Au moment où il est de plus en plus impératif pour les entreprises d'optimiser leurs ressources, l'économie de partage qui a déjà séduit le grand public et s'impose comme un nouveau gisement de croissance et d'emplois, retient de plus en plus l'intérêt des gestionnaires qui en font l'une des solutions d'avenir pour réduire les coûts, ouvrant la voie à un nouveau modèle économique.
Crise oblige, chacun cherche désormais à composer avec un pouvoir d'achat en berne. L'économie du partage, hier encore balbutiante est en passe de devenir un réflexe, comme en témoignent les succès de Blablacar dans le domaine du transport, d'Airbnb dans celui de l'hébergement ou de Uber pour les courses de taxi. 48 % des français pratiqueraient ainsi régulièrement ce type de consommation, selon un sondage de TNS Sofres pour La Poste, réalisé en novembre 2013. Bouleversant les modes de consommation, les comportements et les usages, elle réinvente notre modèle économique en érigeant la mutualisation de la propriété comme le paradigme vertueux d'une économie durable.
Une réponse aux enjeux du développement durable
Ce modèle alternatif offre il est vrai des réponses viables à de nombreux défis du moment. Valorisant l'usage et non le produit, nécessitant peu de ressources financières, il s'inscrit dans les préoccupations actuelles d'un développement pérenne. Les valeurs sociales et économiques créatrices de lien qu'il véhicule, sont parfaitement en phase avec les préoccupations et les attentes des nouvelles générations. Une innovation de rupture qui en fait l'un des terreaux les plus fertiles pour les start-up et un espace de rebond pour des pans entiers de l'activité économique. Le parc des voitures à louer de particulier à particulier est ainsi désormais plus important que les flottes de certains loueurs dominant jusqu'ici le marché comme Avis ou Hertz. Ce nouveau mode de consommation suscite d'ailleurs déjà des vocations enthousiastes d'entrepreneurs attirés par des mises de fonds moins importantes que dans les business models classiques et des rendements souvent bien supérieurs.
Un outil d'optimisation
Ce qui est vrai dans la sphère privée, l'est tout autant dans le monde de l'entreprise qui n'échappe pas à cette nouvelle donne et traque tous les moyens d'optimiser ses ressources. Dans cette chasse au « gaspi », cette « nouvelle économie » pourrait se révéler comme l'un de ses alliés les plus prometteurs. A commencer par le domaine de l'immobilier d'entreprise qui constitue le second poste de dépenses après la masse salariale. Le coût annuel d'un poste de travail dans les entreprises est en effet estimé en moyenne, tous locaux confondus, à plus de 17 000 euros le m² selon l'Association des directeurs et des responsables de services généraux (Arseg). Un coût d'autant plus important pour les finances de l'entreprise quand on sait qu'une partie de ces locaux peut rester inoccupée une bonne partie de la journée, à l'image des salles de réunions. Les proposer à la location, pour satisfaire les besoins d'autres entreprises, de professions libérales ou d'associations, permettrait d'en réduire le poids dans les charges. Une solution qu'il est possible de décliner sur d'autres postes de dépenses comme le matériel voire d'étendre aux équipes de travail en privilégiant l'économie collaborative. Rentabiliser les ressources coûteuses de l'entreprise, voilà bien une préoccupation première de tous les gestionnaires en ces temps de crise. L'adoption d'une nouvelle approche basée sur la mutualisation de la propriété et le développement de l'économie circulaire, pourrait s'avérer à ce titre comme un exercice non seulement des plus rentables, mais aussi des plus vertueux.