L'incroyable feuilleton du rachat du Club Med se poursuit. Nouvelle étape ce vendredi, avec la réunion du conseil d'administration du groupe, qui doit donner sa décision concernant l'offre publique d'achat de Global Resorts.
Argent contre projet industriel
Andrea Bonomi, l'homme d'affaires italien à la tête d'Investindustrial Development, maison-mère de Global Resorts, a proposé aux actionnaires de racheter leurs actions à hauteur de 21 euros, ce qui est son cours actuel. Cette proposition est largement supérieure à celle de Gaillon Invest, un regroupement entre le partenaire chinois Fosun et le fonds d'investissement Ardian, qui ont le soutien du président actuel du Club, Henri Giscard d'Estaing.
La contre-OPA de Global Resorts doit d'abord être validée par le conseil d'administration du Club Med, qui décidera sans les membres impliqués dans la première offre, celle de Gaillon Invest. L'AMF, le gendarme de la Bourse, devra ensuite autoriser ce projet, ce qui aura pour corollaire de repousser le lancement de l'OPA de Bonomi à mi août.
Fosun pourrait contre-attaquer
Si Global Resorts semble plutôt bien parti pour empocher le gros lot, tout n'est pas joué d'avance. D'une, il faudra que l'AMF donne effectivement son feu vert. Surtout, le projet de l'homme d'affaires italien est en totale contradiction avec la stratégie actuelle de l'entreprise, qui souhaite monter en gamme et attirer des touristes mieux nantis. A contrario, Bonomi veut mettre le paquet sur les clubs vacances « trois trident » (les plus abordables) et se concentrer sur la clientèle française, dont le pouvoir d'achat est sévèrement restreint.
Si l'on rajoute à cela la volonté récemment émergée de Fosun de rehausser son offre, on peut voir ici les ingrédients d'une saga à rebondissements qui n'a pas fini d'alimenter la chronique économique.