Un DRH perd sa chemise et voila le monde entier en émoi ! Certes cette violence qui s’est développée lors du comité central d’entreprise d’Air France n’est pas à donner en exemple, elle est même a condamner. Mais qui dans la sphère de la « bienpensance » qui dans les médias s’est véritablement posé la question : « Comment peut-on en arriver là ? »
Depuis quelques années nous sommes confrontés à cette violence des Français qui n’ont plus d’autre moyen d’expression. Nous avons eu les bonnets rouges, puis les agriculteurs, puis les salariés d’entreprises qui ferment, cette liste pourrait être beaucoup plus longue. Aujourd’hui ce sont d’autres revendications qui s’expriment encore dans le calme mais si les chosent continuent la violence arrivera aussi. Je veux parler ici de la colère qui monte dans l’en semble des professions de santé rejointes par les patients.
Il me serait facile de hurler avec les loups, d’employer les mots définitifs comme manuel Valls « ce sont des voyous » ou Sarkozy « c’est la chienlit » Je préfère essayer de regarder de l’autre côté du miroir, voir pourquoi des Français qui ne sont ni des voyous ni des abrutis en viennent à perdre leur contrôle. Les politiques de tous poils n’ont qu’un seul mot, le dialogue social, mais qu’en ont-ils fait de ce fameux dialogue social ? Aujourd’hui, quelle que soit la revendication, la seule chose autorisée c’est de dire oui et d’accepter. Cette contrainte permanente que l’on retrouve dans tous les domaines, interdit de dire, interdit de refuser, interdit … interdit … interdit, est source de frustration et à l’arrivée de violence. La violence est devenue la seule porte de sortie honorable pour des Français à qui des situations insupportables sont imposées.
Oui cette violence est le résultat d’un Etat autiste, refusant tout dialogue autre que celui qui consiste à être d’accord. Parlez à des salariés qui se retrouvent au chômage après une fermeture d’entreprise de dialogue, quand rien n’est possible. Parlez à des médecins qui se battent pour sauver la santé quand toutes les portes se ferment. Dans certains pays on appelle cela de la dictature, chez nous on saupoudre de « dialogue social » inexistant. Les rapports de force sont totalement faussés en particulier par les syndicats dits représentatifs (et dans toutes les professions) qui sont a la botte du pouvoir, qui sont « achetés » par l’Etat et qui ont perdu toute légitimité. Aujourd’hui par exemple la CGT qui a mis ce gouvernement au pouvoir en appelant à voter Hollande vit dans la crainte qu’un fort mouvement social crée les conditions d’une révolution, alors que tous les ingrédients sont présents. Conséquence c’est la base qui s’organise sans ces syndicats inutiles et empêchant les revendication légitimes.
Air France n’est qu’un exemple au milieu de nombreux autres. La violence n’est pas forcément du coté le plus visible. Quand Manuel Valls dans toutes ses interventions n’est qu’une boule de violence (rictus, gestuelle etc.) Quand un gouvernement refuse d’entendre des millions de Français dans la rue comme pour le mariage pour tous et fait passer quand même ses idéologies. Quand un gouvernement dirige le pays avec le 49-3 plutôt que d’accepter que certains ne pensent pas comme eux. Quand enfin les familles éclatées par le chômage sont obligées d’aller au restaurant du cœur, où est la violence ?
On pourrait penser que j’affabule, que ma réflexion est inutile, que les choses arrivent inéluctablement. Je me refuse à entrer dans ce système de réflexion, je préfère encore espérer et croire que ces choses peuvent changer. En début de semaine les médecins libéraux ont porté un coup de semonce pour prévenir que la loi santé ne se ferait pas sans eux. Grève que la ministre de la santé à balayée d’un revers de main en disant « aucune incidence sur la santé » encore une violence verbale à mettre a l’actif de nos gouvernants. Ces médecins ont manifesté calmement, fermement et pour prévenir. Le mépris dont ils ont été victime engendrera certainement d’autres actions plus fortes, plus fermes et plus violentes. Là encore les médias les montreront du doigt avec des mots définitifs. Là encore ce ne sont pas des « syndicats » qui se battent mais la base révoltée.
Un blocage sanitaire se prépare pour novembre il sera certainement soutenu par les patients qui on comprit qu’ils se battaient pour eux. Il sera aussi condamné par des médias qui ne voient que le doigt quand on leur montre la lune. Une chose est certaine c’est que les professionnels de santé iront jusqu’au bout du fait de l’absence totale de dialogue et d’écoute. Il est à craindre que l’Etat reste dans son attitude de surdité et de mépris, cette violence là qui en parlera ?