François Rebsamen vient dernièrement de lancer un pavé dans la marre. Réflexion peu habituelle pour un Ministre de Gauche :
Il vient de déclarer avoir demandé à Pôle emploi d'accentuer les vérifications et de sanctionner ceux qui ne cherchent pas vraiment un emploi. Il veut aussi que celui-ci agisse dans un état d'esprit différent. Il s'est même exprimé avec une certaine irritation : « C'est négatif, quand on est un chômeur qui recherche un emploi, d'être à côté de quelqu'un qui ne cherche pas d'emploi. Il n'est pas possible, dans un pays qui est en difficulté, qui veut se redresser, d'avoir des gens qui ne recherchent pas vraiment du travail, estime le ministre. Bien sûr, il ne s'agit pas de la majorité des chômeurs, nuance-t-il. Pour certains il y a des problèmes de salaire, d'adéquation entre la formation et l'offre d'emploi mais quand ça n'est pas vraiment le cas: Il faut qu'il y ait, à un moment, une sanction ».
En 2008, le Gouvernement sous SARKOZY avait déjà durci les conditions d'indemnisation des chômeurs. Il s'était inspiré de la réforme du marché du travail mise en œuvre en Allemagne à partir du début des années 2000. Le précédent Président avait dit souhaiter la tenue d'un référendum sur les droits et devoirs des demandeurs d'emploi. Dans la future réforme qu'il avait appelée de ses vœux, l'indemnisation du chômeur «ne sera pas une allocation que l'on touche passivement», mais la contrepartie de la formation qu'il devra suivre. «A l'issue de cette formation, qui sera obligatoire, le chômeur sera tenu d'accepter la première offre d'emploi correspondant au métier pour lequel il aura été formé.
Selon ce texte, le chômeur établit avec son conseiller ce que Pôle emploi appelle un Projet personnalisé d'accès à l'emploi. Concrètement, sont passés en revue l'expérience du demandeur d'emploi, le type d'emploi qu'il recherche, sa formation, ses prétentions salariales, ses préférences géographiques... Tout ceci - réactualisé tous les trois mois - pour définir le contenu de la fameuse «offre raisonnable d'emploi», également introduite par la loi de 2008, que le chômeur ne peut refuser plus de deux fois.
En cas de double refus non justifié, le chômeur est radié des listes de Pôle emploi. La pénalité dure deux mois, durant lesquels il ne touche pas d'indemnisation chômage. C'est la même sanction qui s'applique s'il ne répond pas à une convocation de Pôle emploi ou s'il refuse d'élaborer son projet personnalisé. En cas de refus d'une offre de formation, la radiation est réduite à une période de 15 jours. En principe, plus le temps passe depuis son inscription à Pôle emploi, moins le chômeur peut se montrer exigeant, du moins aux plans salarial et géographique.
En France cependant, les radiations pour refus d'offres raisonnables d'emploi restent rares. D'abord parce que le demandeur d'emploi définit lui-même les critères de cette offre raisonnable. Il peut aussi, s'il ne souhaite pas occuper tel ou tel poste en particulier, rater volontairement l'entretien d'embauche.
Pôle emploi annonce qu'il est contre productif de forcer les demandeurs d'emploi à accepter n'importe quelle offre. Ils ne seraient pas motivés, retrouveraient vite le chemin de Pôle emploi, et les entreprises, de leur côté, ne voudraient plus faire appel à nous.
L'histoire se répète donc plusieurs années après, avec une grande différence : C'est un gouvernement de gauche qui le propose alors qu'il a vilipendé ce principe avec force lorsqu'il se trouvait dans l'opposition.
Mais le constat est là, le nombre de chômeurs n'a pas arrêté d'augmenter, contrôles plus rigoureux ou pas. Nous sommes aujourd'hui à fin août en France métropolitaine avec 3.424.400 chômeurs en catégories A, plus 1.659.000 en catégories BC et 663.500 en catégories DE, soit un total de 5.747.300.
Pourquoi les contrôles ne feront pas diminuer le nombre de chômeurs
Faisons une simulation avec les chercheurs d'emploi et les embauches : Si vous avez 100 postes proposés et 200 chômeurs, il n'y aura que 100 personnes d'embauchées. Vous pourrez mettre autant de contrôles, autant de personnes, d'aides en tout genre, d'associations, de maisons de l'emploi, de plies, etc..., pour gérer, essayer d'intégrer des chômeurs, rien n'y fera.
Lorsque le taux d'emploi des jeunes devaient insupportable, il a est créé toutes sortes d'aides, de contrats. Cela pouvait diminuer provisoirement ce taux, mais toujours au détriment des autres catégories. Par exemple, les seniors, puisque ce sont les deux catégories dont les taux sont annoncés tous les mois. Pour ces derniers, le nombre de projets, contrats, taxes et contraintes infligées aux entreprises n'est pas exhaustif sans plus de résultat.
Et ces 300.000 ou 400.000 postes non pourvus, que l'on voit couramment annoncés dans la presse, ne sont que des épouvantails lancés par les entreprises, ceux qui essaient de diminuer les taux de chômage. Il est vrai qu'il existe des postes difficiles à pourvoir, mais dans tous les cas l'entreprise, les commerçants,... sont suffisamment gestionnaires pour trouver une solution à leurs problèmes, même parfois, il est vrai sans embaucher, en sous-traitant ou par tout autre moyen.
Depuis qu'existe le chômage de masse, le montant d'argent dépensé inutilement a été considérable et même difficilement comptabilisable. Si par exemple, un dixième de ce montant avait été mis en place pour aider les entreprises à grandir, investir, être performantes nationalement et internationalement, nous ne serions pas du tout polarisé par le taux de chômage qui serait sûrement très bas. Mais qui dit bas, dit une France performante avec une croissance soutenue, des comptes positifs. Que de temps perdu par cette « maudite idéologie politique » qui n'a jamais permis de gérer notre pays en toute sérénité, rationnellement comme toute entreprise performante.
Nous savons tous ( ?) que le nombre d'emplois est lié au niveau du PIB, alors agissons en conséquence pour mettre en place les seules lois qui le boosterons.