Les dernières statistiques de l’INSEE (Institut National de la Statistique) nous révèle qu’à tendances démographiques constantes, la France en 2050 comptera 74 millions d’habitants, c'est-à-dire 7 millions de plus que début 2017 (66,9 millions).
Cela représente une croissance de 0,3 % par année même si cette augmentation devrait légèrement dégraisser progressivement, tout en restant positive jusqu’en 2050.
Par contre ce qui est réjouissant mais inquiétant pour les comptes, c’est que la population des seniors va fortement augmenter au détriment de la population en âge d’être active, qui elle va diminuer ! En 2050, la France devrait compter 8,6 millions de personnes de plus de 65 ans, soit 20 millions. Si la population augmente de 0,3 % par année, le nombre de seniors progresse de 1,5 % ! Les plus de 75 ans vont représenter16,4 % de la population, soit 12,1 millions de personnes contre 9 % en 2013 !
De l’autre côté, les 25-65 ans (en âge d’être actifs) baisseraient de 588.000 personnes et ne représenteraient plus que la moitié des habitants. La part des jeunes de moins de 20 ans, augmenterait très faiblement, représentant 22,3 % de la population. Le ratio serait de 122 personnes de plus de 65 ans et plus, pour 100 de moins de 20 ans. Celui-ci était de 71 seniors pour 100 jeunes en 2013. Au niveau mondial, la population n’a cessé d’évoluer à une vitesse folle. C’est surtout à partir du XIXè siècle après des centaines d’années, qu’elle est arrivée au milliard d’individus. C’est ensuite que cela c’est fortement accéléré pour passer de 6 à 7 milliards en 12 années.
Evolution démographique française en chiffres
- 785. 000 naissances en 2016 après avoir été 832.800 au plus haut en 2010.
- 1,93 c’est le taux de fécondité, qui a baissé de 0,2 même si la France reste un des plus fécond d’Europe. A noter tout de même, que le taux de remplacement se situe à 2,2. C'est-à-dire que sans l’augmentation de la durée de vie, nous déclinerions.
- 265.000, c’est l’augmentation de la population, soit + 0,4 %. Le solde des naissances n’a été que de 198.000 par rapport aux décès. Cet écart est le plus faible depuis 40 ans. 28 ans. C’est l’âge moyen d’une femme accouchant de son premier bébé. Cela est dû principalement par la diminution du nombre de femmes en âge de procréer depuis les années 90.
- 587.000 décès, c’est un niveau des plus élevé depuis 2004, 519.500 en 2004.
- 40.000 immigrés en plus, c’est ce qui permet de gonfler la population en France. Même si c’est un chiffre très contesté, car l’Insee n’a toujours pas réussi à sortir de chiffres exacts entre rentrants, sortants, nés ou non en France.
- 83 ans, c’est presque l’âge moyen de l’espérance de vie femmes-hommes. Les femmes : 85,4, les hommes : 79,3. Sachant que les hommes rattrapent progressivement leur retard de 8,2 en 94 à 6,2 en 2015.
- 27,6, c’est l’espérance de vie à 60 ans, c’était 26,7 en 2006.
- 3,5, c’est le taux de mortalité enfantine (3,5 décès pour 1000 naissances).
- 18 % des habitants sont âgés de plus de 65 ans. Il y a 20 ans, c’était 15,6 %.
Compte tenu de toutes les données ci-dessus, chacun peut comprendre que sans intervention de l’état, la situation économique ne peut que s’aggraver. Une durée de vie qui n’arrête pas d’augmenter, une durée du travail beaucoup trop faible qui stagne depuis le début des années 2000, malgré le passage à la retraite à 62 ans en 2017 qui ne fait que retarder légèrement le processus, cela ne peut en être autrement. Même des lois ou ordonnances, sur le droit du travail, la formation professionnelle, les suppressions de normes, une baisse sensible des cotisations salariales,... ne pourront que réduire cette « ambivalence » entre augmentation de la durée de vie et durée de travail.
Tant qu’il n’y aura pas une véritable information de nos concitoyens, des syndicats sur ce qui bloque la possibilité d’une hausse pérenne du niveau de vie, comme cela a été pratiqué dans les Pays Nordiques, il y a des dizaines d’années, toutes les mesures énoncées ci-dessus ne pourront que faire des relances modérées et ne rétabliront pas l’équilibre des comptes et surtout un retour bénéficiaire.
Sans bénéfice, impossible de réduire la dette. Viser un déficit de moins 3 %, seuil demandé par l’Europe, conduit tout droit vers un désastre économique. Depuis 1975, nous sommes en déficit soit depuis 43 années, c’est inadmissible, comment aucun gouvernement n’a pu depuis cette date, mettre en place de véritables mesures permettant le rétablissement des comptes ! Si vous êtes chef d’entreprise, vous vous arracheriez les cheveux, de toute façon, il y a longtemps que vous n’en auriez plus et que vous seriez en faillite ! Le tribunal de commerce serait passé par là. Mais la cour des comptes n’a pas ce pouvoir. Elle ne peut que constater, comme actuellement, que le dernier gouvernement au lieu de diminuer le déficit l’a augmenté de plus 8 milliards par rapport au budget programmé !!! Une des seule solution pérenne, c’est de programmer la durée d’activité proportionnelle à la durée de vie des retraités. Mais en premier, établir les départs à 65 ans dans un délai le plus court possible. Nous avons un très important retard sur tous les pays d’Europe et même du monde, cause de tous nos déficits et dettes.
Exemple de quatre pays européens qui ont modifié les départs en retraite
Pour info, l’Australie a programmé sa retraite de 65 ans (hommes) à 70 ans. En France ce qui aggrave encore plus le système des retraites, c’est que le fort taux de chômage avant la retraite pèse sur la proportion de cotisants.
En 1945, il y avait 6 cotisants pour 1 retraité, à fin 2016 c’est 1,4 pour 1. C’est la raison principale de l’augmentation des charges salariales : 6,8% dans les années 60 et environs 22% aujourd’hui et cela avec beaucoup moins de remboursements Sécurité Sociale, des déficits permanents et une dette colossale de celle-ci « camouflée » dans la CADES (Caisse d’Amortissement de la Dette Sociales). D’où beaucoup moins de consommation : moins 15% par salarié, mais aussi des marges moindre pour les entreprises…Cause principale de la désertification industrielle, de l’augmentation de la pauvreté, malgré le nombre considérable d’aides sociales pour la masquer. Alors acceptons de travailler plus pour sauver notre chère France. Plus on travaille, plus il y a du travail pour tous et plus le salaire est élevé. Ce que revendiquent les syndicats et espèrent depuis longtemps bons nombre de français, dit de la « France d’en bas » !