Towers Watson publie les résultats de son enquête « Salary Budget Planning Report », réalisée en juillet/août 2014 avec plus de 6 500 répondants à travers 70 pays. Face à un climat économique toujours morose, et avec une inflation très faible en Europe, si les budgets prévisionnels d'augmentation salariale restent limités, on ne peut pas les considérer comme faibles. Les grandes entreprises veulent rémunérer la performance de leurs collaborateurs et privilégient les augmentations individuelles. En France, les budgets d'augmentation, estimés pour 2015 à 2,5 % toutes catégories confondues, soulignent l'importance pour les entreprises de communiquer clairement leurs politiques salariales afin de les mettre en perspective. Il s'agit également de soutenir la motivation de leurs salariés et d'assurer ainsi le maintien des talents dans l'entreprise.
« Notre étude montre que les grandes entreprises en France, et plus généralement en Europe, font toujours face à un environnement économique difficile. Il est donc primordial de motiver les forces vives de l'entreprise », explique Frédérique Chenevier, Directeur du Département Talent & Reward de Towers Watson en France. « Ainsi, malgré une déconnexion réelle entre les gains de productivité et les budgets d'augmentation salariale, on constate que seules 5 % des grandes entreprises interrogées ont prévu un gel des salaires pour l'année à venir. Par ailleurs, il est important de souligner que ces budgets d'augmentation salariale sont uniformes pour les différentes catégories de salariés, cadres ou non cadres. Enfin, on note que 88 % des grandes entreprises sondées déclarent une part d'augmentation salariale individuelle dans leurs politiques ».
La santé et le high-tech sont les secteurs les mieux lotis
Les deux secteurs où les budgets d'augmentation salariale sont légèrement supérieurs à la moyenne du marché en France sont la santé/pharmacie et le high-tech, avec des budgets prévisionnels moyens à environ 2,8 %. A l'inverse, on observe que dans le secteur du conseil, les budgets prévisionnels se limitent à 2 %, en-dessous de la moyenne de 2,5 % tous secteurs confondus.
Des variables davantage individualisés, l'intéressement et la participation seront en baisse en 2014
« Les résultats, sur le périmètre France, des grandes entreprises françaises se tassant, on observe mécaniquement que les parts d'intéressement et de participation vont baisser en 2014 comme ce fut déjà le cas en 2013. On peut donc s'attendre à une baisse globale de l'épargne salariale » explique Jean-Vincent Ichard, Responsable de l'activité Enquêtes de Rémunération de Towers Watson France. La part du variable est significative pour les cadres, représentant de 10 à 20 % de leur rémunération. En revanche, les grandes entreprises sont attentives à la pérennité des systèmes de rémunération qu'elles mettent en place : « Il est devenu toujours plus stratégique pour l'entreprise que ces dispositifs de rémunération variable, toujours plus individualisés, soient imaginés de telle façon que la somme des performances individuelles soit conforme à la performance collective », explique Jean-Vincent Ichard.
Les entreprises doivent apporter de la lisibilité aux salariés afin de motiver et soutenir leurs forces vives. Toute la difficulté pour les entreprises aujourd'hui en France, et plus globalement en Europe, réside dans le fait que les effets de la crise économique sont toujours bien présents avec des perspectives économiques toujours assez moroses. Aussi, dans ces circonstances, il est devenu crucial de donner de la visibilité aux salariés sur la stratégie de l'entreprise et sur leurs perspectives individuelles, notamment par le levier de la mobilité interne. Dans un contexte où il y a peu de turn-over, la mobilité devient primordiale pour générer du mouvement et ainsi conserver un réel dynamisme dans les rangs de l'entreprise.