Avec près de trois millions de chômeurs sans aucune activité, soit plus d'un actif sur dix, plus du double que l'Allemagne et 40% de plus que la Suède, le chômage de masse est un cancer qui ronge la France.
La solution ne peut venir de plus d'emplois publics, car, au contraire, c'est l'accroissement de la dépense publique qui entrave l'économie de notre pays, et conduit à celle du chômage.
Rien à attendre non plus de nouvelles réglementations, car, à vouloir protéger tout le monde, on enfonce les moins qualifiés dans l'exclusion.
Or ce chômage de masse n'est pas une fatalité, si on agit simultanément de manière décisive pour :
- Réinsérer par le travail les exclus et leur permettre d'acquérir des compétences nouvelles,
- Créer des emplois à forte valeur ajoutée en tirant parti des atouts de la France dans la mondialisation
À ces conditions, ce sont plus de deux millions d'emplois qui seront créés en cinq ans. L'objectif est ambitieux, mais ne fera que nous rapprocher de la situation actuelle de l'Allemagne.
Ce chiffrage ne tombe pas du ciel, mais résulte de travaux approfondis avec des experts multiples, comme l'économiste Pierre Cahuc, de McKinsey, et d'une évaluation prudente des effets de chaque mesure.
Alors, comment est-il possible de combler notre retard ?
D'abord, un million d'emplois par une baisse massive des charges focalisée sur les emplois destinés aux plus fragiles, ce en supprimant toutes les charges sociales salariales au niveau du SMIC, et progressivement jusqu'à 1,4 SMIC, et aussi pour les jeunes la première année. Financée par un transfert des charges vers l'impôt, la TVA par exemple, elle relancera l'embauche des moins qualifiés et des jeunes sans abaisser leur pouvoir d'achat.
Ensuite, un autre million en libérant l'économie et en donnant la chance aux entreprises françaises de rivaliser avec leurs concurrentes, ceci en actionnant cinq leviers majeurs :
1. Briser les dogmes qui bloquent l'apprentissage, et plus généralement la formation initiale, pour faire de l'emploi des jeunes une vraie priorité nationale. Une centaine de milliers d'emplois sont attendus sur le seul apprentissage.
2 En finir avec la peur d'embaucher en conjuguant nouveaux droits et devoirs sur le marché du travail. Remplacer le code du travail de 3500 pages, par un code simple, court et compréhensible, reposant sur un contrat de travail unifié où tout serait discuté sans présomption légale et dans le respect du cadre européen. Supprimer toute référence au temps de travail, et créer une indemnisation transparente pour tous, salariés comme employeurs.
3. Remettre à plat le paritarisme en centrant partenaires sociaux et État uniquement sur la stratégie, et en régionalisant la gestion des organismes de Sécurité Sociale, d'assurance chômage, de la politique de l'emploi, et de la formation professionnelle. Supprimer les commissions administratives paritaires. Privilégier le recours à des tiers privés, associatifs ou non, pour l'exécution opérationnelle. Rendre obligatoire le suivi d'une formation qualifiante,
4. Refondre le dialogue social en donnant aux associations représentant les exclus, un statut de partenaire social, créer un chèque syndical, financé par l'entreprise, que chaque salarié ou chômeur pourra remettre à l'organisation de son choix. Renforcer le rôle des délégués syndicaux en leur ouvrant l'accès au conseil d'administration avec droit de vote, et en contrepartie alléger les contraintes administratives liées à la gestion paritaire en entreprise et revoir les seuils sociaux,
5. Relancer l'entrepreneuriat et l'innovation, au travers d'une refonte de la fiscalité pour encourager la prise de risque et ne plus sanctionner la réussite, ne pas taxer ce qui reste dans l'entreprise. Aller vers un meilleur partage de la création de valeur avec les salariés et un allègement des contraintes inutiles.
Ainsi, en alliant plan d'urgence pour les plus fragiles et desserrement de l'étau qui bride le potentiel français, on mettra fin au chômage de masse, et donc récréera les conditions de la confiance et du consensus social.
Il est urgent de s'y atteler ! Nous Citoyens y est prêt.