La crise n’est pas financière, elle est en réalité énergétique # 2 #BESTOF

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Par Maarten Van Mourik et Oskar Slingerland Modifié le 29 novembre 2022 à 10h09

Enfin entre 1900 et 2000, la population mondiale explosa, avec une accélération étonnante de son taux de croissance à 300 %, ce qui représente une augmen­tation d’environ 5 milliards de personnes. Et depuis les seules douze premières années du troisième millénaire, la population mondiale a augmenté d’1 milliard de per­sonnes(…) C’est le pétrole qui a permis cette envolée démogra­phique.

En 1859, Edwin Drake fora en Pennsylvanie le premier puits de production de pétrole à usage commercial. Au cours 150 années suivantes, le monde a produit quelque 1 200 milliards de barils, dont plus de la moitié au cours des 25 dernières années ! Aujourd’hui, le pétrole est la plus importante source d’énergie, couvrant environ 35 % des besoins énergétiques globaux, chiffre qui s’élève à 95 % quand il s’agit des transports. Les hommes aiment se déplacer et déplacer les marchandises. Environ 53 % du pétrole est utilisé à cette fin.

Le pétrole est aussi populaire parce que c’est la source d’énergie la plus concentrée et la plus immédiatement disponible. Il est presque deux fois plus efficient que le charbon et trois fois plus que le bois. Un litre de pétrole produit autant d’énergie qu’un homme en consomme en travaillant pendant deux semaines (...).

(...)Pour l’humanité, la découverte de pétrole en grande quantité permit une amélioration considérable des niveaux de vie, et éleva de façon simultanée les besoins de la popu­lation. Le pétrole a permis le développement d’une société à la pointe du progrès technique. Il a permis à l’Occident d’accroître la production de nourriture en réduisant au minimum le dur labeur des champs. On peut l’illustrer par une statistique rapide : entre 1961 et 2012, la popu­lation active américaine a augmenté de 66 à 142 mil­lions, alors que le nombre de personnes employées dans l’agriculture a baissé de 5,2 à 2,2 millions et que dans le même temps, la production agricole a plus que doublé.

Chaque année, l’industrie pétrolière elle-même dépense 1 % du PIB global dans l’exploration et le développement de ses ressources. Et le monde consacre directement bien au-delà de 4 % de son PIB global au pétrole, ce qui équivaut à 75 % du budget fédéral américain.

La délocalisation de la production dans les régions où le travail est disponible en abondance et à moindre coût n’est possible qu’en raison des faibles coûts de transport du pétrole. Ce n’est pas un hasard si la globalisation marque le pas ces dernières années à mesure que le pétrole devient plus cher.

L’augmentation du coût de l’énergie fait des ravages économiques et exige d’être compensée par une réduction du coût du travail.

Extraits du livre " La Crise incomprise, quand le diagnostic est faux, les politiques sont néfastes" écrit par Maarten Van Mourik et Oskar Slingerland paru aux éditions du Toucan Ventana. Prix : 14,90 euros

Article initialement publié le 19 janvier 2014

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Dirigeant de compagnie pétrolière, Oskar Slingerland travaille depuis vingt-cinq ans sur des projets couvrant tous les domaines de l’activité (exploration, production, raffinage). Maarten Van Mourik est économiste et analyste, spécialiste du marché pétrolier. Selon Maarten Van Mourik et Oskar Slingerland, spécialistes hollandais des marchés pétroliers, cette logique repose sur un diagnostic erroné : ils démontrent dans ce livre que la crise n’est pas financière mais bel et bien énergétique. Dès 2006, devant de nombreux spécialistes réunis à Paris, ils furent les seuls à anticiper l’envolée du prix du pétrole et à prévoir le choc économique de 2009. Ils pronostiquent désormais, chiffres à l’appui, un prix du baril à un niveau bientôt insoutenable.Une telle contrainte doit pousser à un changement radical de modèle de production. Or, aucune des politiques engagées à ce jour dans le monde occidental et surtout pas en France, ne prend cette direction. Si rien ne change, nos économies se dirigent donc, d’un pas sûr, vers un effondrement majeur. Ils publient en 2014 aux éditions Toucan "La Crise incomprise, quand le diagnostic est faux, les politiques sont néfastes".

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