La révolution entrepreneuriale en France, c’est maintenant

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Par Bob Adler Modifié le 3 juin 2013 à 4h52

La France est en crise : les usines ferment et les entreprises licencient. Puis, il y a ces personnes qui ont des idées, qui osent se lancer et créer leur société.

Quitter la sécurité apparente de son CDI pour voler de ses propres ailes, quelle idée en pleine récession ! Ces dernières années, le défi est encore plus dur à relever... Le gouvernement n'a d'ailleurs pas pris de mesures pour faciliter l'entrepreneuriat, bien au contraire affirment ces nouveaux patrons. Le mouvement des « pigeons » s'en est fait le porte-parole, dénonçant des mesures déconnectées de la réalité économique.

Devant la colère de ceux qui essaient de faire avancer l'économie du pays, le gouvernement a lancé les Assises de l'Entrepreneuriat. Neuf groupes de travail ont élaboré des propositions en matière de fiscalité, notamment. Et maintenant on fait quoi?

Entrepreneuriat : un droit à l'erreur ?
Un rapport de l'organisme « Doing Business », sorti en 2013, constate qu'aucune réforme n'a été proposée par la France en 2012 pour améliorer la situation et faire de l'Hexagone un pays où l'on peut aisément faire des affaires. Le pays se classe d'ailleurs en 34ème position sur 185 pays étudiés. Un bon score ? Pas vraiment.

La France se trouve derrière la plupart des pays européens comme l'Allemagne, le Royaume-Uni, ou encore la zone Benelux. Le gouvernement encourage certes à créer son entreprise, même en temps de crise, mais l'entrepreneur fait face à pléthore de réglementations complexes. Face à cette situation, il était temps pour le gouvernement de se pencher sur la question !

Le 29 Avril 2013, le Président François Hollande a clôturé ces Assises et a annoncé, entre autres mesures, la suppression de l'indicateur 040 pour les entrepreneurs. Concrètement, ceux qui subissent une liquidation ne seront plus fichés à la Banque de France. En effet, ce procédé était sans nul doute un énorme frein pour l'entrepreneur, les conséquences étant désastreuses - tant au plan économique que psychologique - en cas d'échec.

Le droit à l'échec n'est certes pas dans la culture française, contrairement à la culture américaine, mais des progrès sont à noter. Ainsi la France connait ses premiers Failcon, conférences qui réunissent des entrepreneurs ayant fait face à l'échec. Comment s'en relève-t-on ? Quelles sont les leçons à retenir ? Comment transformer l'échec en réussite ? Peu à peu, la mentalité française change et accepte le « droit à l'erreur voire à l'échec ».

Le droit à l'échec, certes, mais dans quelles conditions ? Car il ne faut pas s'y méprendre ! Les mentalités évoluent et c'est tant mieux, mais encore faut-il que l'entrepreneur malheureux puisse avoir une réelle deuxième chance. On ne sort pas indemne d'une liquidation judiciaire, tout au moins financièrement. Entre 20091 et 2012, on compte près de 150 000 dépôts de bilans ! Fleur Pellerin, Ministre Déléguée auprès du Ministre du Redressement Productif, a d'ailleurs avoué que la France faisait clairement partie des mauvais élèves et se classe parmi les pays où on met le plus de temps à se remettre d'un échec.

La liquidation judiciaire : un procédé révolu ?
« La liquidation d'une société est une opération consistant à transformer en argent les éléments de l'actif et à payer les dettes sociales de la société. » La définition Wikipédia du mot « liquidation » montre bien quel est le procédé et quel est le but de cette opération.

Or, bien que le but soit clair, le procédé ne l'est pas toujours. Pour chaque liquidation, un liquidateur judiciaire est désigné. Il va procéder à un état des lieux des biens que possède la société pour leur attribuer un prix et les mettre en vente. L'argent que génère la vente va alors servir à l'entrepreneur pour s'acquitter de ses dettes.

Sur le papier, le système fonctionne et aide l'entrepreneur à prendre un nouveau départ. Alors, pourquoi de plus en plus d'entrepreneurs refusent de retenter l'aventure ? Pourquoi fait-on face à un nombre toujours plus grand de patrons, ruinés, qui ne voient plus d'issue, au point de ne plus vouloir vivre ? Simplement parce que leurs biens sont généralement vendus ou octroyés à des prix risibles, qui ne leur permettent même pas d'espérer s'en sortir. La liquidation est un procédé opaque, dont le grand public ne sait en fin de compte pas grand-chose.

Selon le rapport « Doing Business 2» sorti en 2012, la France se place en 46ème position (sur 183) en termes de « résolution » de faillites. Comment expliquer que les autres pays européens s'en sortent bien mieux (Belgique = 8ème position, Espagne = 20ème et Allemagne = 36ème) ? En France, il faut compter en moyenne plus d'un an et demi avant qu'une liquidation soit finie, ce qui est dans la moyenne européenne.

La vraie cause de cette mauvaise note est le taux de recouvrement. Il est à 45,8 centimes pour 1 euro, ce qui est sensiblement plus bas que la moyenne, autour de 65 centimes pour 1 euro. Les bons élèves comme la Belgique ou le Danemark sont à 86% ! Ces chiffres témoignent d'une situation difficile à laquelle font face des entrepreneurs désespérés, qui ne récupèrent pratiquement rien de leur investissement, n'ont pas leur mot à dire et doivent souvent payer leurs dettes de leur poche. On peut alors se demander : où va cet argent ?

Il serait temps que ce système contre-productif connaisse une véritable révolution ! Et si les liquidations étaient rendues plus transparentes et les ventes proposées sous forme d'enchères ? Alors, l'entrepreneur pourrait espérer vendre ses biens au meilleur prix. Les centimes se transformeraient en euros et il aurait, cette fois, une vraie chance de s'en sortir. Les avantages de ce procédé sont multiples : l'entrepreneur récupère plus d'argent et paie plus facilement ses dettes, les banques sont rassurées et prêtent plus facilement, les acheteurs font de bonnes affaires.

De nouveaux entrepreneurs peuvent même y trouver des biens utiles, selon le secteur ou le métier dans lequel ils se lancent. Enfin, la boucle serait bouclée et le système français arrêterait de marcher sur la tête !

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