Les referendum s’abattent sur l’Europe comme les sauterelles sur l’Egypte des pharaons. Il est très probable que plusieurs vous soient passés inaperçus. Il fallait donc bien réparer d’éventuels oublis…
Referendum aux Pays-Bas sur l’association avec l’Ukraine
Le 6 avril, un referendum a lieu aux Pays-Bas dans une totale indifférence des Français. Organisé à la demande d’une pétition qui a recueilli plus de 400.000 signatures en septembre 2015, il porte sur l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union Européenne.
Bien entendu, ce referendum, qui fait très peu de bruit en France, est un prétexte pour tester l’opinion hollandaise sur l’élargissement constant de l’Union Européenne. Il a une valeur purement consultative, mais son résultat devrait donner une bonne indication de l’état de l’euroscepticisme dans ce pays signataire du traité de Rome et pionnier de la supranationalité.
Ce referendum ne manque en tout cas pas d’humour. Il intervient en plein milieu de la présidence néerlandaise de l’Union. Fallait oser…
Referendum en Grande-Bretagne sur l’appartenance à l’Union
Tout le monde a entendu parler du « Brexit », la sortie possible de la Grande-Bretagne. Un referendum doit avoir lieu sur le sujet le 23 juin. Le débat a été largement couvert par les medias subventionnés. En préparation de cette consultation pour laquelle David Cameron mène une campagne favorable au « non » à la sortie, l’Union Européenne a lâché des concessions sur le traitement réservé demain à la Grande-Bretagne dans l’Union.
En particulier, le Royaume-Uni aurait la faculté de déroger aux règles choisies à Dublin en matière de droit d’asile, et aux règles d’attribution de prestations sociales aux étrangers.
Referendum en Hongrie sur les quotas de réfugiés
A une date encore inconnue, le premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé l’organisation d’un referendum sur les quotas de réfugiés en Europe. Passée relativement inaperçue, cette annonce qui date de fin février est une arme pour bloquer les projets européens, pilotés par l’Allemagne, d’installation forcée de migrants dans les pays de l’Union.
«Le gouvernement, aujourd’hui, ne fait que répondre au sentiment de la population», a déclaré Viktor Orban lors d’une conférence de presse. «Nous pensons qu’introduire des quotas d’installation de migrants sans l’aval du peuple est tout simplement un abus de pouvoir».
Bientôt un referendum en Finlande sur l’euro?
Parallèlement, c’est la Finlande qui menace d’un referendum sur l’euro, après qu’une pétition signée par plus de 50.000 personnes a imposé un débat sur le sujet au Parlement. Le Parlement finlandais est désormais libre d’organiser un referendum sur le sujet.
La démarche s’explique largement par les difficultés économiques du pays, en récession en 2014 et en stagnation en 2015. Ces circonstances interrogent sur le bien fondé d’un maintien dans la zone monétaire.
Et en France?
A cette occasion, la France elle-même pourrait ne pas échapper au débat. Selon une étude de l’université d’Edimbourg, 53% des Français souhaiteraient qu’un referendum soit organisé sur le maintien de la France dans l’Union. Cette révélation souligne bien l’écart qui s’est creusé entre la France et l’idée européenne depuis la crise de l’euro.
Certes, ce sondage est indicatif, mais il souligne bien le malaise persistant en France sur la question européenne, et spécialement sur les conséquences potentiellement néfastes de l’appartenance de la France à l’Union.
Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog