"Rien, Zéro, Nada. Le baromètre d'Email-Brokers, le leader ouesteuropéen du database management et du marketing interactif, a l'électrocardiogramme plat. Les entreprises françaises maintiennent un statu quo troublant, en persistant dans une pratique du web mal maîtrisée."
Pour la première fois, l'observatoire réalise un focus en révélant le scoring de l'e-commerce. Entre manque de savoir-faire et manque d'incitation, l'e-commerce hexagonal accuse un cruel retard tant sur le respect de la législation que sur son développement, en comparaison de ses concurrents européens.
Depuis deux ans déjà, le nombre de créations de noms de domaine connaît en France un ralentissement majeur.
Alors qu'Email-Brokers rappelait en début d'année que 81 % des entreprises ayant failli en 2013 n'avaient pas jugé utile de développer leur présence numérique, les résultats des six derniers mois ne laissent pas présager d'embellie. C'est une forme d'amateurisme qui persiste en France avec toujours les mêmes écueils.
Une réglementation non respectée
Si le message d'une nécessaire visibilité sur le web parvient à faire son chemin jusqu'au décisionnel, force est de constater que la réflexion et les moyens restent indisponibles. Malgré 50 000 nouvelles URL's créées en quelques mois, le paysage entrepreneurial français ne parvient pas à combler le fossé entre réglementation et pratique du web.
Sur plus de 2 275 000 URL's professionnelles, moins de 500 000 (21 %) affichent leurs mentions légales, seules 115 000 (5,05 %) veillent à informer des dispositions relatives à la vie privée et moins de 900 000 (39,56 %) proposent leurs conditions générales de ventes.
Sans une très rapide prise de conscience, ces entreprises se trouveront sérieusement handicapées dans leur développement à la fois par la législation européenne, de plus en plus sévère au regard de la protection de la vie privée et par la concurrence hors frontières d'entreprises plus mature.
Nouveau : le scoring e-commerce
Le baromètre Email-Brokers propose pour la première fois une analyse fine et détaillée de la situation du e-commerce en France. Les résultats, très mitigés, invitent à un sursaut français au risque de ne pas parvenir à rattraper le retard.
Alors que le e-commerce français représente un potentiel en PIB au moins égal à celui de l'énergie, les chiffres au réel en sont très loin.
En cumulant sites transactionnels disposant d'une solution de paiement en ligne et sites non transactionnels sans possibilité de paiement direct, on estime à seulement 8 % le nombre de sites considérés comme relevant du e-commerce, soit moitié moins qu'ailleurs en Europe où le taux atteint en moyenne 15 à 20 % des sites professionnels.
Outre le faible taux d'entreprises ayant fait l'effort de développer une boutique en ligne, le respect de la législation n'est pas acquis pour un grand nombre d'entre elles, les plus concernées pourtant par ce domaine.
Ainsi, sur 220 703 URL's uniques d'e-commerce, seules 132 805 (60,17 %) affichent leurs conditions générales de vente et 73 334 (33,22 %) leurs mentions légales (quand elles sont complètes). A la limite de l'aberration, seules 21 927 se soucient de renseigner leurs clients quant à leur droit d'accès et de rectification de leurs informations personnelles. Concrètement, c'est autant d'entreprises qui seront demain dans l'incapacité de vendre tant qu'elles n'auront pas procédé à une mise aux normes de leur site Internet.
Un cadre normatif inexistant
Si le baromètre Email-Brokers décompte 220 703 URL's d'e-commerce, il faut prudemment en retirer 88 007 (39,78 %) qui ne sont plus à jour depuis 18 mois. Cet effrayant état des lieux s'explique en grande partie par une pénurie de solutions d'e-commerce simples et efficientes, à la portée des TPE et artisans, les plus pénalisés par la jungle du monde du web.
Les pouvoirs publics sont les premiers responsables de ce drame. A commencer par leur inertie à construire un cadre normatif capable de protéger les petites structures des loups du web. Le choix malheureux d'une solution d'e-commerce déjà obsolète ou parfaitement inadaptée aux besoins de l'entreprise, trop rigide ou trop peu sécurisée produit immédiatement ses effets pervers.
C'est également à l'État d'investir enfin là où le gisement d'emplois se trouve. Les entreprises françaises, fortes des incitations à se rendre plus actives, plus présentes sur la toile, ont largement misé sur les réseaux sociaux ces dernières années. En seulement deux ans, le social media français a gagné près de 16 points, passant de 4,2 % à 20,17 % des noms de domaine en France présents sur les réseaux sociaux.
Mais ces bons chiffres cachent une autre réalité, plus préoccupante et qui témoignent d'un manque trop grand de compétences et de moyens.
Sur 2 275 610 URL's professionnelles françaises, moins d'un quart aujourd'hui dispose d'un profil social. Sur ce quart, la capacité à alimenter qualitativement et quantitativement son réseau social n'est pas à la hauteur des résultats attendus.
Moyenne de Followers par compte Facebook: 74
Moyenne d'envois d'informations Facebook: 1 par trimestre
Moyenne d'utilisation active du compte Facebook: 0,04 %
Des technologies viellissantes
Les entreprises se trouvent dans l'incapacité de faire vivre leur présence sur le web. Associé à un vieillissement des technologies utilisées et à un référencement quasi nul, le e-commerce français et en particulier les TPE ne peuvent pas émerger.
L'apparition de ces nouveaux métiers du web n'a pas été suivie d'effet et les entreprises françaises en subissent aujourd'hui les conséquences. La formation précoce à ces métiers indispensables de l'Internet et l'accompagnement en moyens humains et financiers ne peuvent désormais plus être une option si la France entend rester un concurrent commercial convaincant.