Optimiser la valeur des données géospatiales

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Par Chriss Tagg Publié le 28 septembre 2014 à 6h10

Le phénomène des Big Data est issu des avancées technologiques qui ont permis de collecter de larges quantités de données. Se sont alors posées les questions complexes de la gestion de ces données, de leurs usages et de la valorisation maximale de leur contenu.

Les gouvernements ont, dès le début, été au cœur de cette tendance des Big Data géospatiales. Les pays recueillent en effet de grandes quantités de données géographiques, qui sont stockées dans des bases de données et représentent une partie essentielle des activités du gouvernement. Elles sont utilisées pour fournir un cadre cohérent dans l'élaboration des sites de cartographie et permettre la prise de décisions importantes telles que l'endroit où un pipeline et la prochaine autoroute devraient passer.

Les gouvernements ont toujours été l'un des plus grands utilisateurs de données géospatiales et de technologies connexes et ce, en raison du fait que l'essentiel des questions et des législations dont ils s'occupent présentent une composante géographique. Cela peut aller de l'élimination des déchets et de la gestion environnementale à l'urbanisme, la gestion des catastrophes et la défense. En conséquence, les données géospatiales gouvernementales sont devenues une source précieuse d'informations.

Cependant, en tant que citoyens, nous attendons de nos gouvernements qu'ils gèrent et sécurisent la confidentialité des données collectées qui nous concernent. Vu la croissance constante des applications exploitant des données géospatiales, les organismes gouvernementaux doivent assurer l'équilibre entre disponibilité et sécurité. Ils mettent en place des règlements, politiques et directives liés à la collecte, l'analyse, la visualisation et la distribution des données géospatiales. Ils sont tous conscients qu'une large diffusion de ces données pourrait être une menace à la vie privée.

Dès lors, comment les gouvernements peuvent-ils maximiser l'utilité de leurs données géospatiales et en maintenir la qualité ? Les organismes gouvernementaux allouent des budgets importants à la saisie, la mise à jour et la maintenance de leurs données. Néanmoins, accéder à ces données reste souvent difficile et des problèmes d'incompatibilité peuvent survenir entre les ministères. Pourtant, ils savent qu'avec une transparence accrue et des volumes sans cesse croissants de données, la cohérence reste primordiale. C'est une des nombreuses raisons pour lesquelles les gouvernements se rendent compte que l'adoption de meilleures pratiques de gestion des données spatiales, telles que le géotraitement et d'autres techniques automatisées, est de plus en plus cruciale pour les gouvernements nationaux et locaux.

En parallèle, de nouveaux cadres ont proliféré permettant au consommateur de partager des données et de collaborer. Citons, pour exemples, des services tels que Facebook et LinkedIn. Ils se sont établis si rapidement que les gouvernements et les entreprises cherchent encore à se protéger par des mesures propriétaires telles que les droits d'auteur. Cependant, les gouvernements et tous les acteurs du secteur géospatial devraient réfléchir à l'exploitation de ces nouveaux modèles de partenariat et de partage, tout en prenant en compte les besoins et les contributions des citoyens. Il ne s'agit plus seulement de ce que le gouvernement recueille ou utilise ; il s'agit de savoir comment les citoyens peuvent participer à l'amélioration et à l'utilisation des données.

En réponse à cette pression, les gouvernements ouvrent de plus en plus au public l'accès à des jeux de données libres. Le site français data.gouv.fr compte aujourd'hui près de 13.000 jeux de données fournis par des ministères gouvernementaux et des organismes publics, dont la SNCF, le réseau ferroviaire national. Les données sont disponibles en différents formats et des API existent, telles qu'une application reprenant, en temps réel, les horaires de départ des trains en Île-de-France. En Allemagne, le site govdata.de fonctionne en version bêta pendant que de nouveaux jeux de données sont testés. Au Royaume-Uni, le site data.gov.uk donne accès aux données gouvernementales non-personnelles dans un format réutilisable. Par une plus grande mise à disposition gratuite des données spatiales, les gouvernements espèrent créer de nouvelles opportunités d'affaires et favoriser l'innovation.

Les gouvernements se penchent également sur la notion de crowdsourcing des données géospatiales en tant que solution possible pour aider à la collecte des informations et obtenir plus rapidement des informations à jour précises et ce, avec l'aide du public. Land Information New Zealand (LINZ) a montré à quel point cette approche pouvait être un succès. Les marcheurs, avec leur smartphone équipé d'un GPS, peuvent télécharger des données sur le site LINZ, ce qui permet d'identifier les changements et d'évaluer où de nouvelles informations doivent être ajoutées ou mises à jour, telles que la position des zones de repos pour les voyageurs.

Ainsi, alors que les gouvernements commencent à utiliser les données géospatiales dans de nouveaux domaines, nous devons examiner les questions de leur qualité et de leur étalonnage. Être en mesure de comparer la qualité des données, évaluée automatiquement sur base des métadonnées produites au départ de l'information, est primordial pour les gouvernements. En cela, les agences en charge des données spatiales peuvent les aider, de sorte que tous les utilisateurs, les consommateurs, les organisations ou les autres ministères puissent être satisfaits de la qualité et de la validité des données. Par exemple, ceux qui contribuent à un environnement crowdsourcing peuvent aussi vérifier si les données qu'ils ont téléchargées répondent à la norme de qualité requise. De cette façon, tout le monde parle la même langue et peut être sûr que les données utilisées sont adéquates pour l'usage prévu.

Alors que l'offre de données géospatiales augmente en même temps que la demande, il devient évident que la voie à suivre est d'exploiter au maximum des techniques automatisées appliquées aux Big Data. Cela permet de supprimer le risque d'erreur humaine et de confirmer l'exactitude des données. Par cette voie, nous serons en mesure de collecter et gérer les données géospatiales de manière durable. Des systèmes de collecte automatisée de données à base de capteurs, mais aussi de réseaux de données suivant la même approche, seront aussi utilisés pour fournir des solutions orientées objet pour le traitement des données, et des portails de données adéquates, à jour et sécurisées.
Comme un responsable gouvernemental l'a précisé : « La valeur des données spatiales peut simplement se résumer dans cette phrase : Tout et tout le monde sont quelque part. »

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Chris Tagg définit la stratégie produits de la société 1Spatial et fournit des conseils sur les flux de gestion des données spatiales. Avant de rejoindre 1Spatial, il a travaillé dans le secteur financier à la City, à Londres. Pendant ce temps, il a participé à la conception, la mise en œuvre et le support de workflows et systèmes commerciaux essentiels pour l'entreprise, se spécialisant dans le « Straight Through Processing ». Chris a rejoint 1Spatial en 2005 apportant avec lui sa vaste expérience des systèmes fondés sur des règles, de la conception et de l'automatisation des processus métiers.

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