Made in France : il faut protéger le savoir-faire français

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Par Valérie Boyer Publié le 11 décembre 2013 à 3h39

Tard dans la nuit a été voté l'article 23 du Projet de Loi sur la consommation qui prévoit l’extension des indications géographiques protégées aux produits manufacturés. La création des IGP permettra de sauver plusieurs produits dont le savon de Marseille, qui incarne à la fois le symbole et un modèle des produits industriels et artisanaux à protéger.

Le cahier des charges pour la définition d’une indication géographique devra préciser « le savoir-faire traditionnel » et l’INPI s’assurer que le « périmètre de la zone ou du lieu » permette de garantir que le produit concerné présente effectivement une qualité, une réputation qui peuvent être attribuées au lieu déterminé associés à l’indication géographique.

C’est donc à la fois le savoir-faire ancestral des maîtres savonniers et le lieu de fabrication, c’est-à-dire la région marseillaise, qui seront pris en compte pour l’attribution de l’IGP. Il s’agit d’une avancée majeure dont je me réjouis à titre personnel, moi qui ai été la première à porter le débat sur la place publique.

La ténacité et la persévérance ont été récompensées. En effet, cela fait désormais plus de trois ans que je m’investis sur le plan législatif pour le savon de Marseille à travers des questions écrites, une proposition de loi visant à créer un dispositif d’enregistrement des indications géographiques pour les produits industriels, des rencontres avec le Ministre Frédéric Lefebvre et avec les savonniers de Marseille, Bernard Demeure (Compagnie des Détergents et du Savon de Marseille), Gilbert Latour (Savonnerie du Midi) et Julie Bousquet-Fabre (Union des professionnels du savon de Marseille).

Il aura fallu attendre le véhicule législatif du Projet de Loi sur la consommation pour enfin acter un progrès concret vers une protection efficace du savon de Marseille, quand d’autres se contentent de jouer la carte de la communication en posant à côté d’un cube de savon. C’est trop facile, à quelques mois des élections municipales, de récupérer un sujet pour lequel des personnes engagées se battent sérieusement et pas toujours sous le feu des projecteurs.

Sauver le savon de Marseille, c’est sauver l’identité de toute une région et c’est également sauver des emplois. Les savonneries artisanales constituent en effet des bassins d’emploi pour le grand Marseille et la renommée croissante du savon de Marseille à l’internationale devrait leur assurer un bel avenir, je l’espère de tout cœur, maintenant que l’appellation « savon de Marseille » pourra prétendre à disposer d’une indication géographique qui lui assurera une protection face à la concurrence déloyale d’industries qui la galvaudent.

Je me réjouis que ma proposition ait été reprise une nouvelle fois dans le projet de loi sur la consommation proposé par Monsieur Hamon. Le savon de Marseille devrait faire l'objet d'un décret d’application rapide car les savonniers se sont organisés avec une charte déjà rédigée et sont donc prêts pour la mise en œuvre de la loi. Il faut maintenant que le décret d’application soit pris au plus vite et c’est ce à quoi je resterai bien entendu attentive.

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Adjointe au maire en charge de la politique de la ville, à Marseille et Députée des Bouches-du-Rhône.  

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