L’OCDE demande des actions fortes pour relancer l’économie

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Par OCDE Publié le 26 février 2016 à 7h59
Reformes Structurelles Croissance Mondiale Soutien Demande Court Terme
@shutter - © Economie Matin
3,4%Le FMI n'attend plus qu'une croissance de 3,4 % pour 2016 et pourrait revoir à la baisse cette estimation.

Les responsables de l'action publique doivent mettre en oeuvre des programmes de réformes à large assise fondés à la fois sur les politiques monétaire, budgétaire et structurelles, pour stimuler une demande toujours atone, relancer la croissance de la productivité, créer des emplois et construire une économie mondiale plus inclusive, selon la publication annuelle de l'OCDE Objectif croissance.

L'édition 2016 d'Objectif croissance propose une évaluation approfondie de l'impact qu'ont les réformes engagées par les gouvernements sur les performances économiques et sur le bien-être de leurs citoyens.

Ce rapport met en avant de nouvelles priorités en vue de relancer la croissance et souligne l'importance que revêtent les synergies entre politiques publiques dans le cadre de la conception des programmes de réformes.

L'édition de cette année d'Objectif croissance montre que le ralentissement du rythme des réformes qui avait été d'abord observé sur la période 2013-14 s'est poursuivi en 2015, notamment dans les économies avancées, mais aussi dans les émergentes. De nouvelles réformes sont destinées à améliorer les résultats des systèmes d'enseignement et à rehausser le taux d'activité des femmes.

Néanmoins, il reste beaucoup à faire pour renforcer l'innovation ou simplifier la réglementation des marchés de produits et du travail, qui constituent des aspects cruciaux des problèmes actuels de productivité et d'équité.

« Le ralentissement inquiétant de l'économie mondiale exige de toute urgence une action globale des pouvoirs publics, faisant appel à tous les instruments dont disposent les gouvernements en matière de politiques monétaire, budgétaire et structurelles », a déclaré le Secrétaire général de l'OCDE Angel Gurría. « Compte tenu de l'ampleur et de la nature évolutive des problèmes de croissance et d'inclusivité auxquels sont confrontées les économies avancées et émergentes, le ralentissement du rythme des réformes structurelles est profondément préoccupant. Des réformes structurelles plus ambitieuses peuvent contribuer à améliorer les conditions d'investissement et d'innovation, et se traduire du même coup par des gains de productivité, des emplois de meilleure qualité et une approche plus inclusive de la recherche de la croissance, bénéficiant à tous les segments de la société. »

Objectif croissance 2016 démontre qu'il faut accorder la priorité aux mesures propices à la croissance qui sont les plus adaptées pour soutenir la demande à court terme, en conjuguant des politiques structurelles axées sur la réforme de la réglementation et des investissements en infrastructures publiques. « Le niveau exceptionnellement bas des taux d'intérêt aujourd'hui améliore les marges de manœuvre budgétaires des gouvernements, offrant une occasion unique de réaliser des investissements en infrastructures qui stimuleront la demande, alimenteront la croissance et permettront en définitive d'améliorer la situation des finances publiques », a déclaré M. Gurría. « Choisir les bons projets, en les associant à des réformes structurelles, permettra d'obtenir des effets multiplicateurs plus importants sur l'activité économique. Cela peut relancer la croissance tout en réduisant le ratio dette/produit intérieur brut (PIB), et ouvrir du même coup de nouvelles perspectives de mesures destinées à créer une société plus inclusive. »

Présentant Objectif croissance 2016 avec le ministre des Finances chinois Lou Ji Wei, juste avant la réunion des Ministres des Finances du Groupe des Vingt (G20) organisée à Shanghai les 26 et 27 février, M. Gurría a déclaré que les recommandations de réformes figurant dans le rapport, adaptées à chaque pays, pouvaient renforcer la croissance dans les pays de l'OCDE comme dans ceux du G20. La recette des réformes varie d'un pays à l'autre, mais les ingrédients communs résident dans l'amélioration de la concurrence sur les marchés de produits, de la flexibilité du marché du travail et de la résilience des marchés de capitaux, ainsi que dans la réduction des obstacles aux investissements et aux échanges internationaux.

Les analyses d'Objectif croissance constituent le fondement de la contribution plus vaste de l'OCDE au Cadre du G20 pour une croissance forte, durable et équilibrée. L'OCDE travaille avec les pays du G20 pour quantifier les efforts qu'ils déploient en vue de tenir l'engagement, pris en 2014 au cours du Sommet des chefs d'État et de gouvernement de Brisbane, de rehausser de 2 points de pourcentage le taux de croissance de leur PIB total en l'espace de cinq ans, et d'atteindre les objectifs figurant dans leur stratégie nationale de croissance.

Objectif croissance 2016 indique que le rythme des réformes a été variable aussi bien suivant les pays que suivant les domaines de l'action publique. Sont notamment mis en exergue les points suivants :

· Le ralentissement du rythme des réformes observé au cours de la période 2013-14 s'est poursuivi en 2015, même après prise en compte des mesures qui sont en préparation mais n'ont pas encore été pleinement mises en œuvre.

· En Europe, les pays du sud, en particulier l'Espagne et l'Italie, sont allés plus loin en matière de réformes que les pays du nord, qui sont moins durement touchés par la crise économique mondiale.

· En dehors de l'Europe, les pays dans lesquels un nombre relativement élevé de mesures correspondant aux recommandations d'Objectif croissance ont été prises sont notamment le Japon parmi les économies avancées, ainsi que la Chine, l'Inde et le Mexique dans le groupe des économies émergentes.

· Des mesures relativement plus nombreuses sont adoptées pour rehausser le taux d'activité des femmes et pour améliorer les résultats des systèmes d'enseignement, tandis que les initiatives sont moins fréquentes en matière de politique d'innovation, d'efficience du secteur public ou de réglementation des marchés de produits et du travail.

· Dans les pays où les inégalités de revenus sont une source de préoccupation particulière, la majorité des mesures de réforme qui ont été adoptées sont susceptibles de contribuer à resserrer la distribution des revenus.

Vous trouverez des informations complémentaires sur l'édition 2016 d'Objectif croissance à l'adresse suivante : www.oecd.org/fr/economie/croissance/reformes-economiques-objectif-croissance.htm. Des notes par pays détaillées sont disponibles pour la plupart des économies du G20.

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L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, en anglais Organisation for Economic Co-operation and Development, OECD) est une organisation internationale d'études économiques, dont les pays membres - des pays développés pour la plupart - ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché. Elle joue essentiellement un rôle d'assemblée consultative. L'OCDE a succédé à l'Organisation européenne de coopération économique (OECE) issue du Plan Marshall et de la Conférence des Seize (Conférence de coopération économique européenne) et qui a existé de 1948 à 1960. Son but était l'établissement d'une organisation permanente chargée en premier lieu d'assurer la mise en oeuvre d'un programme de relèvement commun (le plan Marshall), et, en particulier, d'en superviser la répartition. En 2010, l'OCDE compte 34 pays membres, regroupe plusieurs centaines d,experts dans ses centres de recherche à Paris (le siège est au Château de la Muette) et publie fréquemment des études économiques, analyses, prévisions et recommandations de politique économique et des statistiques, principalement concernant ses pays membres.

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