Sortir de l’euro ? Chiche !!!

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Par Manuel Gomez Publié le 11 juin 2014 à 3h28

Avec pragmatisme et sans aucun à priori il me parait nécessaire d'informer les citoyens français sur ce dilemme, important pour leur avenir, que serait une sortie de l'Euro par la France.

Pourquoi ?

Parce que les créateurs de la zone euro ont mis en route la pratique d'une monnaie unique, l'Euro, avant même que ne soit constitué un état fédéral susceptible d'avoir une autorité sur les finances de tous les pays concernés.
Ils auraient dû au préalable mettre en place une Fédération Européenne Financière, avec un ministre des finances unique.
Comme cela ne s'est pas fait les pays de la zone euro n'ont plus la possibilité de mener une politique monétaire adaptée à leurs intérêts. Et la monnaie unique étant trop forte elle a aggravé les problèmes de compétitivité vis-à-vis du reste du monde.
A cela est venu s'ajouter l'élargissement bien trop rapide de la zone euro vers les pays de l'Est. Il eut été prudent de patienter jusqu'à la création d'une fédération d'états : Les Etats-Unis d'Europe.
Mais dans un tel cas il s'agissait d'abandonner totalement notre souveraineté nationale et être livrés aux seules décisions européennes.
Si ce projet était soumis à un référendum il aurait été rejeté par un NON massif.
(Et comme disait Bertoldt Brecht : « Si le peuple votre contre le gouvernement il faut dissoudre le peuple »)

Origine de la crise qui a frappé l'Union Européenne :

On a voulu nous faire croire que la crise qui a frappé l'Europe était une conséquence directe de la crise des « subprimes » (1) qui a mis en faillite une partie des États-Unis quelques mois plus tôt.
C'était absolument faux. Il s'agissait de deux processus totalement différents.
Le seul point commun susceptible de relier ces deux crises c'était l'origine des spéculateurs qui les ont provoquées : ce sont les mêmes !
Une élite de la finance qui échappe à toute réglementation a ruiné des millions d'américains (46 millions se sont retrouvés à la rue, et leurs logements saisis)
Aujourd'hui une villa dont le prix était estimé à 800.000 dollars avant la « crise » se négocie aux environs de 200.000 dollars et, bien entendu, cela profite aux banques et aux investisseurs, qu'ils soient américains ou européens.
Mais cela a également provoqué de nombreuses faillites d'organismes prêteurs et de banques (Merrill Lynch notamment et New Century, n°2 des « subprimes ») qui n'avaient pas eu l'astuce de se débarrasser de leurs titres auprès d'institutions financières ou de leur clientèle privée lors du dernier trimestre 2006, à contrario de ce qu'a fait la banque Goldman Sachs.
Les conséquences se sont manifestées sur les bourses européennes (le CAC 40 a perdu 22% dans la seule semaine du 6 au 10 octobre 2008).
Le monde de la spéculation après en avoir terminé avec les « subprimes » a décidé de s'attaquer à la dette souveraine européenne.
Ils envisageront ensuite de poursuivre leur stratégie auprès des pays émergents, aujourd'hui les plus riches du monde.
Tout est organisé pour qu'on ne sache pas comment est survenue la crise de manière à pouvoir appliquer le même système avec d'autres pays de la zone euro. Et on ne cherche pas trop à comprendre car ce sont ces élites de la finance qui achètent les châteaux, les œuvres d'art, tout ce qui se vent très cher et peut attirer leur convoitise. Ils ont la richesse et s'installent comme la nouvelle aristocratie de la planète.
D'autant plus que ces attaques sont de véritables raids programmés avec une arme fatale : les « produits dérivés ».
Totalement opaques, invisibles, sans scrupules, contre lesquels il n'existe aucune réglementation. Washington et Londres refusent de manière permanente et catégorique de réguler ces instruments. Ce n'est évidemment pas leur intérêt dans le contexte actuel car ils s'en servent avec maestria contre les pays dont la dette est côté sur les marchés. Il s'agit là d'une dérive majeure de la finance mondiale.
Comment ces « produits dérivés », qui ne sont qu'un petit marché, peuvent-ils avoir la main mise sur la dette souveraine d'un pays et décider ainsi de son devenir ? Et c'est pourtant ce qui se passe.
Prenons l'exemple de la Grèce :
Cinq « hedge funds » majeurs (fonds de gestion ou fonds d'investissement spéculatif) ont suffi pour couler ce pays de dix millions d'habitants et gagner des milliards car le résultat final a été de transférer vers leurs poches de spéculateurs sans scrupules la richesse, l'argent, l'épargne, etc. d'une population qui travaille : des fonctionnaires, des ouvriers, des commerçants, des PME, des artisans, des cadres, enfin de tout ce qui compose la structure d'un pays.

La Grèce fut leur première proie :

En 2000, il fallait que ce pays présente un endettement normal pour pouvoir entrer dans l'Union Européenne, mais ce n'était pas le cas, la Grèce avait un endettement énorme.
Au travers des instruments très complexes la banque Goldman Sachs aide ce pays à diminuer en apparence cet énorme endettement de manière qu'il paraisse tout à fait normal aux yeux de l'innocente UE. Quelle grandeur d'âme n'est-ce pas ?
Goldman Sachs a donc inciter la Grèce à utiliser des procédés trompeurs qui l'obligeront à s'endetter beaucoup plus qu'elle ne l'était.
Mais la stratégie de la banque est d'informer dès le moment choisi ses principaux clients, les « hedge funds » avec lesquels elle spécule, et leur dénoncer la réalité de l'endettement grec. Il s'agit donc bien entendu d'un « délit d'initiés ».
Au moment choisi les « hedge funds » parient donc massivement à la baisse sachant que les vrais chiffres de l'endettement vont être révélés dans les mois qui vont suivre.
Les fonds sont vendus en masse, les autres investisseurs suivent, comme cela se produit chaque fois. Ils ne savent rien de la manœuvre mais constate que le risque a augmenté, vendent et mettent ainsi le pays en banqueroute car, quand la dette s'écroule et que les taux d'intérêts progressent jusqu'à des 20% et plus, la seule solution est de se mettre en défaut de paiement avant la faillite et sortir du marché des capitaux.
La finance internationale sait ce qu'il se passe mais elle calme la fièvre montante en affirmant que c'est marginal. Elle ment car elle est informée bien évidemment que les hedge funds ont vendu massivement la dette et que les spéculateurs gagnent des fortunes sur la baisse de cette dette et l'effondrement du marché.
La crise de l'Europe a donné naissance à de très nombreux milliardaires, pour le plus grand nombre anglo-américains, car ce sont les fonds spéculatifs de ces deux pays qui maitrisent parfaitement l'art de la spéculation.

À présent analysons la « crise » européenne.

Qui débute bien entendu avec la Grèce.
Un soir de novembre 2009 la Grèce s'est endormie tout à fait tranquillement. Elle n'avait apparemment aucun problème mais quelques heures plus tard elle était en état de très grave « crise ». Que s'est-il passé ?
Un mal insidieux s'est introduit dans son système : l'éminent spécialiste Goldman Sachs.
Il propose à ce petit pays, dont le PIB s'élève à peine à 340 milliards de dollars de s'occuper de ses finances, afin, dans un premier temps, de lui permettre de présenter un bilan positif nécessaire à sa rentrée dans la zone euro.
En 2001 la Grèce ne pouvait remplir les conditions du pacte de stabilité exigé par l'Europe et elle s'adressait tout naturellement à son médecin traitant.
Goldman Sachs lui prescrit alors une ordonnance lui permettant de retrouver une pleine santé : maquiller les prêts en transactions sur devises afin qu'ils n'apparaissent pas au bilan. Mais le but de la banque est surtout d'introduire ses propres clients « hedge funds » et de leur offrir les magnifiques opportunités spéculatives que deviendra la dette du pays en récupérant des taux d'intérêts très élevés.
Goldman Sachs, qui connait parfaitement la situation exacte de la Grèce, informe ses clients afin qu'ils en tirent un énorme profit en spéculant hors bourse, via des « produits dérivés » (CDS – Crédit default swats - contrat d'assurance qui gère le risque d'un crédit émetteur à la hausse et l'euro à la baisse) sur un marché totalement opaque. Il s'agit là bien entendu d'un « délit d'initiés », c'est le moins qu'on puisse dire, dont a pleinement bénéficié le « hedge funds John Paulson » (Qui avait déjà engrangé un bénéfice de 7 milliards lors de la baisse des « subprimes » en 2008).
La Grèce sait qu'elle est mal soignée mais elle conserve sa confiance à son médecin, Goldman Sachs, en espérant qu'il la guérira de la maladie qu'il a lui-même créée. Et le processus vital est d'ores et déjà engagé.

Pourquoi la Grèce comme première proie ?

Bien entendu parce qu'elle était très endettée et que quand vous vendez massivement la dette d'un petit pays l'obligation coule et les taux d'intérêts que doit payer ce petit pays montent automatiquement.
La Grèce qui payait environ 7% a vu le taux progressé jusqu'au chiffre astronomique de 20% et même plus. Elle a donc été éjectée du marché des capitaux car elle ne pouvait plus se financer sur les marchés de la dette internationale et s'est retrouvée ainsi dans une crise profonde.
Après avoir si bien réussi leur opération sur la Grèce il n'était pas question pour les fonds spéculatifs de s'arrêter en si bon chemin. Ils ont poursuivi avec l'Irlande puis le Portugal, l'Espagne, la Belgique, l'Italie et aujourd'hui la France. L'Allemagne n'a qu'à attendre son tour, il arrivera très prochainement car bien que figurant parmi les pays les plus solvables au monde elle se trouvera attaquée sur le marché de la dette internationale.
Ainsi prise pour cible par la volonté de la banque Goldman Sachs la Grèce était en très grande difficulté:
a) Acheter en masse des CDS sur ce pays.
b) Vendre très massivement les obligations de ce pays sur le marché secondaire. Avec pour conséquence immédiate la chute des obligations et des emprunts à des taux prohibitifs.
c) Pays en faillite avec impossibilité de dévaluer puisque l'euro est une monnaie unique.
L'Union Européenne n'a pas le pouvoir d'exclure la Grèce. Elle seule peut choisir son destin et son intérêt est bien évidemment de rester dans la zone euro.
La Grèce se trouvait donc devant quatre solutions :
1) Adopter une austérité et une rigueur drastique pour limiter ses dépenses et redonner confiance aux investisseurs (mais cela demande des années et des sacrifices énormes pour ses habitants)
2) Sortir de l'euro afin de pouvoir dévaluer sa monnaie.
3) Que l'Europe et la BCE financent la dette du pays en lui accordant des prêts de plus en plus importants et à des taux de plus en plus élevés (solution très coûteuse, surtout si l'économie du pays n'est pas viable à moyen et long terme, puisque les prêts passent par l'intermédiaire des banques internationales).
4) Poursuivre son chemin avec l'Union Européenne en pariant sur les diminutions successives de sa dette afin qu'elle de quitte pas l'Euro.
C'est cette dernière solution qui a été retenue comme la plus viable et avec juste raison puisque sa dette a été réduite des trois quarts.
Comment est-il possible aux financiers internationaux d'acculer une banque nationale ou un pays à la faillite ?
Malheureusement il existe une faille incontournable avec l'euro, ce sont les dettes souveraines des différents pays qui le composent et qui n'ont jamais été maitrisées.

Et comme ils ne sont pas unifiés, les « hedge funds » (fonds de gestion ou fonds d'investissement spéculatif) ont également l'instrument qui leur permet de parier sur la faillite d'un pays : le CDS

Parce que en construisant l'euro avec peu de réflexions dès le départ (en mettant la charrue avant les bœufs afin de réaliser ce projet le plus rapidement possible) les pays membres de l'Union Européenne se trouvent devant une situation similaire à celle de l'Angleterre et de la France en 1993 face à la disparition du SME (Système Monétaire Européen créé en mars 1979). C'est-à-dire sans aucune possibilité d'agir sur leur monnaie car elle est liée par une valeur euro identique pour tous les pays.
Ensuite parce qu'il n'existe aucune réglementation de cette finance sauvage. Elle échappe à tout contrôle et est totalement incomprise par le citoyen lambda et quelquefois même par des ministres.
Il s'agit à chaque fois d'une stratégie spéculative organisée, programmée et exécutée par un « lobbying » plus puissant que certains états. Aucun lobby n'a une richesse supérieure à celui des anglo-américains.
Ils organisent quelques petits krachs boursiers tous les cinq ans environ et s'enrichissent chaque fois énormément. Certains individus gagnent chaque année l'équivalent d'un milliard de dollars.
Les 12 fonds les plus riches de la planète possèdent en valeur l'équivalent du PIB de certains états. Devant une telle puissance aucune loi qui tenterait de réglementer la finance ne pourra être mise en place.
C'est l'eldorado complet de la finance.
La seule ennemie, mais la plus redoutable actuellement, qui s'oppose à la réussite de ses spéculations financières, c'est la Chine qui depuis 2010 achète et soutient l'euro.
Les anglo-américains s'en plaignent continuellement puisqu'elle contrarie leurs spéculations.
Grâce à la Chine l'euro est toujours fort face au dollar et tant qu'elle le soutiendra il ne faiblira pas car les moyens financiers de cet immense pays sont plus importants que ceux des spéculateurs.
Mais pourquoi, indépendamment des gains espérés par la spéculation, cette guerre menée par les anglo-américains contre l'Europe ?
Les États-Unis et l'Angleterre sont pratiquement en faillite mais comme les investisseurs internationaux continuent à acheter, ces deux pays profitent de la crise européenne, provoquée volontairement dans ce but et par eux-mêmes, ils continuent de se financer à 1% alors que l'on impose à l'Italie des taux de 7% bien que sa balance courante soit excédentaire, que celle des USA soit largement déficitaire et que le déficit budgétaire des italiens soit de moitié celui des États-Unis.
Les agences de notation s'en abreuvent aussi et poussent à la chute.
Sont-elles complices ou non ? On est en droit de le supposer.
Il est absolument nécessaire de parvenir à réglementer les « produits dérivés », que les USA et l'Angleterre le veuillent ou non, mais peut-on y parvenir ? Telle est la question.
Le président des États-Unis, Barak Obama, a tenté de le réaliser avec une loi qui devait, selon lui, réglementer la finance dans l'histoire de l'humanité. Elle devait encadrer les hedge funds, « les produits dérivés » et les banques d'affaires. Aujourd'hui elle se trouve au fond d'un placard probablement jusqu'en 2018 et certainement bien au-delà.


Comment la France a pu leur être livrée pieds et poings liés ?

Cela a débuté en 1973, sous le gouvernement Georges Pompidou et de son ministre des finances Valery Giscard d'Estaing.
Quel était le mode opératoire avant 1973 ?
La France « fabriquait » sa propre monnaie via la Banque de France. Quand l'État devait emprunter, pour construire (par exemple), il le faisait auprès de sa propre banque, c'est-à-dire « à nous », et sans avoir à payer le moindre intérêt, puis il remboursait la somme empruntée à sa propre banque, donc encore « à nous ». Et il n'avait de compte à rendre à personne, sauf « à nous ». Mais cela il se gardait bien de le faire car, d'après lui, cela ne nous regardait pas.
Or c'est tout de même nous qui payons la note aujourd'hui.
Tout fonctionnait parfaitement dans le meilleur des mondes jusqu'en 1973 où le Président de la République, Georges Pompidou, qui rappelons-le était très fortement lié à la banque Rothschild (ex directeur), faisait adopté une loi qui n'autorisait plus la Banque de France à «battre monnaie ».
L'État devait alors se rapprocher des banques privées, et en tout premier lieu vers la banque Rothschild, pour emprunter ce dont il avait besoin et, bien entendu, en réglant un intérêt très intéressant...pour la banque !
Toute la monnaie qui circule à travers le monde n'est que du crédit. Les banques vous prêtent sur les 90% qu'elles ne possèdent pas. La monnaie apparait quand vous empruntez puis disparait quand vous remboursez.
En 1973 nous avons été « escroqués » par un président de la république dont le mandat était de défendre les intérêts du pays, nos intérêts.
Comment peut-on comprendre qu'un état ne puisse plus emprunter à sa propre banque ?
Il doit obligatoirement se diriger vers les banques privées et leurs verser un intérêt leurs permettant de s'engraisser au moindre risque et, par conséquence, d'engraisser les investisseurs des marchés financiers.
L'état est donc livré à toutes formes de spéculation ?
Tant qu'un État emprunte, même à faible taux d'intérêt, sans aller au-delà de ce qu'il encaisse avec les impôts et taxes diverses, ce n'est pas catastrophique. Là où ça le devient c'est quand l'État emprunte bien davantage que ce qui rentre dans ses caisses. (Il est utile de noter que quand l'Etat baisse les impôts, donc les rentrées, sans que cela soit compensé d'une autre manière, il se trouve devant l'obligation d'emprunter davantage et donc de rembourser davantage également). Or ce sont les parlementaires qui votent les budgets toujours en augmentation depuis plus de soixante ans (le premier fut De Gaulle qui, en 1946, creusait un « trou » de plus d'un milliard de francs de l'époque) et cela n'a jamais été une obligation de voter des budgets en constante augmentation, cela pouvait être parfaitement maitrisé.
Cette « course à la dette » a véritablement commencé avec l'emprunt Giscard (1973).
Cet emprunt de 6,5 milliards de Francs à 7% sur 15 ans et, surtout, indexé sur le prix de l'or, a obligé l'état français à rembourser, entre intérêts et capital, 92 milliards de francs, 15 fois plus qu'il n'avait emprunté. (Pour deux causes différentes : la dévaluation par 3,5 du Franc sur les quinze années et la très forte augmentation de l'or).
Lorsqu'aux élections de 1974 Giscard, répondant à Mitterrand, lui dit « qu'il n'avait pas le monopole du cœur » il savait de quoi il parlait car c'était un magnifique cadeau qu'il avait offert aux épargnants français, petits et gros.
Depuis cette date la dette s'est enflée jusqu'à dépasser les 1600 milliards d'euros aujourd'hui.
La loi assassine votée en 1973 (interdiction de « fabriquer de la monnaie » par la Banque de France) pouvait parfaitement être annulée par la suite, et cela aurait dû être fait par des élus responsables (mais ces élus sont financés par ceux-là même qui prêtent à un état déjà endetté par eux...coïncidence !!) et à dater de 1992 ce n'était plus possible à cause du traité de Maastricht (article 104), puis par le traité anticonstitutionnel de Lisbonne.
La France a voté « NON », le 29 mai 2005, au référendum établissant une constitution pour l'Europe et nos élus nous l'ont imposé malgré nous, en nous violant politiquement. Nous avons été trahis par ceux que nous avons élus.
A cause de ce vote négatif le gouvernement s'est abstenu de proposer un nouveau référendum et nous a imposé le traité de Lisbonne dans notre constitution, qui, en son Article 123, « Interdit aux États d'emprunter auprès de leur banque centrale ».
Cet article du traité oblige les états à emprunter auprès des marchés financiers, donc auprès de ceux qui ont de l'argent à investir, donc auprès « des riches », c'est-à-dire auprès de ceux qui peuvent « gagner » de l'argent à leur gré par la spéculation.
À dater de 1973 le pouvoir n'a plus été au service de l'intérêt général mais au service des banques privées. Il rend l'argent aux riches qui l'élisent.
Les représentants que nous avons élus au suffrage universel nous ruinent depuis cette date. Ils détruisent tout ce qui fonctionnait d'une manière parfaite : la sécurité sociale, les retraites, les emplois, le pouvoir d'achat, etc. Nos gouvernants obéissent aux banques et ne nous représentent plus.
La masse monétaire budgétée n'est plus injectée vers les travaux, vers l'économie, mais dirigée vers les banques et les assurances.
Le pays est ainsi dirigé directement vers une désindustrialisation, vers le chômage et indique une croissance faible qui n'est obtenue qu'à l'aide du crédit. C'est le cas dans tous les pays occidentaux, y compris les USA.
(Les financiers (spéculateurs) ne font bien leurs affaires que lorsque l'Etat les fait mal – Talleyrand)
La constitution, qui devrait être au-dessus du pouvoir afin de réparer ses erreurs quand il dérape et le maintenir dans le droit chemin, n'exerce plus sa fonction car depuis 1958 elle est au service de ce pouvoir.
La démocratie ne peut survivre que si les élus édictent les lois voulues par les citoyens mais ce n'est pas le cas, loin s'en faut. J'en veux pour preuve les référendums proposés au peuple. Ils ne servent à rien car les élus de ce même peuple n'en tiennent aucun compte.
C'est pour cette raison d'ailleurs que les pouvoirs ne les proposent plus sachant par avance que les résultats seront contraires à ceux qu'ils ont décidés.

Tout d'abord le constat :

l'Union Européenne, avec sa monnaie unique l'Euro, à l'évidence ne fonctionne pas à la satisfaction générale sauf à celle de l'Allemagne.
Une possibilité envisageable : la dévaluation de l'euro.
Ce serait un moyen plus rapide, et moins douloureux, de faire baisser le coût du travail dans la zone euro. De relancer les exportations mais aussi de payer plus cher les importations.
Cette dévaluation pourrait être envisager, si le statuquo est conservé, par une fracture entre les pays du sud et du nord de l'Europe, donc avec un euro de valeur différente, à savoir un « Eurosud » dévalué vis-à-vis d'un « Euronord » (comme il existe par exemple un dollar canadien et un dollar américain).

Les pays membres de l'Union Européenne ne rembourseront jamais le capital de leurs dettes. Tout le monde le sait mais là n'est pas le problème car ceux qui ont prêtés ne tiennent pas à être remboursés. Le but est uniquement de percevoir des intérêts de plus en plus élevés et donc que seuls les intérêts de ces dettes colossales soient payés régulièrement.
De prestigieux économistes (Prix Nobel) estiment que la zone euro, telle qu'elle fonctionne actuellement, est condamnée.

Les différents plans d'austérité mis en place pour sauver la France produisent, nous sommes bien forcés de le constater, des effets contraires aux remèdes. A cause de l'austérité les recettes fiscales s'effondrent, le chômage s'accroît, et par conséquence les indemnisations des chômeurs également.
Aussi, devant de telles perspectives, l'accroissement de la dette est inévitable et surtout devant une croissance inexistante et les prévisions de son retour aléatoire.
Si nous poursuivons cette même politique, et apparemment c'est le cas, la dette souveraine de la France avoisinera les 2000 milliards en 2017, un véritable précipice sans fond.
Les résultats de cette politique d'austérité sont impitoyables : déflation salariale qui provoque et amplifie la crise de liquidité.
Elle a d'ores et déjà condamné la Grèce, l'Irlande et le Portugal, produit les mêmes effets avec l'Espagne et l'Italie, et la France se trouve, de par la volonté de ses dirigeants, sur la même descente vertigineuse.

Poursuivre ces politiques désastreuses impliquent d'entrer dans des périodes de troubles pour plusieurs années, dont les conséquences sont prévisibles et peuvent même déboucher sur des conflits révolutionnaires dont les issues sont difficilement imaginables et acceptables
Il faudrait que nos dirigeants aient le courage de changer complètement de cap afin de renouer avec la compétitivité et la croissance.
Le remède est connu :
- Réduire les dépenses publiques, c'est douloureux mais inévitable. Trop de fonctionnaires, trop de députés, trop de sénateurs, trop...trop...trop...de tout.
- Réformer le « millefeuille » régionale (régions, départements, communes, etc.)
- Baisser le coût du travail. C'est tout à fait réalisable
- Baisser les cotisations patronales.
- Baisser les cotisations salariales.
- Rétablir les 39 heures de travail hebdomadaire.
- Hausse de la TVA sur tous les biens et produits importés (sans toucher à celle des produits alimentaires « fabriqués » en France)
- Taxer les transactions financières.
- Supprimer les « niches » inutiles.
Est bien d'autres suppressions et réductions qu'il serait trop long d'énumérer.
La droite n'a pas eu le temps de l'appliquer avant mai 2012, c'est bien dommage et la gauche, aujourd'hui au pouvoir, ne le fera sans doute pas sans être contrainte de s'y résoudre.
Comme il semble particulièrement difficile d'appliquer ces remèdes il est parfaitement logique d'envisager la possibilité d'en sortir.
Il est non moins évident que si nous sortions de l'Euro nous serions très probablement suivis par l'Espagne, l'Italie et sans doute d'autres nations.
Et cela est important pour ce qui va suivre car notre sortie de l'Euro, et donc un retour à un nouveau Franc, serait inévitablement liée à une dévaluation et le cas serait identique pour les pays qui nous imiteraient.

Sortir de l'Euro...pourquoi pas ?

Examinons tout d'abord les inconvénients :

**Hausse des produits importés d'Allemagne notamment et de la zone dollar.
**Hausse possible des taux d'intérêts accordés à la France (mais cela n'est pas une obligation car elle dépendrait surtout de notre croissance. Nous avons l'exemple de l'Angleterre qui n'est pas dans l'Euro et emprunte à 2,60% alors que nous empruntons actuellement à 2% à 10 ans.)
**L'inconvénient le plus ennuyeux sera une poussée de l'inflation, que l'on peut estimer à 5% la première année puis dégressive par la suite.
Il sera nécessaire donc de mettre en place des mécanismes d'indexation des salaires et des pensions.
Cette inflation aura cependant pour effet de faire baisser mécaniquement les taux d'intérêts réels (différentiel entre le taux nominal et le taux d'inflation) mais avec un effet positif sur l'investissement des ménages et des entreprises.
** Hausse du prix des carburants : Sur ce point précis, je rappelle mes récentes explications : compte tenu du poids très important des taxes de l'état frappant les carburants (70% du prix total à la pompe), une dévaluation de 20% de notre nouveau Franc ne provoquerait une augmentation que sur les 30% concernant le prix payé pour le baril de pétrole. Soit une augmentation de 6% du prix de l'essence à la pompe.

Exemple :
le Diésel passerait de 1,30 à 1,378 et l'essence de 1,50 à 1,590
Dans un tel cas, une diminution des taxes de l'état pourrait être appliquée afin de réguler cette augmentation.

Examinons à présent les avantages :

**Une dévaluation du nouveau Franc de 20% permettra aux entreprises de retrouver une compétitivité tant à l'exportation que sur le marché intérieur.
Cette dévaluation de 20% permettra une croissance de + de 2% du PIB sur trois années. Elle bénéficiera également à des services comme l'hôtellerie, la restauration, le tourisme (N'oublions pas que nous sommes le n° 1).
**Conséquence bénéfique de ce qui précède cela entraînera une diminution massive du chômage : plus de 2 millions sur trois ans.
**Et surtout une réduction importante de notre dette qui passerait au cours des trois premières années des 93% de notre PIB actuel à environ 70%.
Une prouesse qui ne pourra jamais se réaliser avec l'Euro.
Il me reste à m'expliquer, ou plutôt à vous expliquer, ces deux points capitaux qui font débat.

**Notre dette publique :
Les Obligations émises par le Trésor public doivent être remboursées dans la monnaie ayant cours légal en France. Si notre monnaie n'est plus l'Euro mais un nouveau Franc, elles seront remboursées en nouveau Franc. Les détenteurs étrangers de notre dette comptabiliseront leurs pertes. Pour ses créanciers (FES, BCE, FMI, banques, investisseurs privés) cette sortie serait synonyme de pertes énormes.
Dans un pareil cas une hausse immédiate des taux d'intérêts devra être envisagée. Il faudra rétablir le mécanisme qui existait au début des années 1980 : obligation faite aux banques françaises d'inscrire dans leur bilan un certain montant d'obligations du Trésor.

**En ce qui concerne l'épargne des entreprises et des particuliers elle sera détenue dorénavant par des banques françaises.
Inutile donc de terroriser les citoyens en leur affirmant qu'une dévaluation de 20% entrainerait obligatoirement une perte de 20% de leur épargne. Il s'agit là d'une contre vérité.
Pour tous les achats réalisés en France, donc plus de 60% des transactions en volume, il n'y aurait aucun changement. Une perte ne pourrait être envisagée que pour des achats vers des pays avec lesquels le nouveau Franc se serait dévalué. En revanche notre pouvoir d'achat serait plus important avec des pays dont la monnaie se serait davantage dévaluée que la notre, par exemple l'Espagne, le Portugal, la Grèce, l'Italie, etc. Comme cela se produisait avant l'Euro.
Et pourquoi pas remettre au goût du jour, car elle existe toujours mais on semble l'avoir oublié, l'AELE (Association Européenne de Libre-Echange).

Le lancement de l'euro a été « bâclé » dès le départ par une trop grande précipitation.
Dès le 1er janvier 1999 il devenait la monnaie officielle de onze pays (France, Belgique, Allemagne, Espagne, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal et Finlande). Les monnaies de ces onze pays disparaissaient aussitôt des marchés financiers mais restaient actives jusqu'au 1er janvier 2002, date de mise en circulation de l'euro.
C'est durant cette période de transition qu'aurait dû se créer la Fédération des Etats Européens. Ce ne fut pas le cas et aujourd'hui nous payons très cher ce manque de réalisme. C'est l'existence même de cette monnaie unique qui est en jeu et par conséquence le destin économique des 27 pays qui l'ont adopté à ce jour.
Si les dirigeants des pays européens ne parviennent pas à adopter l'une de ces solutions, même temporairement (qui seule peut la maintenir en survie), et si elle se trouve devant l'incapacité de « reconstruire » la zone euro sur des bases plus saines, plus solides, plus solidaires, c'est l'ensemble de l'économie mondiale qui en subira les conséquences.

Les conditions d'une sortie de l'Euro :

Indépendamment des avantages et des inconvénients que nous venons d'examiner le plus gros danger de la sortie de l'Euro proviendrait de nos gouvernants car il ne faudrait pas que la récupération de notre pleine souveraineté monétaire les entraîne de nouveau vers les pires folies.
Nos hommes politiques se préoccupent davantage de leur « petite cuisine » politicienne qui consiste à défaire ce que les précédents ont mis en place, même si ces réformes, lois et décrets sont favorables à l'économie, à la compétitivité et à la croissance du pays. Ils rejettent sur eux tous les problèmes auxquels ils ne peuvent faire face, et cela que ce soit la gauche ou la droite...et si un jour c'est au tour du « centre » il accusera les deux côtés.
Il nous faudra donc, avant de l'envisager, prendre bien garde du sérieux et de la compétence des politiques à qui nous confierons le pouvoir et des décisionnaires financiers afin qu'ils appliquent à la lettre les réformes rendues nécessaires par la crise que nous vivons actuellement.
Tous les pays n'ont pu envisager des réformes en profondeur qu'après une forte dévaluation de leur monnaie nationale.
Si certains pays, la Grèce par exemple, n'envisage pas une sortie de l'Euro c'est qu'ils savent que cela serait pire avec les gouvernements qui seraient au pouvoir.
Et que l'on ne vienne pas nous susurrer que l'Union Européenne est une garantie de paix. L'Ukraine aujourd'hui et l'ex-Yougoslavie hier nous prouvent le contraire.
Seule la dissuasion nucléaire assure une certaine forme de paix par la terreur.

(1) Subprimes : La crise des subprimes s'est déclenchée en 2006 avec le krach des prêts immobiliers (hypothécaires) à risque aux États-Unis que les emprunteurs, souvent de condition modeste, n'étaient plus capables de rembourser. Elle s'est transformée en crise ouverte lorsque les adjudications périodiques n'ont pas trouvé preneurs en juillet 2007. Il étai devenu impossible de donner une valeur à ces titres qui ont dû être provisionnés à une valeur proche de zéro. En même temps, les détenteurs ne pouvaient plus liquider leur créance.
Cette crise de confiance générale dans le système financier a causé une première chute des marchés boursiers à l'été 2007 provoquée par un arrêt temporaire de la spéculation. Le trouble était désormais localisé dans le marché interbancaire qui permet le refinancement des banques. La méfiance dans la liquidité des « collatéraux » et l'incertitude sur la localisation des titres contaminés ont progressivement bloqué les relations interbancaires et commencé à mettre en difficulté nombre de banques à travers le monde jusqu'à ce que les premières faillites apparaissent, puis gagnent les premiers rôles de la finance internationale en septembre 2008.
Ces dépréciations ont provoquées un total de 500 milliards de perte.
Certaines ont épongé ces pertes grâce à des augmentations de capital, en vendant en bourse de nouvelles actions qui ont totalisé 300 milliards de dollars de recapitalisation.
Mais ces recapitalisations sont restées inférieures de 200 milliards de dollars aux pertes constatées.

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Journaliste professionnel à la retraite (La Dépêche d'Algérie - L'Aurore-Paris et Le Méridional-Marseille) aujourd'hui écrivain 14 livres publiés.

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