La Comédie française, un indéniable succès public

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Par Philippe Herlin Publié le 14 juin 2017 à 5h00
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La Comédie française, un indéniable succès public - © Economie Matin
36 %La Comédie française peut compter sur 36 % de recettes propres.

La Comédie française vient de publier sa prochaine saison ainsi que quelques éléments financiers, c’est l’occasion de se pencher sur cette prestigieuse maison.

Parmi toutes les institutions culturelles qui touchent des subventions publiques, très peu communiquent sur leurs résultats financiers, au premier rang desquels le pourcentage de recettes propres. Celui-ci permet en effet de mesurer le succès public et le niveau de mécénat qu’obtient l’institution. Qu’un financement public soit nécessaire, cela se comprend, encore faut-il que le public soit satisfait, vienne en nombre et se renouvelle, sinon c’est de l’argent jeté par les fenêtres.

Plus de 280.000 spectateurs

Après l’Opéra de Paris, penchons-nous sur une autre prestigieuse institution, la Comédie française. Le nombre total de spectateurs pour la saison 2016-2017 se monte à 283.604, se répartissant en 219.124 pour la Salle Richelieu, la salle historique, 42.938 pour le Théâtre du Vieux-Colombier et 21.542 pour le Studio-Théâtre, soit un taux de fréquentation respectivement de 93,3 %, 89 % et 97,7 %. Incontestablement, le succès est au rendez-vous pour le "Français" dont la tradition d’excellence est reconnue par tous, aussi bien dans le répertoire classique que dans la création.

En plus des recettes de billetterie, l’argent rentre aussi grâce au mécénat, aux tournées en France et à l’international, à des diffusions dans les cinémas partout en France (Cyrano de Bergerac le 4 juillet), et aux activités commerciales (la boutique). Voici les chiffres :

- Billetterie : 7,5 millions d’euros

- Mécénat/partenariats : 1,38 millions d’euros

- Tournées/audiovisuel : 2,02 millions d’euros

- Activités commerciales : 0,324 millions d’euros

36% de recettes propres

Ces recettes propres représentent 36% des recettes totales (et donc la subvention 64%), un chiffre moins élevé que l’Opéra de Paris, qui a dépassé les 50%, mais la comparaison est malaisée entre ces deux institutions très différentes. L’institution lyrique a notamment une amplitude tarifaire plus élevée, la Comédie française demeure, à cet égard, bon marché. On notera que le mécénat, les tournées et l’audiovisuel représentent presque la moitié des recettes de billetterie, la source traditionnelle de revenu, ce qui montre le dynamisme des équipes pour varier et accroître les recettes propres.

La maison dirigée par Eric Ruf vient de présenter sa saison 2017-2018, au sein de laquelle on retiendra particulièrement les nouvelles productions de La Tempête de Shakespeare mise en scène par le talentueux Robert Carsen, Les Fourberies de Scapin de Molière par Denis Podalydès, L’éveil du printemps de Wedekind par Clément Hervieu-Léger et La Locandiera de Goldoni par Alain Françon. Parmi les reprises, signalons L’Hôtel du Libre-échange de Feydeau, Britannicus de Racine, Le Petit-maître corrigé de Marivaux ou Roméo et Juliette de Shakespeare. La vente des billets à l’unité pour ces spectacles ouvre le lundi 19 juin à 11h.

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Philippe Herlin est économiste, Docteur en économie du Conservatoire National des Arts et Métiers, il a publié plusieurs ouvrages chez Eyrolles et rédige des chroniques hebdomadaires pour Goldbroker. Il écrit tous les vendredis un article sur l'art et la culture vus à travers l'économie, et intervient ponctuellement sur d'autres sujets. Son site : philippeherlin.com.

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