Avec 18,8% de PIB, la France est la championne européenne (et même mondiale) de la cotisation sociale. Une étude Eurostat le rappelle. Alors que certains répètent à l’envi que la sécurité sociale est en danger ou qu’elle se désengage, elle n’a jamais été aussi puissante (et inefficace) qu’aujourd’hui.
En 2016, la France est devenue la championne européenne du prélèvement obligatoire, avec 47,5% de PIB transformés en recettes publiques. Mais, comme le montre le tableau ci-dessus, cette charge fiscale n’est pas harmonieusement répartie.
Peu d’impôts sur les particuliers
En particulier, on s’aperçoit que si la France est au-dessus de la moyenne européenne pour les impôts sur la production et les importations, avec 16,1% du PIB (dont moins de la moitié vient de la TVA), elle reste loin derrière des pays comme la Suède (22,6% du PIB) ou la Hongrie (18,3% du PIB).
Pour les impôts sur le revenu et le patrimoine, le constat est le même: la part de celui-ci dans le PIB (12,5%) est proche de la moyenne de la zone euro, et loin derrière les pays scandinaves ou le Royaume-Uni (14,1%).
Les Français ne peuvent donc se plaindre à titre « privé » ou individuel d’une trop forte pression fiscale, surtout s’ils échappent aux assiettes extrêmement étroites de nos impositions.
Le poids écrasant de la cotisation sociale
Sa place de championne européenne du prélèvement obligatoire, la France la doit surtout au poids exorbitant de la cotisation sociale: 18,8% du PIB, soit 3,5 points de plus que la moyenne de la zone euro (soit près de 25% de différentiel défavorable à la France), et 5,5 points de plus que la moyenne européenne.
Le « challenger » le plus direct de la France à ce « jeu » est l’Allemagne, médaille d’argent européenne avec 16,7% du PIB absorbé en cotisations sociales. Le Royaume-Uni est à 7,7% de cotisation.
La cotisation sociale pénalise les entreprises
On rappellera ici que, à la différence de l’Allemagne, la cotisation sociale française frappe surtout les employeurs. Sur ce point là aussi, la France est grande championne européenne, et de très loin.
Autrement dit, dans le grand délire bien-pensant qui veut que la protection du salarié soit dans un espace en expansion permanente, la France a depuis longtemps fait le choix de vendre du rêve à ses ressortissants en torpillant les sources de sa prospérité durable que sont les entreprises. Qu’importe! nos enfants paieront.
Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog