Elle arrête. Quatre années qu'Alessandra Sublet vitaminait les access prime time de France 5 avec sa gouaille et sa présence évidente, menant sa troupe aux personnalités variées et son émission C'est à vous avec un bonheur communicatif.
Oui, mais voilà, comme elle l'a raconté dans le très plat T'as le blues baby, où le titre renseigne bien de la façon dont est traité dans ce livre le baby blues, l'arrivée de sa fille dans des journées vécues à un rythme d'enfer comme l'exige une quotidienne, a eu raison d'elle.
La lassitude sans doute aussi, avec des invités qui finissent par être un peu toujours les mêmes dans un exercice qui n'est au final rien d'autre que de la promotion déguisée. Il en fallait alors du talent pour tenir la barre, garder le rythme et divertir (même si c'était aussi beaucoup un travail d'équipe avec des chroniqueurs plus ou moins heureux, qui devaient toutefois bien rester à leur place) sans tomber dans le show façon Grand Journal; l'animatrice n'en manquait pas, fulgurante de repartie et ayant bien retenu la leçon qu'un silence à la télévision est chose impossible.
Pour les meubler, Alessandra Sublet avait son truc: le rire. Franc, éclatant, le sien était sa signature, scandant environ chacune de ses phrases. "Ici on s'amuse, venez nous rejoindre": le message subliminal était grossier mais efficace et les téléspectateurs fidèles et de plus en plus nombreux avec des pointes à 900 000.
Et pour ceux qui ont vu les remplaçant(e)s de l'animatrice lorsqu'elle prenait enfin des vacances, un constat: cela n'est pas facile à dupliquer. Nul doute qu'un bon paquet d'animatrices aient malgré tout contacté le producteur, Pierre Antoine Capton, avec très rapidement l'annonce qu'Anne-Sophie Lapix était l'heureuse élue.
Une blonde qui remplace une brune et qui n'a rien d'une idiote. Il faudra cependant que cette bonne journaliste dont le prénom trahit des origines bien bourgeoises et assez décelables à l'écran, apprenne la rondeur et le détachement,- pas gagné. D'autant que C'est à vous n'est pas Dimanche Plus et les artistes assez éloignés des hommes politiques qu'elle mettait non sans talent sur le gril...