L’or, comme le bitcoin, sont deux monnaies « anti-système ». La taxation et les contrats à terme seront-ils toujours efficaces pour les contrer ?
Quel est le rapport entre l’or et le bitcoin ? Tous deux sont des monnaies « anti-système ». Le « système », c’est celui de l’argent frelaté, le créditisme qui confond ce qui existe déjà (l’épargne) et ce qui pourrait peut-être exister à l’avenir (les profits futurs). Le créditisme permet aux banques de prêter de l’argent qui n’existe pas. La réglementation permet de faire croire aux gens que leurs dépôts bancaires sont disponibles à tout moment et leur appartiennent toujours. Les gouvernements protègent les banques de la faillite au motif d’un douteux « intérêt général » ou « intérêt public ». Les instigateurs et profiteurs du système sont les parasitocrates. Face à cela, l’or est une monnaie physique, matérielle, qui n’a besoin de rien ni de personne pour exister. Vous en avez… ou pas. C’est assez simple à comprendre. Il n’y a strictement aucun rapport entre l’or et le crédit. L’or n’est la dette de personne. Le bitcoin est plus compliqué à comprendre. Bitcoin est un réseau de transaction (au même titre que Visa ou le réseau interbancaire). Le bitcoin est une unité de compte propre à ce réseau (au même titre qu’un euro ou un dollar).
Toutes les monnaies – sauf l’or – sont « virtuelles »
Cybermonnaies, cryptomonnaies, « monnaies virtuelles » : autant d’appellations pour le bitcoin et ses avatars. Lorsque la Parasitocratie essaie de démolir le bitcoin en démontrant qu’il n’est « rien » et ne repose sur « rien », elle démontre qu’il en est de même pour ses propres monnaies : elles ne sont rien et ne reposent sur rien. Là où le bitcoin est supérieur aux monnaies virtuelles officielles, c’est qu’il n’est pas manipulé par la Parasitocratie à son profit. Il ne dépend d’aucun banquier central, d’aucun gouvernement. Comme l’or. Après 10 ans de taux directeurs à zéro, des années de taux négatifs, une émission monétaire forcenée, la promulgation de lois portant atteinte à la propriété privée (Loi Sapin, directive de résolution bancaire), le public commence à comprendre qu’il y a anguille sous roche avec les « monnaies virtuelles officielles ».
Deux ennemis au lieu d’un seul
Voilà donc le créditisme vulnérable sur deux fronts. Quelle sera la riposte ? L’or a été plus ou moins maté. D’abord par un mélange de taxation-punition rendant sa détention difficile pour les investisseurs particuliers et certains investisseurs institutionnels. Ensuite, par un habile usage des contrats à terme qui ont vu le jour en 1974. Un contrat à terme (ou future) est un engagement de livraison dans le futur à un prix ferme, convenu au moment de l’émission du contrat.
Lorsque le contrat arrive à échéance son détenteur peut ou non exiger livraison. S’il n’exige pas de livraison, il obtient une compensation en monnaie. L’émetteur du contrat peut acheter ce qu’il doit livrer au moment du dénouement, ou payer la compensation en monnaie. Dans le cas de l’or, il est désormais prouvé, documenté et étayé que les contrats à terme ont été utilisés pour réprimer à la baisse le cours de l’or. Des vendeurs dépourvus d’or émettaient des contrats à des prix de livraison faibles.
Les contrats à terme permettent un « levier » très important et donc d’exercer une pression sur les prix en mettant peu d’argent sur la table. Pour l’or, chaque contrat à terme contrôle 100 onces troy d’or. A 1 250 $ l’once, cela représente une valeur notionnelle de 125 000 $. Mais la marge requise pour échanger un contrat à terme n’est que de 4 200 $. En mettant 4 200 $, vous contrôlez 125 000 $, soit un effet de levier de presque 30 ! Le marché des contrats à terme sur l’or a vu le jour en 1974, date à laquelle le dollar a été détaché de l’or. Ce n’est évidemment pas un hasard.
Le contrat à terme sur le bitcoin pour mieux le contrôler
Depuis vendredi 8 décembre, les premiers contrats à terme sur le bitcoin sont opérationnels à Chicago. Pour le moment, comme le dit Bloomberg, il s’agit d’une goutte d’eau dans un océan : 2 300 contrats représentant chacun environ 17 000 $ soit 39 M$. Mais seulement18 M$ réellement engagés du fait de la marge de 50% requise sur ces contrats. Dans le même temps, les volumes sur les plateformes d’échange représentent 570 M$. Ces contrats à terme ne pèsent donc pour l’heure que 3% des volumes réels.
Mais la Parasitocratie ne baissera pas les bras pour défendre son pré carré. Si l’on se réfère à ce qui est arrivé avec l’or, attendez-vous à ce que les contrats à terme se multiplient, que les appels de marge soient abaissés, que des contrats soient émis à prix cassé et que leurs émetteurs soient – au moment de la livraison – défrayés de leurs pertes par des banquiers centraux complaisants. Comme pour l’or… Et si cela ne suffit pas, il restera le levier de la fiscalité, comme pour l’or. Cela commence déjà… « Coinbase sommé de communiquer au fisc américain les données des utilisateurs qui négociaient plus de 20 000 $ » :
« Si ça bouge, taxez-le. Si ça continue à bouger, régulez-le. Si ça s’arrête de bouger, subventionnez-le. » Ronald Reagan Concernant le bitcoin et l’or, la dernière proposition n’a pas lieu d’être… Mais voyez-vous, malgré tout cela (contrats à terme, taxation dissuasive), l’or est passé de 685 $ l’once en 1974 à 1 250 $… il a bien joué son rôle protecteur en 2008. Faire le pari aujourd’hui de la bonne tenue des monnaies du peuple face aux « monnaies virtuelles officielles » et à l’argent falsifié est une saine approche.
Que feront les banques centrales lors de la prochaine récession alors que les taux d’intérêt sont déjà presqu’à zéro ? Elles émettront toujours plus de monnaie virtuelle officielle pour sauver les banques et entreprises zombies, les Etats surendettés…
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