L'Insee a décidé de pourrir l'été du gouvernement. Les prévisions pour 2014 de l'Institut national des statistiques sont médiocres, plus encore que celles de l'exécutif.
L'Insee pessimiste
Le budget 2014 et les prévisions économiques du gouvernement se basent sur une hypothèse de croissance de 1% pour cette année. Mais même cette hausse modeste pourrait bien ne pas être atteinte. Ainsi, l'Insee a estimé que le PIB ne devrait croître que de 0,7% en 2014, alors qu'elle était de 0,4% l'an dernier — certes, il y a du mieux, mais enfin ça n'est pas non plus glorieux.
Et pourtant, l'objectif aurait pu être atteint si la croissance au premier trimestre n'avait pas été si mauvaise, frappée par un hiver doux qui a limité les dépenses en énergie et surtout, les hausses de TVA au 1er janvier. Car pour les trois autres trimestres, la croissance devrait être de 0,3% pour chaque. Le secteur de la construction, en grande difficulté, va aussi coûter 0,4 point de croissance cette année. L'investissement des ménages dans leurs logements, durant les trois premiers mois de l'année, a baissé de 2,6% et ce, pour le neuvième trimestre consécutif.
Le gouvernement optimise
Néanmoins, à Bercy, on se veut optimiste, en pariant sur une relance en fin d'année, grâce aux premiers effets du pacte de responsabilité : on continue ainsi de prédire, au ministère de l'Économie, cette fameuse croissance à 1% sur 2014. Néanmoins, l'Insee tempère et indique que l'économie française continue de souffrir de freins qui ralentissent son activité : pouvoir d'achat en berne, faiblesse de l'inflation, une consommation atone (une croissance de 0,3% seulement cette année)…
À cela se rajoute le moral des patrons qui reste dans les chaussettes. L'investissement n'augmenterait que de 0,7% cette année, tandis que les exportations resteront aussi peu dynamiques, malgré la BCE qui a pris le dossier de l'euro (trop) fort au sérieux.
De fait, c'est le chômage qui risque de progresser une fois encore. L'Insee prévoit une hausse de 0,1 point en 2014, à un taux de 9,8% en fin d'année. L'inversion de la courbe du chômage, c'est pas maintenant.