Quel parent n'a pas à cœur la parfaite protection de son enfant ? Le voici qui, revenant de l'école en ces premiers jours de rentrée, vous a fièrement tendu cette correspondance du directeur vous demandant de produire une assurance scolaire. Bien sûr, vous n'ignorez pas que sur le principe, cette assurance est totalement facultative. Mais très vite, votre instinct protecteur a pris le dessus : « on n'est jamais trop prudent. Et pour quelques dizaines d'euros en plus par an, pourquoi faire courir le moindre risque à mon enfant ? ».
Justement, vous venez de recevoir ce mail vous alertant de l'augmentation des sinistres qu'induira immanquablement la réforme des rythmes scolaires. Bien que vous ne sachiez donc pas exactement ce que l'assurance scolaire recouvre, votre décision semble être prise : vous vous apprêtez à retourner ce feuillet dûment complété après vous être renseigné sur les meilleures assurances scolaires disponibles sur le marché.
Réfléchissez-y à deux fois ! Il arrive que la meilleure protection que vous puissiez offrir à votre enfant, soit justement de ne pas souscrire d'assurance scolaire. En effet, celle-ci recouvre ce qui est bien souvent déjà inclus dans votre assurance multirisque habitation, dans votre complémentaire santé ou dans l'assurance associée à votre carte de crédit. S'agissant des activités périscolaires, c'est-à-dire de la seule activité pour laquelle l'école peut exiger que vous produisiez une attestation d'assurance, il est bien souvent inutile de souscrire à une assurance spécifique. L'une de vos assurances, multirisque habitation, garantie accidents de la vie ou complémentaire santé, couvre sans doute déjà votre enfant pour les dommages qu'il peut occasionner ou ceux qu'il peut subir, que ce soit à l'école ou en n'importe quel autre lieu.
Ce phénomène bien connu porte un nom : la sur-assurance. Celle-ci consiste à souscrire plusieurs fois, et donc à payer plusieurs fois, pour une protection absolument identique. La sur-assurance prospère sur l'inquiétude et la culpabilité des particuliers, mais elle ne vous servira rigoureusement à rien dans les moments importants.
La sur-assurance n'est pas seulement parfaitement inutile. Elle est également dangereuse. Dans certains cas, la sur-assurance génèrera un imbroglio administratif dans des temps où souvent, la « paperasse » constitue le cadet de nos soucis. Pire, lorsque deux assureurs sont responsables, il arrive qu'aucun des deux ne s'estime être le plus à même de vous indemniser.
Superflue et nuisible, la sur-assurance se révèle être aussi particulièrement coûteuse. A l'échelle nationale, la sur-assurance pèse 3 milliards d'euros, soit plus de 100 euros par foyer ! Et selon UFC que Choisir (enquête juin 2013), la sur-assurance n'épargne personne : chaque Français dispose en moyenne de 2,4 assurances accessoires.
La rentrée des classes grève chaque année davantage le budget des familles. D'après l'étude réalisée en août 2014 par la Confédération Syndicale des Familles, 2014 ne déroge pas à cette tendance : le coût de la rentrée scolaire est en hausse de 1,35% par rapport à 2013. L'un des principaux responsables de cet accroissement est l'assurance scolaire : elle a bondi de 12% en un an ! En cette période particulièrement coûteuse, il n'est peut être pas inutile de prendre une décision parfaitement informée et en totale indépendance des acteurs du marché.
On dit souvent que le mieux est l'ennemi du bien : ce proverbe s'applique parfaitement à l'assurance scolaire. Avant de souscrire à un produit sur mesure, prenez le temps de vérifier que votre assurance multirisque habitation, votre garantie accidents de la vie, ou votre complémentaire santé n'inclut pas déjà une assurance scolaire. Assurez vos enfants bien sûr... A condition qu'ils ne le soient pas déjà !
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