Avec 2300 milliards d'euros de déficit à fin 2018 (+ de 99%du PIB, 66,8% en 2008 et 55,8% en 1995), des déficits depuis 1975 sans discontinuer, 1300 milliards de dépenses publiques dont 760 milliards d’aides sociales (le record du monde) la France est donc en très mauvaise posture financière.
Depuis 1975, aucun gouvernement n’a trouvé de solution pour revenir à un bilan positif et pourtant beaucoup s’y sont « penchés » pour y parvenir.
Mais comment ?
L’analyse est simple. Chaque gouvernement établit les dépenses par administration, en augmentant toutes les années le budget de quelques pour cent. (Pour contenter les électeurs). Ensuite, comment trouver les recettes nécessaires pour réaliser un compte de résultats égal et si possible positif ?
Toutes les recettes sont épluchées au compte-gouttes, mais il manque toutes les années, X pour cent pour équilibrer les comptes.
Des solutions sont recherchées en augmentant ceci, diminuant légèrement cela en fonction des réactions possible de l’opinion publique (syndicats, lobbys, associations…)
Après toutes les triturations possibles, il manque toujours des rentrées. Que faire ?
C’est très simple (même à contrecœur électoralement) on augmente les prélèvements, taxes, impôts, on en crée de nouveaux !!!
C’est ainsi que la France se retrouve avec une quantité invraisemblable de sortes de fiscalités.
En 1975 et les quelques années qui ont suivies, il était possible de comprendre que les élus ne puissent connaitre les véritables causes des déficits. Mais ensuite cela semble peu probable. Mais comment lancer de grandes réformes sans que les français montent de suite « au créneau » et soient dans la rue ?
Pour combler les déficits, il a fallut chaque année recourir aux emprunts (augmentés des intérêts), c’est ce qui nous a amené à cette dette colossale.
Prenons 2018, le déficit de l’état était de 76,1 Milliards d’euros, mais les emprunts pour combler le « trou » des dépenses publiques ont été de près de 200 Milliards !!! Chiffre qui n’apparait que très rarement au vue du commun des mortels.
Tous les gouvernements ont cherché les causes presque toujours uniquement par administration !
Comment résorber le déficit de la Sécu, celui des retraites, de l’Assedic… ?
Comment contenter les agriculteurs, les fonctionnaires, les infirmières, l’armée, la police et bien d’autres qui voient leurs conditions de vie se restreindre pécuniairement et matériellement ?
Comment amenuiser électoralement le mécontentement social et rester assez bien placé dans les classements mondiaux ? En créant des aides à tout va ! La France ne compte que 1% de la population mondiale mais dépense 10 % d’aides sociales !!! Soit plus de 760 milliards annuellement.
Alors qu’elle est la cause principale de tous nos déficits, dettes, baisse de niveau de vie… ?
En 1945, il y avait 6 salariés pour couvrir 1 retraité, en 2018 c’est 1,4 pour un !
Les charges sur salaire sont passées sur la même période de 6,8% à plus de 22% sans compter la mutuelle qui n’existait pas puisque la Sécurité Sociale remboursait tout à 75% et même 100% (Aujourd’hui 70%, 60% et moins). Pas de taxe sur les médicaments par boîte, forfait hospitalier, déremboursement de médicaments, diminution du pourcentage sur X produits, etc…
La durée de travail a diminué de 14 heures entre 1945 et 2002.
La durée d’activité a diminué de 14 années sur la même période. L’âge de démarrage d’activité est passé à 23,5 ans et celle de départ en retraite de 65 ans à 58 ans sur la même période. Aujourd’hui la moyenne des départs est à un peu moins de 62 ans grâce aux retraites Fillon.
Pendant ce temps la durée de vie augmentait de plus de 7 heures par jour, soit de 23 années de 1945 à 2018 !
Le nombre de centenaires qui était de 100 en 1900 est passé à 14.945 à fin 2018 et selon les prévisions devrait atteindre 270.000 en 2070 !
Toute la productivité, automatisme, robots, nouvelles organisations du travail, nouvelles technologies n’ont pas pu rattraper ces diminutions (Ou que partiellement, l’écart était trop important).
La France a été de loin, la nation la plus généreuse. Le seul pays à avoir établi les 35 heures d’une façon uniforme et surtout la retraite à 60 ans (hommes et femmes) depuis 1982. Depuis cette date, cette dernière nous a coûté la « modique » somme de 300 milliards de perdus par année dans l’économie française. Depuis la retraite effective à 62 ans en 2017, c’est encore 200 milliards aujourd’hui).
En comparaison, notre voisin allemand qui avait gardé les départs en retraite à 65 ans (comme presque tous les pays), a mis en place en 2007 le report progressif de l’âge légal de départ à la retraite à 67 ans. L’Australie c’est 70 ans !
De nombreux politiques et autres pour rassurer l’opinion publique essaient de trouver des arguments pour minimiser les horaires effectués par nos voisins en comparaison des nôtres. Par exemple, ils évoquent que nos voisins allemands ne travaillent pas plus que nous et même moins, idem pour les hollandais, etc…
Il est vrai que les allemands dans la métallurgique ont eu des horaires/semaine particulièrement bas, mais pas forcément partout, puisqu’ils n’ont pas, comme en France, une règlementation uniforme nationale, mais plutôt par Lander. Une usine pouvait être à 32 heures et autre de la même société ailleurs, à 40.
Pour les hollandais, tout dépend sur quelle base on se réfère. Horaire journée complète ou horaire total divisé. Car ils ont le record de temps partiel.
Mais pour établir une référence comptable fiable, il est nécessaire de s’appuyer sur des horaires effectués sur la totalité de la durée de vie des français, comme pour établir leur retraite.
C’est sur cette base que l’on trouve le véritable classement des pays européens (et même plus) en fonction de leur niveau de vie, ainsi que le taux de chômage et encore d’autres critères.
Dans presque tous les pays, le PIB est proportionnel aux heures totales travaillées payées. (Global et par habitant).
En France, l’écart s’est constamment creusé depuis 1975 entre le PIB et les dépenses de l’état, pour atteindre un manque de 25% de PIB pour obtenir des comptes non déficitaires. C'est-à-dire qu’il manquait en France à fin 2018, 25% d’heures travaillées, soit 11.500 sur la durée de vie.
Si le PIB était supérieur de 25%, les dépenses publiques passeraient de près de 57% à 45%. Nous serions environ dans la moyenne européenne. Nous dépensons 218 Mds de plus que la moyenne ! Ce qui permettrait de supprimer le déficit et de baisser de plus de 100 milliards la fiscalité.
Alors quel gouvernement osera réaliser ce projet ?
Il suffit d’informer au maximum nos concitoyens du bienfait pour l’état et surtout pour eux-mêmes, de travailler plus et plus longtemps. Et ne dites pas que vous êtes fatigués, les salariés des autres pays travaillent plus longtemps et ne se plaignent pas plus pour autant. Nous avons pris de mauvaises habitudes : Jours fériés, vacances, RTT. Nous en avons beaucoup plus que presque tous les autres ! Un des proverbes de La Fontaine prend ici toute sa valeur : La cigale et la fourmi.
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