitue à lui seul le noyau de l'Auvergne et sur une partie de soin territoire seulement. Le Cantal bascule déjà vers le Sud, et la Haute Loire a toujours fonctionné avec le sillon Loire Rhône.
Plutôt que d'imposer une fusion supplémentaire, il serait plus simple et logique de supprimer l'Auvergne, et d'en éclater les départements entre les différentes régions d'affinité : Rhône Alpes pour la Haute Loire et le Puy de Dôme, Languedoc Roussillon pour le Cantal, Centre pour l'Allier.
Bien pire, parler des départements aujourd'hui revient à deux siècles en arrière. Qui se souvient que les départements avaient été délimités en fonction de la possibilité de leurs habitants d'être à une journée de cheval du chef lieu ? Les réalités ont changé avec l'énergie, les transports, les routes, les activités économiques. Certains départements ne veulent plus rien dire aujourd'hui. Les groupements de communes sont le plus souvent maquillés au profit de sordides opérations électorales par des clans de barons locaux et des influences douteuses. Parfois ces opérations se font à grande échelle sans que l'intérêt collectif en soit si évident. Chacun sait que Lille a maintenu sa couleur politique en fusionnant progressivement avec des communes empêchant son basculement, même si ces opérations citaient son manque de taille critique.
Alors ? une réforme territoriale au service des Français et de leurs entreprises ou pour sauver quels élus en perdition ?