La dette publique de la France a passé un cap symbolique au troisième trimestre de 2014 : 2000 milliards d'euros, soit environ 31 000 euros par Français. Jusqu'à quand ?
Cette dette accumulée résulte de 40 années consécutives de budgets en déficit, eux-mêmes dus à une soif de dépenses publiques que les impôts n'ont pu étancher, malgré leur explosion sur la période. Le rythme de l'endettement s'est brusquement accru depuis la crise financière de 2008 et la crise de l'euro et des dettes souveraines qui a suivi en 2010. Ces crises en cascade ont servi de prétexte pour accroître fiscalité, dépenses et endettement publics.
L'an prochain, la France pourrait passer un autre cap symbolique : une dette s'élevant à 100% du produit intérieur brut (PIB).
La presse tente dès à présent de rassurer les Français : non, la France, ou plutôt l'État français, ne va pas faire faillite, puisqu'il parvient à financer sa dette à des taux très avantageux : 1,25% par an pour des emprunts à dix ans, soit moins que l'inflation.
La question étant : que va-t-il se passer si ces taux remontent ? Étant acquis qu'ils peuvent difficilement descendre en dessous des taux actuels (ou alors, quel intérêt pour les assurances-vie et les fonds de pension de prêter l'épargne de leurs clients à l'État français ?), ils vont bien finir par remonter...
La situation sera d'autant plus délicate que le service de la dette est déjà le premier poste budgétaire de l'État. Il absorbe la totalité de la recette de l'impôt sur le revenu. Tous les impôts que vous venez de payer auront servi à rembourser des intérêts nés des dépenses inconsidérées de l'État depuis quarante ans !
Le jour où ces taux remonteront, la France aura à faire un choix : soit rejoindre la Grèce au club des États virtuellement en faillite, soit réduire les dépenses publiques (en augmentation constante, aujourd'hui à 57% du PIB) pour renouer avec des budgets excédentaires et en finir avec l'endettement dont le paiement des intérêts obère le présent et le remboursement futur condamne l'avenir.
Article initiab=lement publié sur le blog de Contribuables Associés et reproduit ici avec l'aimable autorisation des auteurs.