C’est le plein emploi aux Etats-Unis et bientôt en France!

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Par Charles Sannat Publié le 5 octobre 2015 à 11h12
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@shutter - © Economie Matin
5,1%Les Etats-Unis affichent un (faux) taux de chômage de 5,1% en septembre 2015

Je suis sidéré que nos mamamouchis n’y aient pas déjà pensé… Faire baisser le taux de chômage est en réalité un jeu d’enfant. Je parle de la façon de présenter la réalité évidemment, pas de la réalité elle-même vous l’aurez compris.

Partons du principe qu’un chômeur est un individu en difficulté… vous êtes d’accord avec moi je suppose.

Supposons aussi qu’un chômeur ne bénéficie d’aucune solution d‘accompagnement personnalisée.

Supposons enfin qu’un chômeur soit un individu ne disposant d’aucun revenu.

Alors si nous définissons le chômeur comme une personne en difficulté, ne bénéficiant d’aucun système d’accompagnement et n’ayant aucun revenu alors nous pourrions par cette simple définition ramener le chômage proche de 0.

Pourquoi ?

Parce qu’en France nous avons soit une allocation chômage, soit l’ASS lorsque l’on se trouve en fin de droit, soit un RSA soit un minimum vieillesse… il y a presque toujours un revenu minimum de versé quand bien même il est très faible. Faible mais existant.

Nous pourrions donc considérer qu’en France c’est le plein emploi !

Ne soyez pas choqué par ce raisonnement parce que c’est exactement celui des américains !

En gros aux Etats-Unis il n’y a plus de chômeur ou presque.

Il n’y a que des « not in labour force » ce qui se traduit par « pas comptés dans la population active ».
Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont droit à rien donc, comme ils n’ont droit à rien au niveau des « Paul Emploi » locaux, inutile d’y aller remplir des formulaires pour rien.

Si les USA ont créé donc 142 000 emplois de plus au mois de septembre 2015, les analystes s’attendaient à tout de même un poil plus genre plus de 200 000 créations mais peu importe entre nous.

Car l’important ce n’est pas les jobs plus ou moins pourris, mal payés et à temps partiel subi créés qui sont importants et significatifs en nombre.

Ce qui est significatif en nombre c’est cette fameuse catégorie « not in labour Force » puisqu’en un mois elle progresse de 579 000 nouveaux arrivants dans cette catégorie des « je ne fais même plus partie de la population active »…
Aux Etats-Unis il y a donc officiellement 7.915.000 chômeurs…. Et 94.610.000 personnes qui ne sont plus comptabilisés dans la population active (mais en âge de travailler)… et plus le chômage baisse en Amérique plus cette catégorie augmente et depuis le début de la crise en 2007, chaque année, le « taux de participation de la population à la vie active » baisse. Nous allons de records en records.

C’est dans cette ligne-là que se cache le mensonge du chômage américain.

Et je le dis sans détour à nos dirigeants, si les américains en sont rendus à de tels artifices comptables pour donner l’illusion d’une reprise économique et d’un dynamisme, alors franchement en France nos mamamouchis peuvent décréter sans soucis que tout va pour le mieux ce qui devrait finir par arriver puisque si la fièvre est trop haute, il suffit de changer de thermomètre.

Enfin pour avoir une bonne vision de la réalité sociale aux Etats-Unis, pays ayant fait tout plein de « rêêêfooormes » structurelles expliquant son insolente prospérité et son retour au plein emploi (cette phrase étant évidemment ironique) raison pour laquelle nous devrions faire la même chose ici en France, vous devez également ne pas oublier de regarder un chiffre très important qui est celui des adhérents au programme des Food Stamps US. Pour ceux qui ne le savent pas c’est l’équivalent des « soupes populaires » ou des restos du cœur chez nous.

45.510.153 millions de personnes en mai 2015 source officielle directement du programme national des food stamps (lien en bas).

26.316.000… millions c’était le nombre de bénéficiaires en 2007… au début de la crise.

S’il y a effectivement une baisse de moins d’un million entre 2014 et 2015 ce n’est pas parce que la situation économique est redevenue transcendante aux Etats-Unis, c’est parce que les règles pour en être bénéficiaire et la durée de prise en charge ont été réduits…

Les cadavres de la crise sont cachés dans deux placards…

La catégorie « not in labor force » pour les chômeurs.

La catégorie food stamps pour tous les ruinés et les miséreux.

Cette réalité est factuelle. Vous pouvez vérifier cela par vous-même non pas en consultant des sites « complotistes », mais le plus simplement du monde en faisant l’effort de ne pas vous contenter des « une » des titres des articles de presse (ce qui prouve d’ailleurs au choix, soit le niveau de nos journalistes soit leur degré de liberté de nous informer).

Non, vous allez juste prendre quelques minutes de votre temps et aller sur le BLS américain (qui est l’équivalent on ne peut plus officiel de notre ministère de l’emploi), puis sur le site du tout aussi officiel SNAP qui signifie « Supplemental Nutrition Assistance Program » et qui s’occupe d’empêcher de laisser de mourir de faim plus de 45 millions d’américains qui n’arrivent plus à faire face à cette croissance économique diabolique et à ce plein emploi phénoménal.

Le pire dans tout cela mes chers camarades impertinents, ce n’est pas de trouver ces chiffres. Le plus difficile ce n’est pas de les expliquer. Non ce qui est tout bonnement hallucinant, c’est que lorsque vous dites cela, personne ne veut vous croire, on préfère vous prendre au mieux pour un « doux dingue », au pire pour un « illuminé »… Puisqu’on vous dit que la croissance est là, la reprise aussi et que le taux de chômage baisse aux Etats-Unis… « oui mais ce n’est pas vrai »… complotiste va ! Tenez prenez vos pilules… »

Et pourtant « elle tourne », pas rond ces derniers temps, mais elle tourne et le chômage aux USA ne baisse pas il monte.

Alors, en attendant, préparez-vous, il est déjà trop tard !

Article publié par Charles Sannat sur son blog Insolentiae

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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